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PORTRAIT… Hizia Par : Hamid GRINE

11 mars 2012

Hamid Grine

PORTRAIT…  Hizia  Par : Hamid GRINE dans Hamid Grine Hizia-tombeauCulture

Dimanche, 11 Mars 2012 10:00

Il y a quarante ans que je voulais la voir -quarante ans vous vous rendez compte!-et puis me voilà à ses pieds, là-haut sur un plateau battu par les vents du Sud. Pourquoi ai-je retardé  si longtemps cette rencontre qui ne dépendait finalement que de moi? Je l’ignore. Mille fois, j’avais décidé d’aller la voir. Mille fois, j’ai renoncé, pris par le tourbillon de la vie, ou peut-être, comme tout romantique-combien en reste-t-il encore ?- j’ai préféré rêver d’elle plutôt que de la rencontrer craignant qu’elle ne soit pas à la hauteur du rêve. Les yeux du cœur sont toujours plus beaux que ceux de la tête. Je rêvais de son évanescence, femme fuyante, femme troublante, femme étrange à l’étrangéité d’un fantôme. Je l’ai rencontrée alors que je n’avais qu’une dizaine d’années. À l’heure où les enfants se gorgeaient de contes de fées, moi c’est à la source Hizia que je m’abreuvais grâce à une tante de mon père qui me berçait chaque soir  de la beauté tragique de cette femme née sous un palmier et morte sous un palmier. Elle me la décrivait avec une chevelure d’amazone, des yeux noirs à rendre angélique un diable, ce qui est bien plus difficile que damner un saint, silhouette racée comme celle d’un pur-sang arabe et l’ovale cristallin du visage, et les lèvres et le nez, et la poitrine et la démarche tout n’avait qu’une mesure : la perfection. Ma tante me racontait en chuchotant, pour qu’aucune oreille indiscrète ne saisisse ses mots, que Hizia a transgressé les codes de sa tribu en vivant une folle et passionnante histoire d’amour à une époque où les pères mariaient leurs filles de force. Et comme dans toute belle histoire d’amour, il faut une séparation, il faut la douleur, il faut les larmes de la souffrance, il faut l’opposition des uns et des autres, il faut mille barrières érigées entre les amants pour que les corps s’enflamment avec les cœurs. Pour que le mythe prenne corps, il faut une fin tragique. Hizia est morte d’amour, oui mesdames, morte d’amour.  Hier les femmes mouraient d’amour quand aujourd’hui elles meurent d’ennui. Quant à son amant, l’intrépide Saïd, il est devenu fou. Trois jours après la perte de son amour, il fit une psychothérapie chez le poète Ben Guitoun qui immortalisa sa dulcinée dans un poème-Hizia- le plus beau sans doute de la poésie algérienne. Savourons les premiers vers chantés par Ababsa, Deriassa et Khelifi Ahmed et tous ceux qui gardent au fond de leur cœur les brûlures de la passion: “Amis, consolez-moi; je viens de perdre la reine des belles. Elle repose sous terre. Un feu ardent brûle en moi ! Ma souffrance est extrême. Mon coeur s’en est allé, avec la svelte Hiziya.” Et puis, ne pouvant plus me dérober à ce rendez-vous, je me suis décidé à rendre visite à l’illustre morte pour que je réapprenne une nouvelle fois l’impermanence des choses. Je savais que tout meurt et tout ce qui vit souffre, mais je voulais encore l’éprouver au contact de cette icône qui repose au cimetière des Douaouda à Sidi Khaled. Je suis parti avec un poète, un pote et un nouvelliste, des hommes de plume et de cœur comme les aimait la tendre Hizia. C’est avec beaucoup d’émotion que nous nous sommes recueillis sur sa tombe semblable à des millions de tombes et pourtant si singulière, car elle a le privilège d’accueillir l’Unique. Sur la pierre tombale on peut lire deux dates : 1855/1879.  Mais quelle vie ! Quel exemple pour vous femmes…Elle repose là, sous terre celle qui a pris son destin en main, celle qui a vécu intensément une courte vie quand d’autres ont vécu longtemps sans laisser la même trace lumineuse qu’elle. Vivre, ce n’est pas durer. Vivre c’est aller au bout de ses rêves. Et s’il nous arrive de l’oublier pensons à la centenaire et libre Hizia, symbole de l’amour, femme d’amour et amour de femme.  “Amis, consolez-moi…”
H. G.
hagrine@gmail.com

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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6 Réponses à “PORTRAIT… Hizia Par : Hamid GRINE”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    HIZIA,le plus beau poeme d amour algerien
    Un des plus beau poéme algerien, sinon …. LE PLUS BEAU

    HISTOIRE : Une jeune fille, bent Ahmed Belbey, originaire de Beni Hilal, née en 1852. Elle aimait secrètement son cousin Saïd. Un amour devenu célèbre, après la mort de Hizia en 1875, à l’âge de 23 ans. Ne pouvant supporter la douleur de la mort de sa bien-aimée, Saïd erre quelque temps, avant de demander au grand poète de la région, Ben Guitoun, de l’immortaliser par un poème. Le maître du melhoun le prend en pitié, après avoir écouté son histoire d’amour

    LA Traduction française :Hizia
    Traduction de C. SONNECK (1902)

    « Amis, consolez-moi; je viens de perdre la
    reine des belles. Elle repose sous terre.
    Un feu ardent brûle en moi !
    Ma souffrance est extrême. Mon coeur s’en
    est allé, avec la svelte Hiziya.
    hélas ! Plus jamais je ne jouirai de sa
    compagnie. Finis les doux moments,
    où, comme au printemps, les fleurs des
    prairies, nous étions heureux.
    Que la vie avait pour nous de douceurs !
    telle une ombre, la jeune gazelle a
    disparu, en dépit de moi !
    Lorsqu’elle marchait, droit devant elle, ma
    bien-aimée était admirée par tous.
    Telle le bey du camp qui s’avance un
    cimeterre à la ceinture.
    Entouré de soldats et suivi de cavaliers qui
    sont venus à sa rencontre, pour lui
    remettre chacun un présent;
    Armé d’un sabre d’Inde, il lui suffit de
    faire un geste de la main, pour
    partager une barre de fer, ou fendre
    un roc.
    Il a tué un grand nombre d’hommes,
    ennemis du bien. Orgueilleux et
    superbe, il s’avance fièrement.
    C’est assez glorifier le bey ! Dis-nous,
    chanteur, dans une nouvelle chanson
    les louanges de la fille d’Ahmad ben
    al-Bey.

    Amis, consolez-moi; je viens de perdre la
    reine des belles. Elle repose sous terre.
    Un feu ardent brûle en moi !
    Ma souffrance est extrême. Mon coeur s’en
    est allé, avec la svelte Hiziya.

    Lorsqu’elle laisse flotter sa chevelure, un
    suave parfum s’en dégage. Ses
    sourcils forment deux arcs bien
    dessinés, telle la lettre noun, tracée
    dans un message.
    Ton oeil ravit les coeurs, telle une balle de
    fusil européen, qui aux mains des
    guerriers, atteint sûrement le but.
    Ta joue est la rose épanouie du matin, et
    le brillant oeillet; le sang qui l’arrose
    lui donne l’éclat du soleil.
    tes dents ont la blancheur de l’ivoire, et,
    dans ta bouche étincelante, la salive
    a la douceur du lait des brebis ou du
    miel qu’apprécient tant les gourmets.
    Admire ce cou plus blanc que le coeur du
    palmier. C’est un étui de cristal,
    entouré de colliers d’or.
    Ta poitrine est de marbre; il s’y trouve
    deux jumeaux, que mes mains ont
    caressés, semblables aux belles
    pommes qu’on offre aux malades.
    Ton corps a la blancheur et le poli du
    papier, du coton ou de la fine toile de
    lin, ou encore de la neige, tombant
    par une nuit obscure.
    Hiziya a la taille fine; sa ceinture, penche
    de côté, et ses tortis entremêlés
    retombent sur son flanc repli par
    repli.
    Contemple ses chevilles; chacune est
    jalouse de la beauté de l’autre;
    lorsqu’elles se querellent elles font
    entendre le cliquetis de leurs
    khelkhals, surmontant les
    brodequins
    (vaste plaine au S. E. de Sétif où les nomades de Biskra venaient faire paître leurs troupeaux en été )

    Quand nous campions à Bazer1, je me
    rendais auprès d’elle le matin; alors
    nous goûtions les joies de ce monde.
    je saluais la gazelle; j’observais les
    présages; heureux comme un homme
    fortuné, possédant les trésors de
    l’univers.
    La richesse n’avait pour moi aucune
    valeur, comparée au tintement des
    khelkhals de Hiziya, quand je
    franchissais les collines pour aller la
    rencontrer.
    Lorsqu’au milieu des prairies, elle
    balançait son corps avec grâce, et
    faisait résonner son khelkhal, ma
    raison s’égarait; un trouble profond
    envahissait mon coeur et mes sens.

    Après avoir passé l’été dans le Tell, nous
    redescendîmes vers le Sahara, ma
    belle et moi.
    Les litières étaient fermées; la poudre
    retentissait; mon cheval gris
    m’entraînait vers Hiziya.
    Ils ont conduit les palanquins des belles, et
    ont campé à Azal, face à Sidi
    Lahcen et à Zerga.
    Ils se sont dirigés vers Sidi Said vers al-
    Matkaouak, puis sont arrivés le soir
    à M’Doukal.
    Ils sont repartis de bon matin, au lever de
    la brise, vers Sidi Mohammed,
    ornement de cette paisible contrée.
    De là, ils ont conduit les litières à
    al-Makhraf. Mon cheval, tel un aigle,
    m’emporte dans les airs,
    en direction de Ben Seghir, avec la belle
    aux bras tatoués.
    Après avoir traversé l’Oued, ils sont passés
    par Al Hanya. Ils ont dressé leurs
    tentes à Rous at-Toual, près du désert.
    L’étape suivante mène à Ben Djellal.
    De là, ils se sont dirigés vers El Besbes, puis
    vers El-Herimek, avec ma bien-aimée
    Hiziya.
    A combien de réjouissances avons-nous
    pris part ! Mon cheval gris,
    disparaissait presque dans l’arène,
    (derrière un rideau de poussière); on
    aurait dit un fantôme.
    Ma belle était grande comme la hampe
    d’un étendard; ses dents, lorsqu’elle
    souriait, formaient une rangée de
    perles; elle parlait par allusions, me
    faisant ainsi comprendre (ce qu’elle
    voulait dire).
    La fille de Hmida brillait, telle l’étoile du
    matin; elle éclipsait ses compagnes,
    semblable à un palmier qui seul,
    dans le jardin, se tient debout, grand
    et droit.
    Le vent l’a déraciné, il l’a arraché en un
    clin d’oeil. Je ne m’attendais pas à
    voir tomber ce bel arbre; je pensais
    qu’il était bien protégé.
    mais j’ignorais que Dieu, souverainement
    bon, allait la rappeler à Lui. Le
    Seigneur a abattu (ce bel arbre).

    je reprends mon récit. Nous avons campé
    ensemble sur l’Oued Ithel; c’est là que
    la reine des jouvencelles me dit
    adieu. C’est cette nuit-là qu’elle passa
    de vie à trépas; c’est là que la belle
    aux yeux noirs quitta ce monde.
    Elle se tenait serrée contre ma poitrine,
    lorsqu’elle rendit l’âme. Les larmes
    remplirent mes yeux, et s’écoulaient
    sur mes joues.
    Je pensais devenir fou, et me mis à errer
    dans la campagne, parcourant tous
    les ravins des montagnes et des
    collines.
    Elle a ravi mon esprit et enflammé mon
    coeur la belle aux yeux noirs, issue
    d’une race illustre.
    On l’enveloppa d’un linceul, la fille de
    notable; ce spectacle a augmenté ma
    fièvre, et ébranlé mon cerveau.
    On la mit dans un cercueil, la belle aux
    magnifiques pendants d’oreilles. Je
    demeurais stupide, ne comprenant
    pas ce qui m’arrivait.
    On l’emporta dans un palanquin, embelli
    par des ornements, la belle, cause de
    mes chagrins, qui était grande telle la
    hampe d’un étendard.
    Sa litière était ornée de broderies
    bigarrées, scintillantes comme les
    étoiles, et colorées comme un arc-en-
    ciel, au milieu des nuages, quand
    vient le soir.

    Elle était tendue de soie et tapissée de
    brocart. Et moi, comme un enfant, je
    pleurais la mort de la belle Hiziya.
    Que de tourments j’ai endurés pour
    celle dont le profil était si pur ! Je ne
    pourrai plus vivre sans elle. Elle est
    morte du trépas des martyrs, la belle
    aux paupières teintées d’antimoine !
    On l’emporta vers un pays nommé
    Sidi Khaled.
    Elle se trouva la nuit sous les dalles du
    sépulcre, celle dont les bras étaient
    ornés de tatouages; mes yeux ne
    devraient plus revoir la belle aux yeux
    de gazelle.
    Ô fossoyeur ! ménage l’antilope du désert;
    ne laisse point tomber de pierres, sur
    la belle Hiziya ! Je t’en adjure, par le
    livre saint, ne fais point tomber de
    terre sur celle qui brille comme un
    miroir. S’il fallait la dis****r à des
    rivaux, je fondrais résolument sur
    trois troupes de guerriers.
    Je l’enlèverais par la force des armes aux
    ennemis. Dussé-je le jurer par la tête
    de la belle aux yeux noirs, je ne
    compterais pas mes adversaires,
    fussent-ils au nombre de cent.
    Si elle devait rester au plus fort, je jure
    que nul ne pourrait me la ravir;
    j’attaquerais, au nom de Hiziya, une
    armée entière.
    Si elle devait être le trophée d’un combat,
    vous entendriez le récit de mes
    exploits; je l’enlèverais de haute lutte,
    devant témoins.
    S’il fallait la mériter au cours de rencontres
    tumultueuses, je combattrais durant
    des années, pour elle.
    Je la conquerrais au prix de persévérants
    efforts, car je suis un cavalier
    intrépide.
    Mais puisque telle est la volonté de Dieu,
    maître des mondes, je ne puis
    détourner de moi cette calamité.
    Patience ! Patience ! J’attends le moment
    de te rejoindre : je pense à toi, ma
    bien-aimée, à toi seule !
    Amis, mon cheval me fendait le coeur,
    lorsqu’il s’élançait en avant (attristé
    par la perte de Hiziya).
    Après la mort de ma bien-aimée, il s’en est
    allé, et m’a quitté.
    Mon cheval était plus rapide que tous les
    autres chevaux du pays; dans les
    échauffourées, on le voyait en tête du
    peloton.
    Quels prodiges n’accomplissait-il pas sur le
    champ de bataille !
    Il se montrait au premier rang. Sa mère
    descendait du fameux Rakby2. (Nom d’un étalon célèbre amené du Maroc par si Ahmed Tidjani )
    Combien il excellait dans les joutes entre
    les douars, à la suite de la tribu en
    marche; je tournoyais avec lui
    insouciant de ma destinée ! Un mois
    plus tard, il m’avait quitté; trente
    jours après Hiziya.
    Cette noble bête mourut; le voilà au fonds
    d’un précipice; il ne survécut pas à
    ma bien-aimée. Tous deux sont partis
    pour toujours.
    Les rênes de mon cheval gris sont tombés
    de mes mains.
    Ô Douleur ! Dieu, en les rappelant à lui,
    m’a enlevé toute raison de vivre.
    Mon âme est près de s’éteindre, après leur
    cruelle perte.
    Je pleure cette séparation, comme pleure
    un amoureux.
    Mon coeur se consume chaque jour
    davantage; ma vie n’a plus de sens.
    Pourquoi pleurez-vous mes yeux ? Nul
    doute que les plaisirs du monde vous
    raviront. Ne me ferez-vous point
    grâce ?
    la belle aux cils noirs a ravivé mes
    tourments; celle qui faisait la joie de
    mon coeur repose sous la terre.
    Je pleure la belle aux dents de perles; mes
    cheveux ont blanchi; et mes yeux ne
    peuvent supporter cette séparation.
    Le soleil qui nous a éclairé, est monté au
    Zénith, se dirigeant vers l’Occident; il
    s’est éclipsé après avoir été le sommet
    de la voûte céleste, au milieu du jour.
    La lune qui se montre à nous, a brillé
    pendant le mois du Ramadhan, puis
    a disparu du ciel, après avoir fait ses
    adieux au monde.
    Ce poème, je le dédie à la mémoire de la
    reine du siècle, fille d’Ahmed, et
    descendante de l’illustre tribu des
    Douaouda.
    Telle est la volonté de Dieu, mon Maître
    Tout-Puissant. Le Seigneur a manifesté
    sa volonté, et a rappelé à lui Hiziya.
    Mon Dieu ! Donne-moi la patience;
    mon coeur meurt de son mal,
    emporté par l’amour de la belle, qui
    a quitté ce monde.
    Elle vaut deux cents chevaux de race, et
    cent cavales issues de Rakby.
    Elle vaut mille chameaux; elle vaut une
    forêt de palmiers des Ziban.
    Elle vaut tout le pays du Djérid; elle vaut
    le pays des noirs, et des milliers de
    Haoussas.
    Elle vaut les Arabes du Tell et du désert,
    ainsi que tous les campements des
    tribus, aussi loin que puissent
    atteindre les caravanes, voyageant à
    travers les cols des montagnes.
    Elle vaut ceux qui mènent la vie
    bédouine, et ceux qui habitent les
    continents.
    Elle vaut ceux qui se sont installés dans
    des demeures permanentes et mènent
    une vie de citadins.

    Elle vaut les trésors, la belle aux beaux
    yeux; et si cela ne suffit pas, ajoutes-y
    les habitants des villes.
    Elle vaut les troupeaux des tribus, les
    bijoux, les palmiers des oasis, le pays
    des Chaouias.
    Elle vaut ce que renferment les océans;
    elle vaut les Bédouins et citadins
    vivant au delà du Djebel Amour, et
    jusqu’à Ghardaïa.
    Elle vaut, elle vaut le Mzab, et les plaines
    du Zab, hormis les saints et les
    marabouts.
    Elle vaut les chevaux recouverts de riches
    carapaçons, et l’étoile du soir; cela est
    peu, trop peu, pour ma bien-aimée,
    unique remède à mes maux.
    Je demande pardon au Seigneur; qu’il ait
    pitié de ce malheureux !
    Que Mon Seigneur et Maître pardonne à
    celui qui gémit à ses pieds ! Elle avait
    23 ans, la belle à l’écharpe de soie.
    Mon amour l’a suivie; il ne renaîtra
    jamais dans mon coeur.
    Consolez-moi de la perte de la reine des
    gazelles. Elle habite la demeure des
    ténèbres, l’éternel séjour.
    Jeunes amis ! Consolez-moi de la perte du
    faucon.
    Elle n’a laissé que le lieu où sa famille a
    campé, et qui porte son nom.
    Bonnes gens ! Consolez-moi de la perte de
    la belle aux khelkhals d’argent pur; on
    l’a recouverte d’un voile de pierre
    reposant sur des fondations bien
    bâties.
    Amis ! Consolez-moi de la perte de la
    cavale de Dyab3 qui n’eut d’autre (l’un des principaux héros de la geste des banou Hilal )
    maître que moi.
    J’avais de mes mains, tatoué de dessins
    quadrillés, la poitrine de la belle à la
    fine tunique, ainsi que ses poignets.
    Bleus comme le col du ramier, leurs traits
    ne se heurtaient pas; ils étaient
    parfaitement tracés, quoique sans
    plume; seules mes mains avaient
    exécuté ce travail.
    J’avais dessiné ce tatouage entre ses seins,
    lui donnant d’heureuses proportions.
    Au-dessus des bracelets qui paraient ses
    poignets, j’avais écrit mon nom.
    Même sur ses chevilles, j’avais figuré un
    palmier !
    Que ma main l’avait bien dessiné ! Ah ! La
    vie est ainsi faite !
    Saiyed, toujours épris de toi, ne te reverra
    plus; le seul souvenir de ton nom, lui
    fait perdre ses sens. Pardonne-moi,
    Dieu compatissant; pardonne aussi à
    tous les assistants; Saiyed est triste; il
    pleure celle qui lui était si chère. Aie
    pitié de l’amoureux, et pardonne à
    Hiziya; réunis-les dans le sommeil,
    Seigneur !
    Ô Dieu, le Très-Haut. Pardonne à
    l’auteur, qui a composé ce poème; son
    nom est formé de deux mim, d’un ha
    et d’un dal (Mohamed).
    Ô Toi qui connais l’avenir ! Donne la
    résignation à cet homme, qui est fou
    (de douleur); je pleure comme un
    exilé; mes larmes apitoieraient même
    mes ennemis.
    Je ne mange plus; toute nourriture m’est
    devenue insipide; mes paupières ne
    connaissent plus le sommeil.
    Cette pièce a été composée trois jours
    seulement après la mort de celle qui
    me fit ses adieux, et ne revint plus
    vers moi.

    Ô vous qui m’écoutez ! Ce poème a été
    achevé en 1295 de l’Hégire4. (fin de l’année 1878 ap. J. C.)Ould Seghir a composé, au mois de l’Aid
    El-Kebir, cette chanson.
    A Sidi Khaled ben Sinan, Ben Guittoun a
    chanté celle que vous aviez vue
    vivante.

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Hizia, une histoire d’amour épique en voie d’être classée patrimoine national

    L’histoire d’amour épique de Hizia, figure du 19e siècle célébrée par le patrimoine populaire oral, est en voie d’être classée patrimoine national immatériel par la direction de la culture de Biskra. Les efforts sont actuellement dirigés vers “la constitution d’un dossier rassemblant tous les documents et informations” relatifs à Hizia qui vécut entre 1855 et 1878 pour inscrire l’histoire de la vie de cette figure, sur la liste du patrimoine national immatériel, affirme la direction.
    Selon les traditions orales, Hizia était une jeune femme d’une beauté remarquable et d’une âme limpide qui vécut dans la région de Sidi Khaled dans les Ziban occidentaux. Sa famille comme la majorité des habitants de cette région pratiquait la transhumance vers les Hauts plateaux durant la saison chaude et retournait à l’oasis pendant la saison du froid.
    Elle s’était mariée avec son cousin Saïd avec qui elle aurait vécu une histoire d’amour mouvementée couronnée par leur mariage qui dura à peine un mois.
    A la mort de sa bien-aimée, Saïd sombra dans un chagrin inconsolable.
    Le poète Rabah Benguitoune a immortalisé cette histoire dans un poème d’une rare sincérité qui a été chanté par plusieurs grands artistes dont Rabah Deriassa, Abdelhamid Ababssa et Khélifi Ahmed.
    Une banque de données a été constituée sur le personnage de Hizia, selon la direction de la culture qui soutient que cette démarche représente une étape fondamentale dans le processus de classification qui devra aboutir avant la fin de l’année en cours.

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    *Hizia

    Féminin

    Prénom d’origine arabe
    Signifie: « victoire, maîtresse des lieux »

    CARACTÈRE

    Esprit vif et clair, ce sont des femmes équilibrées, pleines de bons sens.

    Travailleuses, actives, elles ne baissent jamais les bras.

    Curieuses, studieuses, elles ont le goût d’apprendre.

    Elles ont tendance à se replier sur elles-mêmes et à s’isoler si on les contredit.

    Sûres d’elles, la compétition ne leur fait pas peur, car elles sont ambitieuses et veulent réussir.

    Le gain de l’argent ne les laisse pas indifférentes.

    ORIGINE-HISTORIQUE

    Depuis maintenant quatorze siècles, la plupart des musulmans, de par le monde, qu’ils soient asiatiques, africains, européens ou américains, ont à coeur de choisir pour leurs enfants des prénoms arabes.

    Cet attachement plonge ses racines à la source même de l’Islam et reste, pour la diaspora, l’unique témoignage de son identité originelle.

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  4. adidas stan smith bleu Dit :

    « The striker, who was called up to the full England squad during Roy Hodgsons reign, will at least open talks with clubs before making his next move.
    adidas stan smith bleu http://www.terres-et-formes.com/asp/Catalogue.asp?PasCher=adidas-stan-smith-bleu

    Répondre

  5. adidas zg boost Dit :

    « There were Gary Cahill and John Terry, and Branislav Ivanovich sometimes.
    adidas zg boost http://www.ahc.org.za/flash.php?wjf=adidas-zg-boost

    Répondre

  6. huarache grise Dit :

    OXFORDS Michael Appleton is being tipped to replace Lee Johnson should Bristol City axe their under-pressure boss.
    huarache grise http://nk.bbsoldes.fr/Nike-Air-Huarache-GS-black-Wold-Grey-Chaussure-Pour-Homme-Huarache-Grise-WO13220.html

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