(Par S. Hammoum). Rachid Boudjedra a animé une conférence-débat jeudi à Bouzeguène en tant qu’invité des Mois littéraires de l’association Igelfan avec son épouse Michèle.
Sur ses projets : Révélant qu’il est en train d’écrire son roman sur la guerre d’Algérie qui commencera en 1830 et se terminera en 2008, il indiquera que dans «le démantèlement, c’est une partie de la guerre d’Algérie qui est traitée», faisant ce constat que «le FLN a fait la Révolution, il ne peut faire désormais que de la corruption». Boudjedra, moudjahid lui-même, salue la mémoire des combattants qui ont rejoint les rangs du peuple après l’Indépendance. Parlant de son expérience de scénariste, l’écrivain confie qu’il écrit de manière cinématographique, réfléchissant en plans et estimant qu’un bon film commence toujours par un bon scénario. La bureaucratie ? «En chacun de nous sommeille un censeur car la société est basée sur le mensonge et l’intellectuel n’est pas un sauveur, c’est quelqu’un qui peut proposer des idées.» Ne perdant pas espoir de voir un jour l’Algérie renouer avec l’écriture et les arts, l’hôte de Igelfan avoue avoir un peu de culpabilité envers l’Algérie : «Je peux vivre partout dans le monde où je suis traduit dans 32 langues, mais je ne peux pas quitter mon pays», concluant qu’«il faut dire le mal de l’Algérie ici et pas là-bas au risque de devenir louche».
2 mars 2012
Rachid Boudjedra