Culture : Le coup de bill’art du Soir
La Palice est innocent. En effet, ce n’est pas lui l’auteur du fameux truisme qui porte son nom. Le mot lapalissade vient du nom de Jacques II de Chabannes, seigneur de La Palice, maréchal du roi de France François Ier.
L’orthographe «lapalissade» provient du nom moderne de la ville de Lapalisse qui abrite le château historique de Jacques de La Palice. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, lui-même n’a été l’auteur d’aucune lapalissade. Pour l’histoire, ce sont les soldats de La Palice, qui pour illustrer le courage dont fit preuve ce maréchal lors du siège de Pavie (Italie) en 1525, où il trouva la mort, écrivirent une chanson à sa mémoire, dans laquelle se trouve la strophe :
«Hélas, La Palice est mort,
Est mort devant Pavie ;
Hélas, s’il n’était pas mort,
Il ferait encore envie.»
Une erreur d’écriture (ou de lecture) a transformé ce strophe en : «Hélas, s’il n’était pas mort, il serait encore en vie.» On retrouve encore cette phrase déformée en un ironique : «Un quart d’heure avant sa mort, il était encore en vie.» Aujourd’hui, une lapalissade, également appelée «vérité de La Palice », est une affirmation ridicule énonçant évidence perceptible immédiatement. «Le président malien Amadou Toumani Touré, chassé du pouvoir par un coup d’Etat militaire le 22 mars à Bamako, a officiellement remis sa lettre de démission, a annoncé le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, dimanche» (8 avril), est la dernière lapalissade (touréssade ?) universelle. Les admirateurs d’ATT pourraient écrire : «S’il n’avait pas été chassé du pouvoir par un coup d’Etat militaire, il aurait déjà démissionné.»
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/11/article.php?sid=132752&cid=16
11 avril 2012
Kader Bakou