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FACE A LA MONTEE DES PERILS-Salim METREF

10 avril 2012

Salim Metref

De : Salim METREF <s.metref@gmail.com>

Envoyé le : Lundi 9 avril 2012 14h48
CONCEPTIONS BELLICISTES DES RELATIONS INTERNATIONALES, PROXIMITES GEOGRAPHIQUES INSTABLES ET PORTEUSES DE CONFLITS LARVES, BRASIERS QUI NE DEMANDENT QU’A ETRE RAVIVES ET PLUS RECEMMENT ENCORE PROCESSUS RECURRENTS DE LECTURES HOSTILES ET REVISIONNISTES DE L’HISTOIRE DE LA COLONISATION DE L’ALGERIE, VOIRE DE DISCOURS AUX RELENTS NEOCOLONIALISTES CONSTITUENT QUELQUES-UNS DES ASPECTS DE CETTE MONTEE DES PERILS QUI VIENT ET DONT IL NOUS FAUDRA COMPRENDRE LA NATURE, APPRECIER LES CONTOURS, ESTIMER L’IMPORTANCE ET ANTICIPER LES IMPACTS AUSSI BIEN SUR NOTRE DEVENIR QUE SUR NOTRE STABILITE. 
Et surtout provoquer, sur le plan interne, les ruptures nécessaires qui permettront à la cohésion nationale de se consolider et au consensus politique au spectre le plus large possible de se réaliser. Ces ruptures dont la mise en œuvre ne peut plus désormais attendre sont impératives et participent de la nécessité d’assurer les conditions de notre émergence politique et économique, seul statut susceptible de conférer aux relations que nous entretenons avec la communauté internationale les qualités d’exemplarité et de respect mutuel qu’elles doivent revêtir. Et nul ne nous fera, dans ce cadre, de cadeaux, pas même ceux qui viennent parfois faire l’éloge de nos mérites! Les guerres d’Afghanistan et d’Irak, les frappes militaires en Libye, les interventions potentielles à venir en Syrie et peut-être en Iran, constitueraient-elles le prolongement militaire du nouveau corpus politique et idéologique de la réémergence du monde occidental dans un
contexte de crise économique aiguë, d’exaspération des fractures sociales, de perte de repères et d’apparition de trublions de l’ordre économique mondial à l’image de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres pays encore ? Les modèles stratégiques théoriques conçus et développés par les anciens faucons de la Maison-Blanche ont-ils été validés par les sanglantes expériences irakienne et afgha-ne ? Les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont-elles atteint les objectifs qui leur ont été fixés par les stratèges du démantèlement de pays souverains ? Ont-elles justifié les prétextes invoqués pour déclencher ces guerres ? Les alibis démocratique et humanitaire ont-ils résisté face au déferlement de la violence, de la division et des bavures militaires infligées aux populations civiles? Les gouvernements occidentaux ont-ils consulté leurs peuples avant d’envoyer troupes et moyens aéroportés dans des aventures dont personne, excepté
les familles de soldats endeuillées, ne pouvait objectivement prévoir ni l’évolution et encore moins l’issue ? Le recours à la médiation et aux négociations aurait-il été plutôt préférable à la conduite de ces actions d’agression de la souveraineté des peuples et à la sollicitation du quitus du Conseil de sécurité des Nations unies obtenu par ailleurs au forceps ? Les éléments de réponse apportés à ces nombreuses questions par l’évolution de la situation de nombreux pays et les problèmes que ces derniers rencontrent ne sont pas, semble-t-il, ceux escomptés. Le retrait des forces américaines d’Irak a également prouvé et démontré que les initiatives, présentées également à l’opinion internationale comme des opérations à caractère humanitaire, de démocratiser au forceps les sociétés arabes et musulmanes sont un leurre et qu’au-delà de l’option réelle de confiscation de la richesse pétrolière de l’Irak, ces sociétés
n’émergeront qu’à leurs rythmes, qui peuvent être assez rapides, sans ingérence étrangère et en tenant compte de paramètres socioculturels qui leur sont propres. L’exemple de la Libye est édifiant dans ce domaine. L’intervention militaire dans ce pays, conduite par les forces de l’OTAN, sous couvert de la résolution du Conseil de sécurité et un rôle moteur consenti par les Etats-Unis au président français et au Premier ministre britannique, n’a pas atteint les objectifs fixés. La chute du président Libyen, qui semblait être inéluctable, ne peut également servir d’alibi à une intervention qui a précipité la dislocation d’un pays dont l’unité a été maintenue grâce à un système d’organisation politique certes de type tribal mais qui a tout de même permis à des structures sociales très anciennes de durer. La transition en Libye aurait pu être conduite par les Libyens eux-mêmes sans cette ingérence militaire étrangère qui a
provoqué des risques potentiels de partition de ce pays qui rencontre actuellement de graves obstacles pour se reconstruire socialement, politiquement et militairement, sans parler de l’hypothèque engagée du maintien de son intégrité territoriale. La situation actuelle de la Libye prouve, encore une fois et si besoin est, que l’intervention militaire a été une faute stratégique dont on ne décrypte pas encore les véritables desseins, que les risques encourus par les populations civiles libyennes ont été volontairement amplifiés et que le risque de plonger l’ensemble de la région sahélo-saharienne dans une phase d’instabilité dangereuse a été déjà bel et bien induit. Le véritable objectif de l’intervention a-t-il été, peut-être, d’attiser le conflit interne libyen, de le déplacer, d’étendre sa ligne de front et de déstabiliser certains pays de la région, notamment l’Algérie ? L’alignement de l’Europe, tirée par l’Angleterre d
e Tony Blair, puis par d’autres, sur la doctrine de l’ingérence préventive, théorisée aux Etats-Unis, a–t-il redonné au vieux continent une nouvelle existence politique sur la scène internationale ou a-t-il plutôt hypothéqué une proximité géographique, une connaissance réciproque et des liens anciens tissés notamment avec le monde arabe, éléments dont ne peut se prévaloir le nouveau continent ? L’exception française qui consistait, depuis la décision prise en 1966 jusqu’à son abandon il y a quelques années de cela, en un retrait des structures de l’OTAN dont elle était membre fondateur, a été battue en brèche par le rôle grandissant des nouveaux stratèges néoconservateurs de l’Hexagone qui, avec leurs homologues britanniques, ont souvent répondu, ces dernières années, en écho aux appels de mentors américains dont nous n’entendons d’ailleurs plus parler mais qui continuent tout de même de faire des émules. Les travaux des th
éoriciens du clash des civilisations, de l’agression préventive et de la guerre par procuration ont influencé toute une génération de jeunes stratèges européens dans la conception qu’ils se forgent, et qu’ils diffusent autour d’eux, des crises politiques et sociales qui secouent le monde et particulièrement les pays arabes. L’ingérence habillée d’arguments humanitaires continue donc de séduire. Et en conduisant ces agressions caractérisées, l’Occident n’a pas pour autant trouvé la sortie de crise économique tant recherchée car les facteurs internes induisent aussi cette stratégie qui, faut-il le rappeler, se met en œuvre en exploitant de réelles carences démocratiques des régimes en place, se justifie en invoquant des prétextes d’urgence humanitaire, sociale et sécuritaire et s’articule en induisant ses prolongements diplomatique puis militaire. L’instrumentalisation du Conseil de sécurité des Nations unies devient récurrente e
t, sans le veto de la Chine et de la Russie qui tempèrent quelques peu les ardeurs bellicistes, pourrait devenir systématique. Dans l’effervescence actuelle qui secoue le monde arabe, aucun élément ne plaide certes pour les régimes qui font face actuellement à de graves turbulences internes et aucune conscience ne peut taire les sévices qu’ils infligent à leurs peuples mais ce réveil tardif et ambigu des consciences occidentales ne peut justifier que l’irréparable et le démantèlement de pays tout de même souverains soient commis. Et cette stratégie de l’ingérence est non seulement portée pas des objectifs d’accaparement de richesses naturelles et de désarticulation de régions entières mais est également encouragée par les difficultés notamment économiques que vit le monde occidental et dont personne ne peut prédire ni la durée ni l’amplitude. Les crises économique et financière constitueraient-elles donc le véritable catalyseur de ces
nouvelles politiques d’ingérence ? Probablement et ce, d’autant plus que malgré l’apparition de quelques signes perceptibles d’apaisement, qui ne provoquent pas l’unanimité des économistes et autres analystes financiers qui préfèrent rester prudents, les turbulences peuvent à tout moment resurgir. Cette crise impose des mesures impopulaires telles que des restrictions budgétaires draconiennes et des politiques de dépenses publiques rigoureuses et contrarie fortement la croissance. Mais au lieu de privilégier une véritable pédagogie qui permet de comprendre les mécanismes qui provoquent les crises, les régissent et leur permettent de perdurer, l’Occident, qui semble amorcer une phase réelle de déclin économique, serait tenté, s’il ne le fait déjà, face aux angoisses des populations, d’exalter et de susciter les peurs, de réveiller les vieux fantasmes et de s’approprier les théories les plus dangereuses. Les échos qui nous parviennent d
e campagnes électorales en cours nous restituent, toujours dans le prolongement de ces crises, des discours souvent imprégnés d’exaspération, de clivages, de recherche de boucs émissaires et revêtent une certaine distance avec les exigences éthiques et morales qu’impose l’exercice de la responsabilité, notamment politique. Ces surenchères sémantiques peuvent catalyser des réactions imprévisibles et provoquer des effets pervers, surtout que ces crises atteignent leur paroxysme, que les inégalités sociales deviennent importantes, que le rêve n’est plus permis et que l’ascenseur social ne fonctionne plus. La genèse de la montée des grands périls a souvent obéi à cette alchimie car le terreau dans lequel s’amplifie la résonance de ces discours existe et est réel. Ces surenchères sémantiques peuvent catalyser des réactions imprévisibles et provoquer des effets pervers, surtout que ces crises atteignent leur paroxysme, que les inégalités soc
iales deviennent importantes, que le rêve n’est plus permis et que l’ascenseur social ne fonctionne plus. La genèse de la montée des grands périls a souvent obéi à cette alchimie car le terreau dans lequel s’amplifie la résonance de ces discours existe et est réel. Les symptômes caractéristiques de ces crises sont notamment des segments de populations qui subissent une baisse drastique de leur pouvoir d’achat, un chômage endémique, une cohésion sociale mise à mal par les peurs et les angoisses parfois légitimes mais souvent provoquées et entretenues et un repli communautaire de populations immigrées devenues la cible des discours extrémistes, l’otage des luttes politiques et l’exutoire de toutes les frustrations. Ces éléments de crise convergent et se cristallisent autour d’événements politiques tels que les rendez-vous électoraux. Et c’est ainsi que semblent se décliner, sauf alternatives politiques salutaires dans de nombreux pays, l
es nouveaux projets de l’heure. La tentation de l’ingérence n’est pas loin, notamment lorsque les ressorts de politique interne ne portent plus les ambitions. Ainsi initier des stratégies sournoises qui consistent, à partir d’attentes et d’aspirations réelles de peuples opprimés, à proposer aide et assistance pour au mieux les déposséder de leur souveraineté et de leurs richesses et au pire les désarticuler est un phénomène récurrent. Après avoir été bipolarisé entre Est et Ouest par la guerre froide et entre Nord et Sud par les guerres de libération nationale et la lutte pour un nouvel ordre économique mondial, le monde est-il en train de subir une nouvelle configuration ? Probablement oui et ce, bien que personne ne puisse prévoir, même pas ceux qui insidieusement la provoquent, les contours qui seront les siens ni la réaction que pourrait être celle de pays émergents qui bousculent actuellement les données géostratégiques qui ont toujo
urs défini les rapports de forces dans le monde. Les premiers éléments de réponse sont déjà apportés par les nombreux brasiers qui sont ravivés et les conflits larvés qui peuvent induire une détérioration globale. Mais pour ne pas envenimer un contexte international déjà lourd de conflits, il serait peut-être opportun, pour de nombreux pays occidentaux, de revenir à la prudence car même les sacro-saintes puissances militaires décrétées ainsi depuis toujours pourraient être surprises par l’explosion de colères contenues depuis des siècles, notamment dans des pays qui ont pu développer au cours de ces dernières années de réelles capacités de défense mais aussi de riposte. La retenue dans l’appréciation des clivages et des troubles qui caractérisent le monde serait donc peut-être incontournable pour ne pas hypothéquer l’avenir et la paix. Et nul ne peut prédire le désastre que provoquerait un conflit majeur mondial qui n’épargnerait au
cun continent ni aucun pays. Le substitut à la crise économique qui secoue la planète, dans l’attente du reflux des turbulences financières et du retour de la croissance, reste l’amitié entre les peuples qu’il s’agit d’encourager, la fin des stratégies de prédation des richesses d’autrui et le respect mutuel qui doivent constituer le socle d’un nouvel ordre mondial qui reste à construire et que toutes les bonnes volontés appellent de leurs vœux. Mais ce défi semble pour l’heure difficile à relever tant il est impératif que le monde occidental en général et l’Europe en particulier retrouve une politique étrangère autonome. L’actualité dont nous sommes témoins nous restitue donc des problématiques et des motifs d’inquiétude qui interpellent notre réactivité, nous imposent la plus grande des vigilances et sollicitent notre intelligence afin que nous apportions les réponses adéquates pour préserver l’espace vital qui est le nôtr
e, et qui nous est cher, et le prémunir, du fait de facteurs endogènes, de graves turbulences qui mêmes articulées par des facteurs extérieurs pourraient néanmoins être portées par des situations de fragilité interne. Il ne s’agit pas de s’endormir sur de fausses certitudes mais de réfléchir et d’anticiper les effets de potentielles crises qui pourraient survenir et qui sont déjà latentes dans de larges segments de notre société. L’un des chantiers qu’il faudra ouvrir et qui ne l’a jamais été vraiment, est de reconstruire ce que certains désignent souvent sous le vocable de bonne gouvernance, c’est-à-dire la relation que nous entretenons avec l’exercice de la responsabilité politique ou autre, que nous préférons ici à l’expression de l’exercice du pouvoir, cette dernière étant parfois plutôt réservée à la forme pervertie et dévoyée de la première. Il serait peut-être nécessaire de refonder ce rapport en le dépouillant de
s éléments symboliques qui souvent renvoient dans l’inconscient collectif à des souvenirs douloureux hérités de notre passé, et lui conférer un nouveau corpus dont la sève serait l’accès aux responsabilités politiques par, et seulement par, le quitus du suffrage universel, la confiance, l’intégrité et l’éthique. Ces quatre piliers pourraient porter la refondation de l’exercice de la responsabilité politique, lui redonner toute sa noblesse et contenir ce glissement insidieux de pans entiers de la population algérienne vers non seulement l’informel économique mais aussi civique et politique. Ainsi, les circonstances de la vie, les conjonctures politiques où les épreuves électorales peuvent tout changer, devenir défavorables et induire les changements, qui sous d’autres cieux sont considérés comme normaux, qui aboutissent à l’alternance politique mais aussi générationnelle. Les liens qui permettent à la cohésion sociale de se maintenir
et de se consolider, comme ce principe de solidarité entre les générations, ne doivent jamais être interrompus car ils drainent dans leur sillage ce sentiment extraordinaire de dette que chaque génération entretient à l’égard de celle qui la précède. Le renouvellement de la classe politique est un indice de bonne gou- vernance et permet au corps social de respirer. Il faut donner, dans le cadre des consultations électorales à venir, non seulement la primauté à l’intégrité, à la compétence, à l’éthique mais aussi aux nouvelles générations. Nous découvrons chaque jour que dans de nombreux pays, de nouvelles personnalités politiques, souvent jeunes et diplômées des meilleures écoles, émergent, exercent des responsabilités pendant des périodes courtes et sont remplacées dès que les circonstances l’exigent. Ces comportements qui restent à acquérir participent d’une véritable refondation de nos mœurs politiques et constitueront un sig
nal noble et symbolique en direction des nouvelles générations dont il faudra également prendre en charge, et en priorité, les légitimes aspirations. Car il s’agit là du maillon le plus fragile de notre société auquel il faudra redonner espoir et espérance et combattre ce sentiment de frustration ressentie notamment lorsque, avec les meilleures qualifications, il se retrouve privé d’emplois parce que les opportunités s’amenuisent du fait que nous n’en créons plus assez où parce que, aussi, la solidarité entre les générations ne fonctionne parfois plus. Notre jeunesse est notre meilleur atout pour notre avenir. Elle doit devenir visible et les élections législatives prochaines devront irriguer de sang jeune une institution qui sera appelée à élaborer nos lois. L’expérience ne s’hérite pas, elle s’acquiert, et il ne faut surtout pas susciter auprès d’une jeunesse, armée pourtant des meilleurs sentiments, de la rancœur et, pire, de la haine de soi. La quête du bonheur et l’accès à la prospérité doivent se faire ici et il faudra vite démystifier, chez ceux qui constitueront l’Algérie de demain, l’illusion du départ et de la fuite. N’oublions pas enfin que les macabres scénarios qui nous sont déjà préparés par les théoriciens de l’ingérence, qui ne rêvent que d’étendre à l’Algérie la ligne de feu qui embrase déjà de nombreux pays, ne pourront être déployés que s’il y a des points de prise et d’amorce. Les légitimes préoccupations de notre jeunesse doivent être vite prises en charge tout comme doivent l’être la refondation de nos institutions politiques, le respect absolu des libertés fondamentales, l’éclairage historique de certaines périodes et événements sombres de notre passé afin de soulager les consciences et de rétablir les vérités sans lesquelles nous ne pourrions pas avancer, la fin des abus et des comportements outranciers et aussi la protec
tion notamment des plus fragiles d’entre nous. (Suite et Fin)
SALIM METREF

‘Face à la montées des périls’ a été publié en deux parties dans les colonnes du quotidien La Nouvelle République.

Les sources de l’article :

http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=12132
http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=12215

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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4 Réponses à “FACE A LA MONTEE DES PERILS-Salim METREF”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Premier lien :
    http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=12132
    Face à la montée des périls
    CONCEPTIONS BELLICISTES DES RELATIONS INTERNATIONALES, PROXIMITÉS GÉOGRAPHIQUES INSTABLES ET PORTEUSES DE CONFLITS LARVÉS, BRASIERS QUI NE DEMANDENT QU’A ÊTRE RAVIVÉS ET PLUS RÉCEMMENT ENCORE PROCESSUS RÉCURRENTS DE LECTURES HOSTILES ET RÉVISIONNISTES DE L’HISTOIRE DE LA COLONISATION DE L’ALGÉRIE, VOIRE DE DISCOURS AUX RELENTS NÉOCOLONIALISTES CONSTITUENT QUELQUES-UNS DES ASPECTS DE CETTE MONTÉE DES PÉRILS QUI VIENT ET DONT IL NOUS FAUDRA COMPRENDRE LA NATURE, APPRÉCIER LES CONTOURS, ESTIMER L’IMPORTANCE ET ANTICIPER LES IMPACTS AUSSI BIEN SUR NOTRE DEVENIR QUE SUR NOTRE STABILITÉ.

    Et surtout provoquer, sur le plan interne, les ruptures nécessaires qui permettront à la cohésion nationale de se consolider et au consensus politique au spectre le plus large possible de se réaliser. Ces ruptures dont la mise en œuvre ne peut plus désormais attendre sont impératives et participent de la nécessité d’assurer les conditions de notre émergence politique et économique, seul statut susceptible de conférer aux relations que nous entretenons avec la communauté internationale les qualités d’exemplarité et de respect mutuel qu’elles doivent revêtir. Et nul ne nous fera, dans ce cadre, de cadeaux, pas même ceux qui viennent parfois faire l’éloge de nos mérites! Les guerres d’Afghanistan et d’Irak, les frappes militaires en Libye, les interventions potentielles à venir en Syrie et peut-être en Iran, constitueraient-elles le prolongement militaire du nouveau corpus politique et idéologique de la réémergence du monde occidental dans un contexte de crise économique aiguë, d’exaspération des fractures sociales, de perte de repères et d’apparition de trublions de l’ordre économique mondial à l’image de la Chine, de l’Inde, du Brésil et d’autres pays encore ? Les modèles stratégiques théoriques conçus et développés par les anciens faucons de la Maison-Blanche ont-ils été validés par les sanglantes expériences irakienne et afgha-ne ? Les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont-elles atteint les objectifs qui leur ont été fixés par les stratèges du démantèlement de pays souverains ? Ont-elles justifié les prétextes invoqués pour déclencher ces guerres ? Les alibis démocratique et humanitaire ont-ils résisté face au déferlement de la violence, de la division et des bavures militaires infligées aux populations civiles? Les gouvernements occidentaux ont-ils consulté leurs peuples avant d’envoyer troupes et moyens aéroportés dans des aventures dont personne, excepté les familles de soldats endeuillées, ne pouvait objectivement prévoir ni l’évolution et encore moins l’issue ? Le recours à la médiation et aux négociations aurait-il été plutôt préférable à la conduite de ces actions d’agression de la souveraineté des peuples et à la sollicitation du quitus du Conseil de sécurité des Nations unies obtenu par ailleurs au forceps ? Les éléments de réponse apportés à ces nombreuses questions par l’évolution de la situation de nombreux pays et les problèmes que ces derniers rencontrent ne sont pas, semble-t-il, ceux escomptés. Le retrait des forces américaines d’Irak a également prouvé et démontré que les initiatives, présentées également à l’opinion internationale comme des opérations à caractère humanitaire, de démocratiser au forceps les sociétés arabes et musulmanes sont un leurre et qu’au-delà de l’option réelle de confiscation de la richesse pétrolière de l’Irak, ces sociétés n’émergeront qu’à leurs rythmes, qui peuvent être assez rapides, sans ingérence étrangère et en tenant compte de paramètres socioculturels qui leur sont propres. L’exemple de la Libye est édifiant dans ce domaine. L’intervention militaire dans ce pays, conduite par les forces de l’OTAN, sous couvert de la résolution du Conseil de sécurité et un rôle moteur consenti par les Etats-Unis au président français et au Premier ministre britannique, n’a pas atteint les objectifs fixés. La chute du président Libyen, qui semblait être inéluctable, ne peut également servir d’alibi à une intervention qui a précipité la dislocation d’un pays dont l’unité a été maintenue grâce à un système d’organisation politique certes de type tribal mais qui a tout de même permis à des structures sociales très anciennes de durer. La transition en Libye aurait pu être conduite par les Libyens eux-mêmes sans cette ingérence militaire étrangère qui a provoqué des risques potentiels de partition de ce pays qui rencontre actuellement de graves obstacles pour se reconstruire socialement, politiquement et militairement, sans parler de l’hypothèque engagée du maintien de son intégrité territoriale. La situation actuelle de la Libye prouve, encore une fois et si besoin est, que l’intervention militaire a été une faute stratégique dont on ne décrypte pas encore les véritables desseins, que les risques encourus par les populations civiles libyennes ont été volontairement amplifiés et que le risque de plonger l’ensemble de la région sahélo-saharienne dans une phase d’instabilité dangereuse a été déjà bel et bien induit. Le véritable objectif de l’intervention a-t-il été, peut-être, d’attiser le conflit interne libyen, de le déplacer, d’étendre sa ligne de front et de déstabiliser certains pays de la région, notamment l’Algérie ? L’alignement de l’Europe, tirée par l’Angleterre de Tony Blair, puis par d’autres, sur la doctrine de l’ingérence préventive, théorisée aux Etats-Unis, a–t-il redonné au vieux continent une nouvelle existence politique sur la scène internationale ou a-t-il plutôt hypothéqué une proximité géographique, une connaissance réciproque et des liens anciens tissés notamment avec le monde arabe, éléments dont ne peut se prévaloir le nouveau continent ? L’exception française qui consistait, depuis la décision prise en 1966 jusqu’à son abandon il y a quelques années de cela, en un retrait des structures de l’OTAN dont elle était membre fondateur, a été battue en brèche par le rôle grandissant des nouveaux stratèges néoconservateurs de l’Hexagone qui, avec leurs homologues britanniques, ont souvent répondu, ces dernières années, en écho aux appels de mentors américains dont nous n’entendons d’ailleurs plus parler mais qui continuent tout de même de faire des émules. Les travaux des théoriciens du clash des civilisations, de l’agression préventive et de la guerre par procuration ont influencé toute une génération de jeunes stratèges européens dans la conception qu’ils se forgent, et qu’ils diffusent autour d’eux, des crises politiques et sociales qui secouent le monde et particulièrement les pays arabes. L’ingérence habillée d’arguments humanitaires continue donc de séduire. Et en conduisant ces agressions caractérisées, l’Occident n’a pas pour autant trouvé la sortie de crise économique tant recherchée car les facteurs internes induisent aussi cette stratégie qui, faut-il le rappeler, se met en œuvre en exploitant de réelles carences démocratiques des régimes en place, se justifie en invoquant des prétextes d’urgence humanitaire, sociale et sécuritaire et s’articule en induisant ses prolongements diplomatique puis militaire. L’instrumentalisation du Conseil de sécurité des Nations unies devient récurrente et, sans le veto de la Chine et de la Russie qui tempèrent quelques peu les ardeurs bellicistes, pourrait devenir systématique. Dans l’effervescence actuelle qui secoue le monde arabe, aucun élément ne plaide certes pour les régimes qui font face actuellement à de graves turbulences internes et aucune conscience ne peut taire les sévices qu’ils infligent à leurs peuples mais ce réveil tardif et ambigu des consciences occidentales ne peut justifier que l’irréparable et le démantèlement de pays tout de même souverains soient commis. Et cette stratégie de l’ingérence est non seulement portée pas des objectifs d’accaparement de richesses naturelles et de désarticulation de régions entières mais est également encouragée par les difficultés notamment économiques que vit le monde occidental et dont personne ne peut prédire ni la durée ni l’amplitude. Les crises économique et financière constitueraient-elles donc le véritable catalyseur de ces nouvelles politiques d’ingérence ? Probablement et ce, d’autant plus que malgré l’apparition de quelques signes perceptibles d’apaisement, qui ne provoquent pas l’unanimité des économistes et autres analystes financiers qui préfèrent rester prudents, les turbulences peuvent à tout moment resurgir. Cette crise impose des mesures impopulaires telles que des restrictions budgétaires draconiennes et des politiques de dépenses publiques rigoureuses et contrarie fortement la croissance. Mais au lieu de privilégier une véritable pédagogie qui permet de comprendre les mécanismes qui provoquent les crises, les régissent et leur permettent de perdurer, l’Occident, qui semble amorcer une phase réelle de déclin économique, serait tenté, s’il ne le fait déjà, face aux angoisses des populations, d’exalter et de susciter les peurs, de réveiller les vieux fantasmes et de s’approprier les théories les plus dangereuses. Les échos qui nous parviennent de campagnes électorales en cours nous restituent, toujours dans le prolongement de ces crises, des discours souvent imprégnés d’exaspération, de clivages, de recherche de boucs émissaires et revêtent une certaine distance avec les exigences éthiques et morales qu’impose l’exercice de la responsabilité, notamment politique. Ces surenchères sémantiques peuvent catalyser des réactions imprévisibles et provoquer des effets pervers, surtout que ces crises atteignent leur paroxysme, que les inégalités sociales deviennent importantes, que le rêve n’est plus permis et que l’ascenseur social ne fonctionne plus. La genèse de la montée des grands périls a souvent obéi à cette alchimie car le terreau dans lequel s’amplifie la résonance de ces discours existe et est réel. (A suivre)

    SALIM METREF

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

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  2. Artisans de l'ombre Dit :

    Deuxième partie

    http://www.lnr-dz.com/index.php?page=details&id=12215
    Face à la montée des périls(suite et fin)
    CONCEPTIONS BELLICISTES DES RELATIONS INTERNATIONALES, PROXIMITÉS GÉOGRAPHIQUES INSTABLES ET PORTEUSES DE CONFLITS LARVÉS, BRASIERS QUI NE DEMANDENT QU’A ÊTRE RAVIVÉS ET, PLUS RÉCEMMENT ENCORE, PROCESSUS RÉCURRENTS DE LECTURES HOSTILES ET RÉVISIONNISTES DE L’HISTOIRE DE LA COLONISATION DE L’ALGÉRIE, VOIRE DE DISCOURS AUX RELENTS NÉOCOLONIALISTES CONSTITUENT QUELQUES-UNS DES ASPECTS DE CETTE MONTÉE DES PÉRILS QUI VIENT ET DONT IL NOUS FAUDRA COMPRENDRE LA NATURE, APPRÉCIER LES CONTOURS, ESTIMER L’IMPORTANCE ET ANTICIPER LES IMPACTS AUSSI BIEN SUR NOTRE DEVENIR QUE SUR NOTRE STABILITÉ. ET SURTOUT PROVOQUER, SUR LE PLAN INTERNE, LES RUPTURES NÉCESSAIRES QUI PERMETTRONT À LA COHÉSION NATIONALE DE SE CONSOLIDER ET AU CONSENSUS POLITIQUE AU SPECTRE LE PLUS LARGE POSSIBLE DE SE RÉALISER.

    Ces surenchères sémantiques peuvent catalyser des réactions imprévisibles et provoquer des effets pervers, surtout que ces crises atteignent leur paroxysme, que les inégalités sociales deviennent importantes, que le rêve n’est plus permis et que l’ascenseur social ne fonctionne plus. La genèse de la montée des grands périls a souvent obéi à cette alchimie car le terreau dans lequel s’amplifie la résonance de ces discours existe et est réel. Les symptômes caractéristiques de ces crises sont notamment des segments de populations qui subissent une baisse drastique de leur pouvoir d’achat, un chômage endémique, une cohésion sociale mise à mal par les peurs et les angoisses parfois légitimes mais souvent provoquées et entretenues et un repli communautaire de populations immigrées devenues la cible des discours extrémistes, l’otage des luttes politiques et l’exutoire de toutes les frustrations. Ces éléments de crise convergent et se cristallisent autour d’événements politiques tels que les rendez-vous électoraux. Et c’est ainsi que semblent se décliner, sauf alternatives politiques salutaires dans de nombreux pays, les nouveaux projets de l’heure. La tentation de l’ingérence n’est pas loin, notamment lorsque les ressorts de politique interne ne portent plus les ambitions. Ainsi initier des stratégies sournoises qui consistent, à partir d’attentes et d’aspirations réelles de peuples opprimés, à proposer aide et assistance pour au mieux les déposséder de leur souveraineté et de leurs richesses et au pire les désarticuler est un phénomène récurrent. Après avoir été bipolarisé entre Est et Ouest par la guerre froide et entre Nord et Sud par les guerres de libération nationale et la lutte pour un nouvel ordre économique mondial, le monde est-il en train de subir une nouvelle configuration ? Probablement oui et ce, bien que personne ne puisse prévoir, même pas ceux qui insidieusement la provoquent, les contours qui seront les siens ni la réaction que pourrait être celle de pays émergents qui bousculent actuellement les données géostratégiques qui ont toujours défini les rapports de forces dans le monde. Les premiers éléments de réponse sont déjà apportés par les nombreux brasiers qui sont ravivés et les conflits larvés qui peuvent induire une détérioration globale. Mais pour ne pas envenimer un contexte international déjà lourd de conflits, il serait peut-être opportun, pour de nombreux pays occidentaux, de revenir à la prudence car même les sacro-saintes puissances militaires décrétées ainsi depuis toujours pourraient être surprises par l’explosion de colères contenues depuis des siècles, notamment dans des pays qui ont pu développer au cours de ces dernières années de réelles capacités de défense mais aussi de riposte. La retenue dans l’appréciation des clivages et des troubles qui caractérisent le monde serait donc peut-être incontournable pour ne pas hypothéquer l’avenir et la paix. Et nul ne peut prédire le désastre que provoquerait un conflit majeur mondial qui n’épargnerait aucun continent ni aucun pays. Le substitut à la crise économique qui secoue la planète, dans l’attente du reflux des turbulences financières et du retour de la croissance, reste l’amitié entre les peuples qu’il s’agit d’encourager, la fin des stratégies de prédation des richesses d’autrui et le respect mutuel qui doivent constituer le socle d’un nouvel ordre mondial qui reste à construire et que toutes les bonnes volontés appellent de leurs vœux. Mais ce défi semble pour l’heure difficile à relever tant il est impératif que le monde occidental en général et l’Europe en particulier retrouve une politique étrangère autonome. L’actualité dont nous sommes témoins nous restitue donc des problématiques et des motifs d’inquiétude qui interpellent notre réactivité, nous imposent la plus grande des vigilances et sollicitent notre intelligence afin que nous apportions les réponses adéquates pour préserver l’espace vital qui est le nôtre, et qui nous est cher, et le prémunir, du fait de facteurs endogènes, de graves turbulences qui mêmes articulées par des facteurs extérieurs pourraient néanmoins être portées par des situations de fragilité interne. Il ne s’agit pas de s’endormir sur de fausses certitudes mais de réfléchir et d’anticiper les effets de potentielles crises qui pourraient survenir et qui sont déjà latentes dans de larges segments de notre société. L’un des chantiers qu’il faudra ouvrir et qui ne l’a jamais été vraiment, est de reconstruire ce que certains désignent souvent sous le vocable de bonne gouvernance, c’est-à-dire la relation que nous entretenons avec l’exercice de la responsabilité politique ou autre, que nous préférons ici à l’expression de l’exercice du pouvoir, cette dernière étant parfois plutôt réservée à la forme pervertie et dévoyée de la première. Il serait peut-être nécessaire de refonder ce rapport en le dépouillant des éléments symboliques qui souvent renvoient dans l’inconscient collectif à des souvenirs douloureux hérités de notre passé, et lui conférer un nouveau corpus dont la sève serait l’accès aux responsabilités politiques par, et seulement par, le quitus du suffrage universel, la confiance, l’intégrité et l’éthique. Ces quatre piliers pourraient porter la refondation de l’exercice de la responsabilité politique, lui redonner toute sa noblesse et contenir ce glissement insidieux de pans entiers de la population algérienne vers non seulement l’informel économique mais aussi civique et politique. Ainsi, les circonstances de la vie, les conjonctures politiques où les épreuves électorales peuvent tout changer, devenir défavorables et induire les changements, qui sous d’autres cieux sont considérés comme normaux, qui aboutissent à l’alternance politique mais aussi générationnelle. Les liens qui permettent à la cohésion sociale de se maintenir et de se consolider, comme ce principe de solidarité entre les générations, ne doivent jamais être interrompus car ils drainent dans leur sillage ce sentiment extraordinaire de dette que chaque génération entretient à l’égard de celle qui la précède. Le renouvellement de la classe politique est un indice de bonne gou- vernance et permet au corps social de respirer. Il faut donner, dans le cadre des consultations électorales à venir, non seulement la primauté à l’intégrité, à la compétence, à l’éthique mais aussi aux nouvelles générations. Nous découvrons chaque jour que dans de nombreux pays, de nouvelles personnalités politiques, souvent jeunes et diplômées des meilleures écoles, émergent, exercent des responsabilités pendant des périodes courtes et sont remplacées dès que les circonstances l’exigent. Ces comportements qui restent à acquérir participent d’une véritable refondation de nos mœurs politiques et constitueront un signal noble et symbolique en direction des nouvelles générations dont il faudra également prendre en charge, et en priorité, les légitimes aspirations. Car il s’agit là du maillon le plus fragile de notre société auquel il faudra redonner espoir et espérance et combattre ce sentiment de frustration ressentie notamment lorsque, avec les meilleures qualifications, il se retrouve privé d’emplois parce que les opportunités s’amenuisent du fait que nous n’en créons plus assez où parce que, aussi, la solidarité entre les générations ne fonctionne parfois plus. Notre jeunesse est notre meilleur atout pour notre avenir. Elle doit devenir visible et les élections législatives prochaines devront irriguer de sang jeune une institution qui sera appelée à élaborer nos lois. L’expérience ne s’hérite pas, elle s’acquiert, et il ne faut surtout pas susciter auprès d’une jeunesse, armée pourtant des meilleurs sentiments, de la rancœur et, pire, de la haine de soi. La quête du bonheur et l’accès à la prospérité doivent se faire ici et il faudra vite démystifier, chez ceux qui constitueront l’Algérie de demain, l’illusion du départ et de la fuite. N’oublions pas enfin que les macabres scénarios qui nous sont déjà préparés par les théoriciens de l’ingérence, qui ne rêvent que d’étendre à l’Algérie la ligne de feu qui embrase déjà de nombreux pays, ne pourront être déployés que s’il y a des points de prise et d’amorce. Les légitimes préoccupations de notre jeunesse doivent être vite prises en charge tout comme doivent l’être la refondation de nos institutions politiques, le respect absolu des libertés fondamentales, l’éclairage historique de certaines périodes et événements sombres de notre passé afin de soulager les consciences et de rétablir les vérités sans lesquelles nous ne pourrions pas avancer, la fin des abus et des comportements outranciers et aussi la protection notamment des plus fragiles d’entre nous. (Suite et Fin)

    SALIM METREF

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  3. Artisans de l'ombre Dit :

    Morceaux choisis d’une immersion télévisuelle
    Salim MetrefLe Quotidien d’Oran : 08 – 03 – 2012
    Ontologique prestation de celui qui est, pour quelques semaines encore Président de la République Française, et qui pourrait l’être aussi en 2012, que celle dont ont eu droit des millions de téléspectateurs sur une chaine publique française. Tout y était. L’émotion, le repentir, le mea-culpa, l’indulgence, la gestuelle, la complicité mais aussi l’intransigeance de journalistes qui ont une connaissance profonde du sujet sans omettre la petite larme qui a d’ailleurs failli couler sur un visage vraiment triste et surtout inquiet. Et puis quelques confidences comme ces paradoxes de l’existence. Le bonheur d’être élu au moment de la dislocation du couple et maintenant le bonheur conjugal et l’angoisse de ne plus être aimé des Français et de quitter l’arène politique. La politique est vraiment cruelle et même le stratège JUPPE a apporté sa touche en déclarant à la presse qu’entre le candidat-Président sortant est l’opinion, c’était le désamour. C’est vrai que l’élection en 2007 a été plutôt une surprise tant beaucoup ne prédisaient pas un destin présidentiel à l’ancien ministre français de l’intérieur. Mais il ya des erreurs qui vous collent à la peau toute une vie et que ni le temps n’efface et ni l’opinion n’oublie ? Comme cette incursion au Fouquets’s sur les Champs-Elysées avec quelques copains milliardaires ou cette croisière en mer sur un yatt qui appartient à un ami Breton, oui la précision est de taille, Breton comme Marine Le Pen. Ces deux gestes furent interprétés comme les remerciements d’un nouvel élu aux millions d’électeurs, parfois dans le dénuement, qui vous ont fait confiance et les actes deviennent alors des symboles. Comment faire croire après qu’on est le candidat du peuple et le candidat antisystème. Et puis tout le reste. Ces proches instruits de chasser dans les terres de l’extrême droite, cette stigmatisation des musulmans et de l’abattage rituel, cette obsession de l’émigration, cette rhétorique empruntée aux autres et puis les toutes dernières propositions, en cas de réélection, comme ce voyage promis au Proche-Orient pour dire que les Palestiniens ont droit tout de même à une terre, cette référence à la Shoah qui a eu lieu en Europe mais pas dans les pays Arabes, la révision des conditions du regroupement familial et de la délivrance des visas pour les conjoints de français, etc. …. Puis cette phrase mémorable Casse-toi, pauv’ … prononcée, au Salon de l’Agriculture de Paris le 23 février 2008, en réponse à une personne qui, refusant sa poignée de main, lui déclara Ah non, touche-moi pas ! Tu me salis ! ». Et cet aveu d’être atypique, de ne pas appartenir à l’élite et surtout cet handicap majeur, ne pas avoir, comme la majorité des hommes politiques français, fait l’ENA.
    Mais ces transgressions récurrentes et cette volonté de bousculer les conservatismes ne semblent pas provoquer d’inversement de tendance dans les enquêtes d’opinion. Toujours deuxième, avec un candidat de la gauche qui cavale toujours loin devant et une Bretonne déterminée dont on sent le souffle juste derrière l’épaule et qui peut à tout moment vous doubler et créer la surprise du second tour. Et surtout cette impossibilité, malgré tout le génie d’une équipe de campagne à trouver des échappatoires, d’échapper à son bilan. Et puis, ces propositions de l’extrême droite qui sont devenues les siennes comme les droits des victimes, sur les conditions de remise de peine, sur le droit de savoir ce que l’on mange, le danger du vote communautaire aux élections municipales et de la régularisation massive des sans-papiers, bref sur des propositions devenues des points de convergence réels avec les propositions de l’extrême droite.
    Puis vint ce débat face à un énarque, redoutable polémiste, économiste de renom qui en un tour de mains réussit brillamment à rendre nulles toutes vos propositions, étripe votre bilan et le décortique et réduit vos ambitions en miettes par des répliques foudroyantes. Ce fut quoique l’on dise, le coup de grâce. L’objet finalement de notre propos n’est pas de relater un événement que beaucoup de personnes ont sans doute vu, ni de nous ingérer dans ce qui relève de joutes franco-françaises mais de dire aussi que ce fut un moment de liberté et de démocratie exceptionnel que nous aimerions vivre et connaitre aussi cela chez nous d’autant plus que nous ne manquons ni d’éloquents ténors ni de redoutables contradicteurs.
    Désacraliser toutes les fonctions, soumettre tout le monde au débat critique, être tous au dessous des lois et surtout connaitre en cette période d’avant élections législatives, les propositions et projets de ceux et celles qui ambitionnent de siéger dans notre assemblée et de voter nos lois.

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  4. Artisans de l'ombre Dit :

    L’inéluctable émergence
    Salim MetrefLa Nouvelle République : 06 – 01 – 2012
    Indice de bonne gouvernance critique, corruption massive et récurrente, droits de l’homme bafoués, etc. Les études d’organisations non gouvernementales et de think tanks européens ou anglo-saxons nous restituent une image peu flatteuse de l’Algérie et ternissent l’image d’un pays qui a pourtant beaucoup donné à l’histoire du monde. La remise en cause systématique de la crédibilité de ces études et de l’honnêteté de leurs commanditaires ne saurait nous éviter de nous interroger sur ce que nous sommes devenus et sur ce que nous aurions pu être.
    Jalousée, convoitée, malmenée par ses propres enfants, l’Algérie n’en finit pas de faire sa quête d’une volonté politique réelle de changement qui apaise les cœurs et vienne à bout des maux qui la rongent. Nous étions un peuple joyeux, courageux et généreux mais nous avons accepté de su-bir la cupidité, l’égoïsme et l’am-nésie. Nous devons maintenant nous réapproprier notre mémoi-re car rien n’est définitivement perdu. L’incurie est générale. Paradoxalement jamais l’Algérie n’a été aussi près d’une inéluctable émergence. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute, et l’affirmer n’est pas manifester de la candeur car les éléments de l’émergence sont réunis. Pays aux terres immenses et fertiles, aux ressources financières et énergétiques considérables, au peuple intrépide, à la diaspora importante, riche et qualifiée, l’Algérie peut à court terme rencontrer son destin de puissance économique, politique et militaire avec laquelle le monde devra désormais compter. Un jour de l’année 1991, une discussion avec un médecin qui quitta l’Algérie juste après l’obtention de son baccalauréat ne put résoudre l’énigme suivante : Quel vocable sied le mieux à la situation actuelle de l’Algérie ? Et qui en est responsable ? Il me proposa ce terrible constat : l’Algérie est un véritable gâchis. C’est l’incurie générale. Cette lugubre appréciation était sans doute également inspirée par la grisaille d’un automne parisien. Mais quels mots utiliser aujourd’hui ? L’Algérie vit-elle toujours une situation d’incurie généra- le ? Incontestablement oui. Une incurie induite par une effervescence sociale, intellectuelle, politique, culturelle et économique sans précédent. Mais ce contexte n’a heureusement pas que des inconvénients. Bien au contraire. Canalisée et gérée avec intelligence, cette situation peut faire évoluer l’Algérie vers une société qui enfin respire, s’apaise et se développe. Contrarié, confiné et contenu, ce bouillonnement peut engendrer l’incurie et la stagnation et conduire à la désespérance et au suicide. L’Algérie est un pays immense mais ses habitants, pourtant pas si nombreux, manquent d’oxygène. Un pouvoir d’achat réduit, des richesses mal réparties et un analphabétisme qui avance à grands pas assombrissent notre quotidien. Som-mes-nous vraiment devenus, comme le prétendent certains, une prison à ciel ouvert ? Pourquoi nos villes sont-elles devenues si sales et nos campagnes si souillées ? Pourquoi avons-nous pollué nos plages ? Sommes-nous devenus les rois de l’incivilité ? Sommes-nous indemnes de tout reproche ? Hélas non, et les griefs sont nombreux. Cupides, amnésiques et égoïstes, notre égarement est à la mesure de notre entêtement à ne plus interroger notre passé, seule issue à la compréhension du présent et à la construction de l’avenir. Mais regardons ce qui nous entoure. La planète terre, malmenée de toutes parts, évolue vite. La carte géopolitique du monde se redessine. Les puissances économiques et militaires jusque-là décrétées éternelles voient cha-que jour que Dieu fait leur leadership contesté par des puissances en devenir. Les perspectives économiques s’obscurcissent et des défis jusque-là inconnus surgissent : appauvrissement de la ressource en eau, réchauffement climatique, nouvelles maladies et nouveaux virus, épuisement de l’énergie fossile, dangers induits par l’utilisation de l’énergie nucléaire, érosion des terres cultivables, pollution, guerres, famines, conflits… Les guerres à venir seront celles de l’eau et des terres cultivables, et certains pays anticipent déjà ces sombres perspectives et acquièrent dès à présent des terres dans d’autres contrées du monde pour les cultiver. Ainsi, après avoir navigué de Charybde en Scylla, l’Humanité redescend au bas de la pyramide de Maslow. Demain, le bonheur sera-t-il peut-être de pouvoir disposer juste de pain et d’eau ? Les Etats-Unis, puissants du monde, vivent sur leurs acquis mais semblent être dans l’expectative. L’Europe est désormais convalescente. Les premiers indicateurs laissent présager d’une année de récession. Les glorieuses ne sont plus là. Les discours populistes et xénophobes renaissent partout, et ce fascisme qui vient séduit déjà les chaumières. Les appétits s’aiguisent et les richesses des autres sont désormais convoitées quoique, la crise et les désillusions aidant, l’aura aura subi la patine du temps. Les guerres d’Irak et d’Afghanistan ont coûté très cher aux populations civiles et n’ont pas apporté la prospérité promise. L’équation de la poudrière du Proche-Orient commence à changer et le retour d’exode des Palestiniens n’est plus impossible tant Deir Yassine n’est pas un vain mot. Cependant et non loin du décor apocalyptique de Fukushima, de nouvelles puissances économiques émergent, affichent leurs réussites insolentes ou exhibent avec fierté l’étendard de leur renaissance. Le monde doit désormais compter avec elles. Chine, Brésil, Inde, Argentine, Afrique du Sud, Turquie et bien d’autres pays encore pointent déjà plus que du bout du nez et contestent à juste titre un ordre mondial injuste. La redistribution des rô-les, quoique balbutiante, est bel et bien engagée, et qui peut dire comment demain sera reconfigurée la hiérarchie du monde. Les monarchies arabes du Golfe s’affirment comme les nouvelles puissances financières de la planète. Et cette puissance peut vaincre les convictions les plus têtues. Qui aurait pu imaginer un jour que les investisseurs qataris, en devenant les nouveaux propriétaires du Paris-Saint Germain, puissent surprendre les hooligans aux propos ambigus des tribunes du Parc des Princes ? Dans ce contexte de frilosité des économies et de tumulte global, l’Algérie doit saisir l’opportunité inouïe que lui offre cette situation inédite de chamboulement de l’ordre du monde. Elle peut et doit s’approprier le plus tôt possible le rang qui lui échoit, celui d’une puissance politique, économique et militaire régionale respectable et respectée et dont la zone d’influence engloberait le Maghreb, l’Afrique, le monde arable, la façade sud de l’espace euro-méditerranéen, et bien plus encore. Les atouts dont dispose l’Algérie sont connus. Un passé glorieux et pleinement assumé, des ressources énergétiques importantes, des richesses inouïes encore inexplorées, des ressources humaines importantes, une jeunesse dont le désir de vivre ne peut plus être con-tenu et qui ne demande qu’à croquer le bonheur chez soi, une diaspora riche, cultivée et compétente, une diversité culturelle extrêmement riche et un pays baigné de lumière et aux multiples facettes. A ce tableau s’ajoutent des acquis indéniables. Ainsi le remboursement total de notre dette extérieure est-il un acte patriotique majeur, et les investissements massifs consentis pour relancer la machine du développement et mettre en œuvre les grands projets structurants sont une réalité que nul ne peut nier. Bien qu’insuffisants eu égard aux investissements colossaux consentis, ces résultats sont de nature à nous donner plus de souveraineté et moins de dépendance vis-à-vis de l’extérieur. Mais la doctrine du développement au pas de charge dans un environnement hermétique et dur est chaque jour contredite par les événements qui secouent le monde, et les efforts que nous devons fournir sont immenses mais restent à notre portée. Sans liberté et sans ériger des garde- fous, la machine peut s’enrayer. Et c’est en cela que dans toute société, la démocratie demeure un rempart irremplaçable contre les formes d’abus.

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