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Le cerbère par El-Guellil

27 mars 2012

El Guellil

Dès qu’ils sont recrutés, ils sont mis à la portes. Les plantons. Ceux-là qu’on commence à affubler du titre de «agent de sécurité». Premier tampon-amortisseur, avant d’accéder à la tour administrative. Il vous faut user de tous les bonjours mielleux pour braver leur mauvaise humeur, accrochée sur le visage, comme un diplôme sur un mur. 

«Ouine ?» et sans attendre ta réponse «c’est pas jour de réception aujourd’hui». Oui mais j’ai rendez-vous… «Ya khouya, c’est pas jour de réception, tu reviens demain». Tant mal que mal tu prends ton mal en patiente tu lui présentes le document que tus as reçu, il est écrit en langue nationale. Il le renverse dans tous les sens. Mais sa langue étrangère à l’éducation primaire ne lui permet point le «défrichage» des codes.

Désarmé devant tant de culture, tu optes pour l’abécédaire «dinarien» . Tu lui tends le billet, à peine le voit-il et c’est sa main qui le happe telle une mouche par la langue d’une grenouille. Ce qui lui sert de visage s’illumine, l’amphibien retrouve sa mare. Et, tel le cerbère charmé par la lyre d’Orphée : «c’est au premier, deuxième bureau à droite…». Tu as intérêt à disparaître avant qu’il ne reprenne ses esprits et qu’il ne redevienne le gardien de l’enfer administratif.

Au deuxième bureau à droite du premier, tu frappes à la porte. Silence pas de réponse. Tu recaresses la porte avec courtoisie. Motus. Tu actionnes l’ouvreur de porte en douce. Atterrissage risqué sur un airbag servant de piédestal à un visage qui vient juste de finir son ravalement de façade, l’odeur des fonds de teint et autres cosmétiques que je ne saurais nommer en dit long sur l’origine des produits. «On n’est pas sourds, tchu as cogné une fois, tu rentres». Tu présentes ta lettre sans maudire. «Ah c’est le moudire… pas de chance, il a reporté tous ses rendez-vous pour un autre jour. Y a une commission qui est arrivée à l’improviste pour la mise à niveau de l’entreprise.

Allah ghaleb chwingomme-telle derrière son très rouge à lèvres. Vous me laissez vos coordonnées… «Ah vous êtes journalistes ? je vais lui piper sur son mobile.» Elle voulait dire biper, bien sûr. Le reste je ne le dirais pas. Cet écrit n’est que pure fiction, toute ressemblance avec des quelconques cerbères, n’est pas pure coïncidence.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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