Durant la guerre de Libération, un cri, «ezzagat», a retenti, suite à un attentat commis par un fidaï Le coup de feu résonne encore que la foule, paniquée, perd le sens de l’orientation, créant une débandade où certains y laissent «fertalas» et souliers rapiécés et ressemelés pour la énième fois, d’autres y laissent leur vie.
Une balle perdue, parfois bien ajustée, trouve la mouche. Pêle-mêle, citadins et «messouakas», les gens des douars alentours et mechtas isolées, venus s’approvisionner maigrement de café, de sucre et surtout de quelques pastilles d’Aspro, pour adoucir une douleur perpétuelle et boire un bon qahoua au feu de brindilles «napalmées» un peu chouia bezef, glanées çà et là, vers 15 heures, adossés à leghraba (côté ouest d’une habitation) chaude, le soir quand le soleil décline, annonçant une autre nuit de peur et de rafle inopinée aux aurores ; s’enfuient ou pénètrent dans n’importe quelle maison dont les propriétaires laissaient les portes ouvertes exprès (un principe, une entre-aide naturelle). Le 10 mai 2012, vers minuit, instant marquant pour Cendrillon et dormitif pour d’autres, juste avant une nouvelle ère, un autre cri déchirant : « Ezzagat alina !»… Deux courants, aux antipodes de la démocratie athénienne, non corrompue encore, sont victorieux. Grâce aux voix (jamais assez fortes contre le mal, le diable sûrement) d’un peuple oublieux,
- Qui ne veux pas décoller vers le modernisme.
- Qui veut patauger (l’eau trouble est une soutra qui cache les intentions machiavéliques).
- Qui a oublié les martyrs, dont certains avaient quitté la patrie, déchiquetés par une bombe soigneusement camouflée, brûlés vifs par une décharge électrique de haute tension conduite, pernicieusement, invisiblement, par un fil de fer barbelé, qui ceinturait et isolait ce peuple. Guillotinés froidement à l’aube, coupés net mkhaietpar une rafale de gros calibre ou emportés néantisé par un obus perforant et explosant.
- Qui a oublié aussi ceux qui ont perdu récemment un pied, un bras, un fils, une fille, une mère, dont les larmes coulent depuis 1954 et bien avant. Un père, un proche, des amis (portés disparus, jamais retrouvés depuis)… Un pays érigé difficilement par des hommes, détruit un moment, sciemment par des renégats, mais qui s’est relevé. «Ezzagat ya lkhaoua !» (le sommes-nous toujours ?). Un programme solide, faisable, bien pensé pour le bonheur de tous, pour… l’Algérie… Chiche !
Ahmed Zir
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/08/article.php?sid=132578&cid=49
8 avril 2012
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