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Poste restante : Alger lettre de colère et d’espoir a mes compatriotes De Boualem Sansal

2 mars 2012

Boualem Sansal, EXTRAITS

Poste restante : Alger - Boualem Sansal
Paru le :13/03/2008
Editeur :Gallimard
Collection :Folio
ISBN :
EAN :9782070355501
Nb. de pages : 96

Quatrième de couverture

« En France, où vivent beaucoup de nos compatriotes, les uns physiquement, les autres par le truchement de la parabole, rien ne va et tout le monde le crie à longueur de journée, à la face du monde, à commencer par la télé. Dieu, quelle misère ! Les banlieues retournées, les bagnoles incendiées, le chômage endémique, le racisme comme au bon vieux temps, le froid sibérien, les sans-abri, l’ETA, le FLNC, les islamistes, les inondations, l’article 4 et ses dégâts collatéraux, les réseaux pédophiles, le gouffre de la sécurité sociale, la dette publique, les délocalisations, les grèves à répétition, le tsunami des clandestins… Mon Dieu, mais dans quel pays vivent-ils, ces pauvres Français ? Un pays en guerre civile, une dictature obscure, une République bananière ou préislamique ?
À leur place, j’émigrerais en Algérie, il y fait chaud, on rase gratis et on a des lunettes pour non-voyants. »

Dans la presse

Jusqu’ici, l’auteur du «Serment des barbares» et, dernièrement, de «Harraga» usait de la fiction pour se livrer à une critique féroce de l’Algérie, dans laquelle il a choisi, coûte que coûte – et, notamment, au prix de son poste de haut fonctionnaire – de rester vivre. Avec «Poste restante : Alger», l’écrivain algérien troque le roman pour un autre genre : celui de la «lettre ouverte», en l’occurrence à sescompatriotes. «Je vous mets un opuscule sur la table et je vous appelle au débat libérateur», écrit-il en se moquant de sa démarche, mais bien décidé à en finir avec le «blocus de la pensée» qui tétanise son pays. Compatriotes ou pas, nous avons tous tout intérêt à le lire : Boualem Sansal invite d’ailleurs les Français qui râlent à venir goûter les charmes de son pays «synonyme de terreur et de dérision» et que ses enfants fuient… autant que les touristes…
Valérie Marin La Meslée – Le Point

Il a fait de l’Algérie l’héroïne de tous ses romans. Depuis Le Serment des barbares, paru en 1999, il ne la ménage guère, dénonce la corruption du pouvoir, fustige les islamistes, déplore les difficultés quotidiennes auxquelles sont confrontés ses compatriotes : les problèmes d’eau, d’emploi, de logement ou de sécurité… Tous ses textes le crient, dans ce français qui lui appartient, énergique, décapant, inventif et souvent truculent : l’Algérie est à la fois sa tendresse et sa douleur Poste restante : Alger, qui paraît chez Gallimard le 16 mars, a le même tranchant, le même humour vinaigré que ses précédents textes. Mais il ne s’agit plus d’un roman. En une cinquantaine de pages, sous-titrées Lettre de colère et d’espoir à mes compatriotes, il dissèque, sans anesthésie, les maux dont souffrent ses «soeurs et frères»… Il a le mérite – et le courage ! – de l’ouvrir avec autant de clarté que de talent.
Michel Abescat – Télérama

Extrait du livre

Alger, le 1er janvier 2006

Soeurs et frères,
Mes chers compatriotes,
Mes bons amis,

Le prix du silence

Au fond, jamais nous n’avons eu l’occasion de nous parler, je veux dire entre nous, les Algériens, librement, sérieusement, avec méthode, sans a priori, face à face, autour d’une table, d’un verre. Nous avions tant à nous dire, sur notre pays, son histoire falsifiée, son présent émietté, ravagé, ses lendemains hypothéqués, sur nous-mêmes, pris dans les filets de la dictature et du matraquage idéologique et religieux, désabusés jusqu’à l’écoeurement, et sur nos enfants menacés en premier sous pareil régime.

C’est bien triste. Et dommageable, le résultat est là. Une vie entière est passée, deux peut-être, davantage sans doute, et encore nous nous taisons, chacun dans son coin, avec chez certains, toujours les mêmes, nos grands dirigeants, perchés au-dessus de nos têtes, cet insupportable mépris au coin des lèvres qui est leur marque de fabrique, sou­riant à la ronde à la manière de ces vieux crocodiles qui tournent inlassablement autour du marigot, la gueule ouverte, l’oeil inhumain, la queue prête à fouetter.

Il y a longtemps, trop longtemps on va dire, que nous ne nous sommes pas parlé. Comment mesurer le temps écoulé si personne ne bouge, si rien ne vient, si rien ne va ? Constater l’arrêt est un progrès, cela implique cette chose banale et fantastique que quelque part, quelqu’un, un jour, vous, moi, un autre, a dû s’entendre dire : «Dieu, où en sommes-nous après tant d’années livrées au silence ?» ou simplement : «Que se passe-t-il en ces lieux ?» Terribles questions. Des hommes sont morts sans savoir, et d’innombrables enfants arrachés à la vie avant d’apprendre à marcher, et des villes entières, qui furent belles et enivrantes, ont été atrocement défigurées. Le nom même de notre pays, Algérie, est devenu, par le fait de notre silence, synonyme de terreur et de dérision et nos enfants le fuient comme on quitte un bateau en détresse. Et combien de touristes l’évitent à toutes jambes ! La beauté de nos paysages et notre hospitalité légendaire ne font pas le poids devant les mises en garde des chancelleries et les alarmes insoutenables des médias et des ONG. Nous voilà seuls, à tourner en rond, ressassant d’antiques lamentations.

Mais peut-être aussi avons-nous cessé de nous parler parce que personne n’écoutait l’autre. La rumeur galopante, l’ivresse du vide, le bourdonnement lancinant de nos rues, l’imposante étroitesse de nos grands esprits, les flonflons, les prêches, les harangues, les crises, les terrorismes, (…)

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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