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Une année chez les français De Fouad Laroui

3 mars 2012

AUTEURS MAHGREBINS

Une année chez les français - Fouad Laroui
Paru le :19/08/2010
Editeur : Julliard éditions
Collection : 
ISBN :2260018343
EAN :9782260018346
Nb. de pages : 306

Quatrième de couverture

C’est en 1970 que le ciel tombe sur la tête de Medhi Khatib. Ébloui par l’intelligence et la boulimie de lecture de son jeune élève, son instituteur s’est battu comme un lion pour lui obtenir une bourse d’interne dans le prestigieux lycée Lyautey de Casablanca, réservé aux enfants des hauts fonctionnaires français et des familles les plus influentes du régime marocain. Medhi a passé ses dix premières années au pied de l’Atlas. Pauvre, libre, heureux, choyé par une mère imprégnée de culture ancestrale et par un père qui rêve pour son pays d’un avenir démocratique et moderne, il n’envisageait rien d’autre que de continuer à jouir de l’existence et de se repaître de ces livres merveilleux dont l’abreuvait son instituteur. Du jour où l’un de ses oncles l’abandonne à l’entrée du lycée Lyautey, en lui fourrant dans les bras une paire de dindons qu’il est censé offrir au responsable de l’établissement, la vie de Medhi change de dimension.

Les jours passent, des individus mystérieux bouleversent son existence, des situations étonnantes se succèdent et Medhi doit se rendre à l’évidence : il ne comprend rien ! Ni la vie qu’il a menée dans sa famille, ni les mots qu’il a appris dans tous ces livres qu’il adore ne sont en mesure de l’aider. Pourtant, il s’accroche. Et, au bout de quelques semaines, au moment où il commence à s’habituer à cet univers, une nouvelle épreuve lui est infligée. Il est l’unique interne du lycée qui ne rentre pas chez lui le week-end et le directeur, refusant de mobiliser trois personnes pour un seul élève pendant les vacances de la Toussaint, lui demande tout à trac quel est son meilleur ami. Medhi, au hasard, donne le nom d’un camarade qu’il connaît à peine. Le père de ce garçon, touché par la situation de Medhi, accepte de le prendre chez lui pendant les week-ends. Peut-être espère-t-il changer les idées de sa femme qui ne se remet pas de la perte d’un de leurs deux fils.

Avec cet humour corrosif qu’on lui connaît, Fouad Laroui raconte le terrible choc culturel que représente pour ce modeste petit Marocain la découverte du mode de vie des Français : ces gens invraisemblables qui vivent dans un luxe inouï, qui mangent des choses dégoûtantes, qui parlent sans la moindre pudeur des sujets les plus sacrilèges et lui manifestent une tendresse et un intérêt qu’il ne comprend absolument pas. Le jour viendra où l’enfant devra choisir entre le paradis qu’on lui promet et sa famille d’origine.

Extrait du livre

L’énigme de l’arrivée

Le concierge, qui somnolait dans sa loge, assis derrière une sorte de comptoir surélevé, crut soudain entendre des voix. Ou plutôt une seule, fluette et un peu éraillée, à peine audible.
- Pardon…
D’où sortait cette voix ? Il balaya d’un regard encore ensommeillé les murs et le plafond de son royaume. Rien. Personne. Il n’y avait personne dans cette loge, personne d’autre que lui, Miloud, concierge à «Lyautey» depuis des lustres. Il se frotta les yeux, un peu inquiet. Un djinn au lycée français de Casablanca ? Ont-ils le droit ?
- Pardon, monsieur…
Encore ! Miloud, tout à fait réveillé, se leva pesamment de sa chaise, se pencha sur le comptoir et découvrit un enfant – neuf, dix ans ? -, un enfant minuscule qui tentait de se hausser sur la pointe des pieds pour l’apercevoir, lui, Miloud, la première ligne de défense du lycée.
On ne l’avait pas vu entrer, ce lutin. À côté de lui, posée sur le sol, une petite valise marron à la poignée blanche, un peu cabossée, attendait la suite des événements. Miloud, qui était d’une grande sagacité, en déduisit que le lutin était en fait un «interne» : la valise devait contenir le «trousseau» réglementaire : six paires de chaussettes, six caleçons, deux pantalons, six mouchoirs, quatre chemises… En ce début d’octobre, les internes avaient tout le week-end pour effectuer leur «rentrée», avant que les cours ne reprennent, lundi matin. Ce nouveau était bien pressé : on n’était que samedi, en début d’après-midi. Certains, parmi les anciens, arriveraient le dimanche soir, au dernier moment, juste avant l’appel. Les plus blasés attendraient même Y extinction des feux pour faire leur apparition, rigolards, mais munis d’un mot d’excuse, tambourinant à la porte du dortoir…

Présentation de : Fouad Laroui

Fouad LarouiProfesseur de littérature à l’université d’Amsterdam, romancier, poète, journaliste et critique littéraire, Fouad Laroui a publié, entre autres, aux Éditions Julliard : Les Dents du topographeDe quel amour blessé, Méfiez-vous des parachutistes, Tu n’as rien compris à Hassan II, Le Jour où Malika ne s’est pas mariée(sélectionné pour le Goncourt de la nouvelle 2010). Et chez Robert Laffont : De l’islamisme, une réfutation personnelle du totalitarisme religieux.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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