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BILLET Envoyé spécial dans l’ex-Mali

8 avril 2012

Didi Baracho

Détails
Publié le Samedi, 07 Avril 2012 19:33
Écrit par Didi Baracho
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Par Didi Baracho

J’ai tardé aujourd’hui pour écrire ce billet parce que je suis au Mali. J’ai fait le voyage de nuit, dans une vieille Peugeot 404 bâchée. On a démarré avec mes amis, H’mida Layachi, Lounès Guemmache et Anis Rahmani, les trois journalistes que nous envient la presse de la future République islamique de Tombouctou et de ses environs. On a pris la route, quelques heures après la prière du vendredi, non sans avoir chargé à l’arrière du véhicule le nécessaire en cageots de bières et en bouteilles de vin que nous avons clandestinement consommé tout au long de notre virée.

Nous étions trois devant. On a préféré laisser H’mida Layachi à l’arrière. Estimant qu’il pétait plus que la normale et que son haleine dégageait une odeur qui pourrait faire fuir les mecs d’AQMI en cas de faux barrage. On a donc pensé qu’il serait préférable de le laisser en couverture.
Bref, on vient d’arriver à Gao. Je suis l’envoyé spécial d’Algérie Express dans cette ville et je vais donc vous faire partager mon aventure.
On a déjà rencontré les Touareg. Pour eux, il n’y a rien à discuter, ils sont décidés à garder leur État, celui des Azawad, libre et indépendant. Finalement, pourquoi les Sahraouis de la RASD auraient-ils ce droit et pas les Touareg du MNLA. Ils nous ont demandé des nouvelles d’Ahmed Ouyahia et d’Abdelkader Messahel. On a répondu qu’on ne les connaissait pas. Personnellement, je leur ai demandé quelques conseils pour les Indigènes de la Corée Saoudite qui veulent, eux aussi, annoncer l’indépendance de leur pays et chasser l’occupant. Selon le chef des Touareg avec lequel j’ai discuté, il faut d’abord dire aux Indigènes de ne jamais croire dans les promesses d’un occupant, de ne jamais participer aux élections truquées qu’il organise, de ne jamais boire l’eau qu’il distribue, de ne jamais fréquenter les écoles et les hôpitaux qu’il gère, de ne jamais lire ou écouter les médias qu’il contrôle, etc.
Après avoir bu le thé avec les Touareg, j’ai pu ingurgiter discrètement un peu du liquide contenu dans ma flasque de Vodka. Nous avons ensuite pris congé de ces indépendantistes et nous sommes partis à la recherche des salafistes, partisans de la religion. Nous avons demandé à Anis Rahmani, qui, parait-il, parle bien le salafisme de nous servir de traducteur. À peine avions-nous fait quelques kilomètres en direction de Tombouctou que nous tombions nez à nez, enfin barbe à barbe, avec les salafistes. Après les « Salam alikoum » d’usage, la fouille au corps et le toucher rectal obligatoires, nous leur avons expliqué que nous étions là en amis. Là, le grand chef de leur tribu est venu examiner de plus près H’mida Layachi et Lounès Guemmache. Il offrit au premier un siwak, à défaut d’une brosse à dent qui, rappelons-le, n’est pas conforme à la charia, car fabriquée par les juifs et les croisés, et, au second, il offrit un pistolet à billes. Sur ce, le chef de la tribu des salafistes nous demanda des nouvelles des généraux M. dit T. et T. dit B. qu’il prétendait connaître très bien devant le sourire enchanté d’Anis Rahmani.
Je m’exclamais « Ah bon ! ». « Oui, me lança l’émir de la tribu des salafistes, nous avons signé avec eux un pacte de non agression et, depuis, nous entretenons une cohabitation pacifique. En plus, m’expliqua-t-il, vos occupants ne sont pas nos ennemis puisqu’ils ont accepté de faire travailler chez eux certains des nôtres : Abdelaziz Belkhadem, Amar Ghoul, Abou Djerra Soltani et quelques autres ». Ému par un tel accueil, j’ai fait une accolade au patron des salafistes en lui souhaitant, au nom de Bouteflika, émir de la Corée Saoudite, le bienvenu en tant que nouveau voisin. Après, il nous a dit que la tradition serait de nous égorger. Pour l’instant, il réfléchit. Enfin, c’est l’impression qu’il donne. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !

didi.barachodz@gmail.com

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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