Il est, dans cette vie et dans ce pays, des gens qui ne lèvent la tête que pour essuyer leur front, en quoi la passion brusque et douteuse qu’éprouvent (faussement bien sûr) d’autres pour des soirées ordinaires s’en sent-elle gênée ? Serait-il dit que la « gasra » serait meilleure lorsque les autres ne voient pas ces gens-là qui suent ? Allons, messieurs, allons, un peu de sérieux s’il vous plaît ? Il n’y a pas pire misère que celle de vouloir cacher la peine des autres ! Surtout lorsque cela se répète à chaque caravane.
Quand un montreur n’a rien à montrer ou lorsqu’il n’a que des choses pas propres, la plus banale des sagesses lui impose de ne pas faire de halqa. C’est plus simple, c’est plus sain et c’est plus correct. Malheureusement, nous continuons de côtoyer quelques comportements qui nous rappellent une période qu’on pensait pourtant révolue. On repeint les façades, on balaie les rues et les ruelles, on retire des malles poussiéreuses quelques guirlandes et quelques fanions, on plaque de la chaux sur les arbres, on emprunte le costume de l’ami et le burnous du cousin, on convoque les habitués et les « applaudisseurs », on se tient debout en ligne, on se fait une mine d’émus et on attend Au premier rang !
2 avril 2012
El Guellil