RSS

Retour au pays natal Rachid Boudjedra

17 mars 2012

Rachid Boudjedra

El Watan : 25 – 05 – 2006

A chaque retour il y a toujours cette émotion qui m’étreint. Les Aurès me donnent l’impression que les montagnes se déplacent. Qu’elles changent de place comme pour contredire le proverbe algérien qui dit que les montagnes ne se rencontrent pas.
Aussi, cette odeur du pays natal qui n’est en fait que l’odeur (les odeurs ?) de l’enfance qui remonte(nt) du fin fond de la mémoire m’envahit(ssent) me donne(nt) le vertige. J’ai passé peu de temps dans les Aurès où je suis né, mais j’y passais toutes mes vacances d’été. L’été est poignant ! A cause de cette réminiscence comme née avant ma propre naissance. Sorte de boue marron qui déferle des cimes et s’installe dans le camps. Villes aurésiennes souvent dégradées par les constructions sauvages, mais qui gardent, dans les centre-villes toutes les traces visibles et invisibles des différentes civilisations qui ont traversé le pays. Y ont laissé, aussi, leur grabuge. Résonances qui tintent lorsque çà et là, sur la route entre Constantine et Khenchela, puis entre Khenchela et El Eulma. Avec ce tombeau réplique parfaite, voire sosie du tombeau de la Chrétienne de Tipaza. Tombeau romain, arrondi, majestueux et dont les origines sont floues. Avec pour chacun sa version des choses, de la mythologie, voire de la mythomanie. Et puis Aïn Beïda, Sigus au nom resté romain, Khenchela avec sa toute nouvelle université à l’architecture harmonieuse, spacieuse où les 8000 étudiants ont un air de sérénité et de calme. Si loin des grandes villes et de leur tohu-bohu. Où même les profs sont sympathiques. A Khenchela toujours, cette maison de la culture. Enorme mais harmonieuse. Pleine d’activités, d’ateliers, de bibliothèques, de salles de musique où les enfants ont l’air d’être la majorité. Avec une directrice ! Une femme qui tient sa maison avec une passion contagieuse et une ardeur qui s’oppose au côté blasé des grandes villes… Retour au pays natal. Sublimé certainement. Mystifié sûrement. Mais où les rides du temps et les blessures des promoteurs sont regardées par une nature généreuse et une culture traditionnelle qui résiste à l’invasion du mauvais goût et à la civilisation du toc et du plastique. Retour au pays natal ! Un bain de jouvence ? Une passion exaspérée ? Une exagération vitale ? Certainement.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

Voir tous les articles de Artisan de l'ombre

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire

Les livres de K79 |
liremapassion |
Le phaéton véloce |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | Des histoires plein la tête.
| Oaristys
| jonathanjoyeux