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Militantes encartées mais écartées : l’éternelle répudiation Par Boubakeur Hamidechi

31 mars 2012

Boubakeur Hamidechi

Chronique du jour : LETTRE DE PROVINCE

hamidechiboubakeur@yahoo.fr
«Militantes de tous les partis révoltez-vous !» Voici donc le nouvel appel du féminisme politique tel qu’il est décliné par une avant-garde jusque-là inconnue ou du moins discrète. Du fait même que ces dames, ex-députées et ex-sénatrices, aient choisi par le passé la confortable invisibilité en contrepartie de strapontins ne les préparaient guère à la dissidence coléreuse, même si cette dernière demeure strictement médiatique(1). 
Cependant, ce sera grâce à elles que l’on apprendra que les chapelles les plus rémunératrices en termes de carrière (FLN et RND) sont de loin les plus discriminantes à l’égard des femmes. Et c’est également à travers les réquisitoires qu’elles viennent d’assener que s’esquissent des portraits peu avantageux pour les Ouyahia et Belkhadem. Re-dre-sseu-ses au féminin elles parlent désormais comme les (seuls) hommes encartés qui ont enrichi le lexique politique de ce vocable jusque-là seulement usité au masculin. Ces prémices de l’égalité intégrale entre les sexes de la militance sont d’ailleurs clairement énoncées par celle des deux qui, de l’intérieur du RND, s’apprête à engager le fer pour dégommer ce soudard d’Ouyahia, dont l’inclination vers la tyrannie est mise en exergue. Ces salves de critiques, qui n’épargnent guère les faiseurs de listes… électorales les plus en vue, sont certes fondées formellement, tant qu’elles n’examinent que les procédés qui reproduisent l’éternelle relégation politique de l’Algérienne. Or, que ces «représentantes» qui ont décidé de défiler dans le confessionnal de la presse pour ne plaider que leurs causes (carrières ?) personnelles suffit-il pour leur décerner le prix du courage éthique ? N’a-t-on pas devant nous quelques exemplaires d’un effet de mode que l’on souhaite amplifier artificiellement en mettant en avant cet articulet de la loi qui discrimine positivement la femme à travers la théorie des quotas ? Le volontarisme politicard qui s’efforce de lui donner de la visibilité alors qu’un code de la famille fortement sexiste et archaïque demeure en vigueur ne relève-t-il pas de l’esbroufe ? Et pis encore, il est la négation fondamentale du principe de l’égalité. Dans la sphère politique, traditionnellement contrôlée par l’élément masculin, ces petites brèches que l’on ouvre devant elles, au hasard de quelques élections, sont autant de meurtrières pour mieux asphyxier la condition réelle de la femme. L’émancipation et la conquête effective de l’égalité, se concrétisant en amont des factices joutes politiques, l’élite féminine a, aujourd’hui, une opportunité historique de peser différemment sur les institutions de ce pays. A travers des réseaux rénovés qui justement s’inscrivent en faux contre les institutionnelles de l’UNFA et le formatage infantilisant de l’islamisme, un féminisme, installé dans son siècle, serait capable de se déployer à partir de mots d’ordre vigoureux appelant à l’abrogation de tous les textes où la différenciation est perceptible : même lorsque celles-ci s’adossent au droit canon de la religion. C’est par conséquent à tous ces tabous majuscules qu’il est nécessaire de s’attaquer lorsqu’on est femme investie dans la politique et que de surcroît l’on met en avant le souci de l’égalité. Hélas, ce préalable à la véritable promotion de l’autre moitié de la société est absent de ces colères de circonstance. Brimées, disent-elles, par les réflexes misogynes des tireurs de ficelles au sein des appareils, elles se posent en victimes après avoir été en toute conscience femmes-alibi. Elles qui se sont superbement tues des années durant jusqu’à souscrire à de multiples opérations de propagande se lamentent de l’ingratitude à leur égard de la part de ceux qui, dans une autre vie, avaient pourtant assuré leur promotion. Quand bien même elles ont de bonnes raisons d’imputer leur répudiation de la candidature au fait qu’elles soient femmes ne les empêche, par ailleurs, pas de se présenter d’abord en ambitieuses féroces, avec toutes les normes masculines que l’on connaît. Suscitant un sentiment de sympathie mitigé, leurs déclarations laissent planer, justement, quelques doutes sur la véracité de leur combat politique en tant que femmes. Pas une phrase et pas une allusion ne sont venues rappeler cet aspect à travers leurs propos. Une omission presque coupable et qui risque de faire de ces deux «sacrifiées» du système deux solitaires du féminisme réel. Une double peine qu’elles ne pourront surmonter qu’en créant leurs propres partis et en s’auto- désignant d’autorité secrétaires générales ou même présidentes. Louisa Hanoune ne les a-t-elles pas précédées dans ce sens et avec une notoriété indéniable ?
B. H.

1) Lire le dossier publié par le quotidien Liberté du mercredi 28 mars.

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/03/31/article.php?sid=132244&cid=8

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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