Ce procédé machiavélique avait généré, durant la Deuxième guerre mondiale, des ravages dans la mentalité des peuples crédules et, donc, prédisposés aux mystifications cultuelles et culturelles. A l’époque, de ce grand chamboulement du 20 é siècle, le peuple Algérien était en grande partie polarisé autour des préoccupations existentielles insupportables voire aliénantes à plus d’un titre. En effet, peu de gens savaient s’en servir, des moyens de communication en présence, ou encore savoir ce qui se passait en dehors de leurs villages, voire des quartiers, sciemment cloisonnés de telle façon que les populations végétaient en vase clos
Au cours de ce conflit mondial (1939-1945), des grandes tueries ont été perpètres dans le monde a l’insu et au préjudice de la majorité des peuples colonisés, crédules a tout ce qu’on leur raconte, a cause de l’ignorance puisque ils subissaient sans réagir encore moins prendre conscience de leur situation par rapport a celle des autres. Entre-temps, d’immenses progrès scientifiques, liés aux nouvelles techniques de communications et les industries militaires de pointe, annonçant d’autres essors a des fins civils, durant les années 1950, au profit des peuples éveillés et aptes de passer d’une époque à une autre.
Chez-nous, il serait utile et instructif de rappeler quelques faits de cette période dont les survivances persistent jusqu’à ce jour, sous d’autres formes, malgré le temps passé et les influences de la décolonisation ainsi que les efforts entrepris, depuis l’indépendance, afin de s’intégrer dans l’intelligence mondiale. A ce propos, nous notons la prédisposition fataliste, durant la colonisation, d’une importante couche sociale de la population Algérienne déjà mystifiée localement, à l’incroyable propagande destructrice Nazi.
A ce sujet, Hitler surnommé El Hadj (celui qui a fait le pèlerinage) a été le bourreau des juifs (sémites cousins aux arabes). Ainsi, la haine raciale bat son plein eu Europe et ses colonies. En revanche, l’arabe, qu’on différenciait des sémites pour on ne sait quel motif, était perçu comme appartenant a la dernière race (?) après les crapauds. Ces insultes racistes se sont amplifiées jusqu’à la fin des années 1950, voire jusqu’à aujourd’hui, à l’exemple de bicots, ratons , etc. Les juifs étaient personnifiés aux sangsues, en train de sucer le trésor du monde, provoquant les crises financières et donc guerres et révolutions, etc.
Au cours de toutes les cérémonies, des jeunes gens coloniaux, et assimilés de l’époque, habillés en short et chemise noire (une couleur distinctive et allusive), coiffés de bérets basques, chantaient à tue-tête : » Maréchal, Maréchal, la patrie nous appelle, nous voila, nous voilaaa « , etc. En position fixe, le salut a l’hitlérienne, des vieux colons extrémistes, soi-disant » notables » enturbannés et tarbouchis ottomans, Beni oui oui, etc. glorifier également le cheikh maréchal Pétain gouverneur de Vichy. Cela a duré jusqu’à débarquement des alliés en Afrique du Nord. Et tous, par opportunisme débridé, se sont transformés en anti-nazis. Incroyable mais vrai !
Mis entre parenthèse durant ladite Guerre, le Nationalisme Algérien reprend ses couleurs sous la houlette du défunt Messali El Hadj emprisonné avec les conséquences néfastes sur le mouvement du nationalisme Algérien dans son ensemble. Après l’indépendance, des survivances mystificatrices, les zerda électorales, ci-dessus succinctement signalées, se sont transformées actuellement en chkara (sachet noir plein de billets d’argent) ressurgissent de plus belle et continuent hélas de peser de tout leur poids sur les comportements politiques et électoralistes actuels. A savoir : la réapparition fulgurante des menées » boulitiques « , ainsi perçues par les partis déçus de cette époque, et qui sont en train aux temps présents de démobiliser les générations d’avenir. Incroyables mais vrai ! Ainsi, seule une profonde révolution dans les mentalités, pourrait accomplir les objectifs d’une indépendance parfaite.
En effet, et malgré l’éloignement dans le temps et l’espace, au niveau de l’ensemble du monde arabe, ces survivances ont la peau dire. En d’autres termes, celui qui n’avance pas recule. Accompagné inévitablement par la cacophonie, les mésententes, l’opportunisme, les revirements inattendus, ces comportements s’apparentent singulièrement à ceux du passé. Ainsi va l’Histoire. En apogée et retour à la case départ.
A ce propos, ce qui est en train de se dérouler actuellement en Syrie est gravissime, a plus d’un titre et d’objectifs, pour la cohésion identitaire, cultuelle et culturelle, de l’ensemble du monde musulman fissuré depuis la bataille de Siffin, entre l’armée du 4é Calife Ali et celle de Mu’awiya, provoquant le schisme favorable au despotisme .Donc, c’est vrai, la Dictature se nourrie, depuis les temps immémoriaux, des scissions entre les composantes sociales d’une nation et, qu’a cette fin, elle utiliserait sans hésiter tous les moyens répréhensibles.
Seules les vertus de Liberté et la Démocratie, diffusées a l’échelle du globe par des élites d’une génération mondiale hors du commun, pourraient toutes les deux, à l’image d’une foi inébranlable, éliminer à la racine les sombres scories du passé. En effet, elles constituent vraiment l’antidote au poison de la Dictature. C’est incroyable, comme un rêve, mais tout est réalisable lorsque la volonté est présente. Tout !
5 avril 2012
Ali Brahimi