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BORDJ-MENAÏEL, UNE VILLE, UNE HISTOIRE DE KOUIDER DJOUAB Pour contredire le no man’s land actuel

4 avril 2012

Non classé

Culture : 

Ambitionner la publication d’une étude historique, voire une monographie détaillée de la ville de Bordj-Menaïel et sa région… L’idée est généreuse. A condition toutefois de construire son ouvrage selon les normes et techniques propres au chercheur. 
A la base, ce genre de travail nécessite une fructueuse collecte des données qu’il faudrait ensuite soumettre à un traitement le plus objectif possible. Cela veut dire une exploitation intelligente de ses sources d’information, notamment pour ce qui concerne le volet lexical et la toponymie, ou encore la production monographique coloniale qui, bien souvent, est sujette à manipulation. Malheureusement, Kouider Djouab a péché par amateurisme et n’a pas su éviter le piège. Pourtant, au départ déjà, il reconnaît dans son liminaire qu’il n’a eu à disposition que le «peu d’archives éparpillées». Premier handicap (et de taille) donc. A la lecture du livre, on se rend compte que les archives en question sont, en grande partie, du domaine de l’histoire de la localité telle qu’écrite par le colonialisme. Le résultat : un ouvrage confus aussi bien dans la forme que dans le contenu. L’histoire d’une ville depuis la lointaine Antiquité se révèle une compilation de documents et archives de la période coloniale, dont des rapports monographiques et autres correspondances officielles. Quant à Armand Viré, un archéologue qui avait séjourné dans la région en 1894, ses notes et écrits sont intégralement repris par l’auteur. Pareille concoction reste, de ce fait, éloignée de tout esprit critique. A la décharge de Kouider Djouab, il n’est pas un historien de métier ni un chercheur rompu à ce genre d’exercice. Cela se répercute d’ailleurs dans la mise en forme du livre et dans l’absence de visibilité. Il n’y a là aucune structuration (agencement par chapitres et dérivés, table des matières, bibliographie…). Les redondances, coquilles, fautes de frappe à la saisie sont également légion. Pour dire que le travail d’accompagnement éditorial a été complètement négligé (on s’en rend compte dès la première page de couverture). Le manque de rigueur, de méthode et de pédagogie est d’autant plus regrettable que l’initiative de l’auteur reste louable à plus d’un titre. Ceci d’autant plus que l’on découvre, malgré toutes ces lacunes, le riche passé de Bordj-Menaïel et de sa région habitée depuis la Préhistoire (cf les travaux d’Arnand Viré). Ainsi, «durant l’époque romaine, la ville portait le nom Vasara en reconnaissance à l’ancien Hippodium romain. La colonisation française a agrandi la ville en 1863, qui fut détruite pendant l’insurrection de 1871 puis fut reconstruite la même année et élargie en 1872…». Le lecteur est invité à découvrir également l’histoire des Issers Laroch, une grande famille de la région. Bordj-Menaïel, porte d’entrée vers la Grande-Kabylie, «était réputé pour avoir été un centre artisanal pour l’activité des maréchaux-ferrants et d’un relais routier». Quant à la toponymie du lieu, ce fort que les Turcs avaient aménagé et dont les vestiges existent toujours, l’auteur semble privilégier le sens étymologique de «fort bleuté» au détriment de «fort de la vierge Naïl» ou de «tour des cavaliers» (iminayen en berbère). Aujourd’hui, regrette Kouider Djouab, «le visiteur est incapable d’imaginer en voyant le dispensaire actuel, que celui-ci ait été un centre de garnison turque. Aucun vestige ne subsiste si ce n’est dans la mémoire des anciens de la ville». Dans le Bordj- Menaïel d’aujourd’hui, «la vue est désolante, accentuée par le séisme du 21 mai 2003». Un constat ô combien triste pour les nostalgiques de la vivante et belle cité d’antan. Kouider Djouab nous donne, en tout cas, une multitude d’informations. Certes, elles sont parfois livrées en vrac et à l’état brut, mais elles regorgent de précieuses indications pour mieux connaître l’histoire de la ville. Car, et il le dit si bien, «sans le passé, le présent n’est qu’une coquille vide et sans avenir». Le mieux qui lui reste à faire, s’il a le temps et les moyens, c’est de «retravailler » ce livre avec plus de professionnalisme, l’enrichir tout en l’élaguant de ce qui est superflu. Le sujet mérite cet effort, il fera assurément des émules. Au grand bonheur des lecteurs qui aiment la belle ouvrage.
Hocine T.
Kouider Djouab, Bordj- Menaïel, une ville, une histoire, éditions Dar El-Awtane, Alger 2011, 322 pages.*

Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/04/article.php?sid=132456&cid=16

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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