L’écrivaine et professeur d’anglais égyptienne, Mona Prince, est en passe de créer un précédent en Egypte et dans le Monde arabe en étant la première femme du monde des arts et des lettres à se présenter à une élection présidentielle.
«J’étais pour le boycott de la présidentielle, nous dit-elle, mais maintenant je pense que nous devons sortir de notre coquille en tant qu’intellectuels et permettre à des idées nouvelles de circuler.» Cette Cairote de 42 ans, auteur de deux romans et deux recueils de nouvelles, a été très active durant la révolution qui a emporté Hosni Moubarak et lors du mouvement contre le Haut Conseil militaire. Elle milite aujourd’hui, dit-elle, «pour que la science rationnelle, aux côtés de la créativité des jeunes et de leur imaginaire, soit au centre des réformes» en Egypte. «Le président n’est pas notre père de famille, c’est un fonctionnaire de l’Etat, qui écoute des conseillers jeunes et compétents», soutient-elle.
Ne trouve-t-elle pas que le rôle des femmes et des jeunes a reculé depuis le déclenchement du Printemps arabe ? «Oui, mais ce n’est qu’un retour temporaire de courants patriarcaux. La preuve est que plusieurs jeunes se présentent à l’élection présidentielle !», estime-t-elle. «Même si je n’obtiens pas assez de signatures pour me présenter, ma candidature reste symbolique, pour ouvrir la voie à d’autres jeunes et pour recueillir à l’avenir les fruits de notre combat», espère Mona Prince.
Adlène Meddi
© El Watan
23 mars 2012
Auteurs Arabes