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Quel statut ? par El-Guellil

4 avril 2012

El Guellil

A chacun son mizène, et tous pour la mizania. Ils sont jeunes et moins jeunes. Ils connaissent la valeur du couffin. Leurs parents souffrent le martyre pour garnir el-meïda. Ils en sont conscients, et pour cause, ils s’organisent. Il y a d’abord « la table » installée au pied de l’immeuble, elle ne bouge pas et tous se relayent pour écouler des cigarettes, des confiseries et des pétards, quand c’est la saison. Le père, en plus de son salaire, aide le boulanger du coin aux heures de pointe. Le plus jeune vend les bourses au seuil de cette même boutique. La jeune fille, pour rattraper le déficit, reçoit deux enfants de voisins auxquels elle assure des cours de français. La mère s’occupe de l’intérieur mais en plus, elle roule du couscous pour les voisins. Occasionnellement, elle garde des bébés que les mères lui confient pour aller faire leur marché ou les boutiques. Il n’y a que le cadet, un raté d’après son père, il devient inquiétant pendant les vacances. Ni son père ni sa mère ne savent d’où il ramène cet argent que les deux refusent d’accepter.

Le paternel décide de le « filer », faire le « sicri ». Le gosse sort de chez lui, il va rejoindre la bande de copains. « Je m’en doutais, se dit le père, ils sont toute une bande ». Le groupe fait quelques mètres, s’arrête. Le plus âgé se détache, il entre dans un immeuble, il appelle, trois autres le rejoignent, parmi eux son enfant. Le père commence à revoir rouge en les revoyant sortir avec des cabas chargés. « Il ne manquait plus que ça ! mon fils dévalise des appartements ! » Il était de glace, mais n’osait pas intervenir, voulant laisser le manège se dérouler sous ses yeux et connaître l’éventuel receleur… les tenants et aboutissants. Ça ne tarde pas à venir.  Le groupe pénètre dans un couloir, il tarde. Quelques minutes après, les adolescents ressortent, qui armé d’un tambour, qui d’une derbouka, son gosse d’une paire de karkabou, et vas-y : Toubou… Toubou… c’est la fête au village… Des pièces pleuvent des balcons et atterrissent sur un plateau couvert d’un foulard rouge… A chacun son mizène, pourvu que soit alimentée la mizania. Artiste, musicien, ou mendiant… définissez son statut, le ministère de la Culture tarde à le faire.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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