Ouach dakhalkoum ? Ce n’est pas votre affaire ! Un responsable, machi mène ouala. Il doit, bien vivre. Sous de nombreux toits. Changer d’épouse, il a le droit. Sa première il l’a eu, était ce qu’elle était quand lui n’était pas ce qu’il est. Normal qu’il prenne une plus présentable.
Car il se doit de perpétuer sa descendance qui devrait, cela va de soi, le remplacer et hériter ainsi de ses biens, ainsi que de son poste. Sinon où irait le pays si la populace s’y mêlait. Un pauvre est fait pour être pauvre et pour regarder les nouveaux riches, anciens pauvres, s’enrichir. El hassoud la yassoud. Alors soudez vos yeux. Ce n’est pas bon de s’attaquer à des gens qui n’arrêtent pas de trimer pour ce pays, en signant contrat sur contrat et en prenant au passage un petit pourboire. Ah bon, il vous paraît normal qu’un garçon de café ou de restaurant prenne le pourboire ? C’est de l’injustice que de tomber sur de paisibles pères de famille qui n’arrêtent pas de penser au pays. Eux aussi, ils ont des drari, c’est normal qu’ils pensent à eux en multipliant les sources de revenus et d’hébergement, en « convoquant » tous les faux noms de la tribu, au cas où ils seraient victimes de règlements de comptes, fréquents dans notre beau pays. Un responsable, ne vous en déplaise, mérite les grandes offrandes populaires, comme au temps des Grecs. Le « peuple » est ingrat ; il ne fait que comptabiliser les réalisations dans ce pays qui, sans nos valeureux chefs, n’existerait pas, d’autant plus que la foule est paresseuse, fainéante et puante. Grâce au patriotisme de nos chefs, il n’a jamais été question de changer de «peuple», alors qu’il y a sur le marché, des «peuples» d’importation qui coûteraient moins cher.
Avec tout ça, on ne sait pas pourquoi les gens ne cessent de sortir des mots qui font mal comme «corruption», ou «mafia» alors que les lignes de crédits, les prêts non remboursés, les «commissions», les ristournes, les pourboires, les maisons, les locaux profitent finalement aux gens simples qui se feront ainsi embaucher, grâce à toutes ces choses et nourriront leur progéniture ? Ainsi, peut-être règlera-t-on le problème du chômage ? Tout le monde se met de la partie pour critiquer ces gens-là qui se sacrifient pour le pays et qui, même parfois, sont victimes de leurs propres «frères» qui n’hésitent pas à les jeter en pâture à la populace ou à les jeter en prison avant, c’est vrai, de les libérer très vite. Ce sont, en quelque sorte, des retours aux sources, des «pèlerinages païens». Et si on faisait une bonne action en offrant à nos chefs, en plus de ce qu’ils ont, nos propres appartements F2, F3 pour les remercier de leurs bonnes actions pour notre pays.
17 mars 2012
El Guellil