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- Publié le Mercredi, 11 Avril 2012 09:22
- Écrit par Didi Baracho

Par Didi Baracho
Je ne vous cache pas qu’hier je me suis pris une belle bonne cuite. Avec mes amis, H’mida Layachi, Lounès Guemache, Ali Fodhil et Anis Rahmani, (oui je sais il y a un de plus !), les quatre journalistes que nous envient les médias de la République centrafricaine, nous avons fêté, à coups de Vodka et de Legmi, la naissance de la République, mi-laïc, mi-islamique, de l’Azawad. Je ne vous dis pas la fiesta.
C’est dire que par la suite, j’ai passé une nuit agitée faite de rêves bizarroïdes et de cauchemars hallucinants.
Je ne sais pas s’il y en a parmi vous un ami d’Abassi Madani qui saurait interpréter les rêves.
Au début, j’étais matelot sur le Titanic. Et là, avec tous les autres matelots et tous les Indigènes qui étaient en troisième classe, on a vu un iceberg. Alors on a couru vers le commandant de bord qui s’appelait Abdelaziz Bouteflika et on a commencé à crier « Un iceberg ! Un iceberg ! ». Alors, le commandant de bort Abdelaziz Bouteflika qui ressemblait, dans mon rêve au calife de la Corée Saoudite, s’est retourné, m’a bien regardé, a pointé son index en ma direction et m’a dit « Riyah ! Riyah ! ». Alors je me suis assis et j’ai débouché une bouteille de vin avec quelques autres matelots et Indigènes.
Après quoi, nous avons vu les gens de la première classe. Il y avait parmi eux un certain Aymed Ouyahia et sa famille, mais aussi des têtes que j’ai l’habitude de voir à l’ENTV mais dont j’ai oublié les noms tellement ils me paraissent insignifiants. Ils se dirigeaient tous vers les canots de sauvetage pendant que le commandant de bord Abdelaziz Bouteflika nous interdisait de bouger. À chaque fois que l’un d’entre nous voulait se lever, il pointait son index en sa direction et il criait « Riyah ! Riyah ! »
Après quoi, les autres matelots, les Indigènes et moi-même avons coulé. Je croyais que j’allais mourir, mais subitement une vague me prit et me jeta sur les bords de la péninsule arabique.
Là, je me suis levé, tant que bien mal, en tirant une petite bouteille de vodka que j’avais dissimulée dans ma poche, histoire d’avoir un petit remontant.
Après avoir marché quelques mètres sur le sable, j’ai trouvé un journal par terre. Il y était écrit : « les tribus des Aous et des Khazradj se disputent la direction du FLN ».
C’est ainsi que je suis arrivé à la ville éclairée. Je suis entré dans un bar, mais personne ne se souciait de ma présence. Les gens guettait la venue d’un type important qui, parait-il, arrivait d’une autre ville dans laquelle quelqu’un de plus important que lui possédait une résidence secondaire en forme de cube noir.
Je suis sorti dehors pour essayer de comprendre et là j’ai vu les généraux M. dit T. et T. dit B. qui s’adressait à un adolescent assis sur la branche d’un palmier. « Tu vois quelque chose ? », lui demanda le général M. dit T., « Non ! Rien du tout ! », répondit le jeune homme.
Je me suis alors retourné vers une femme voilée qui était à côté de moi pour la questionner. « Mais qui attendez-vous ? », l’ai-je apostrophé. Elle me regarda avec un sourire lumineux et me lança : « Il s’appelle Abdelaziz Bouteflika, que la Paix et la Bénédiction de Dieu soient sur lui. Il vient à la ville éclairée pour réconcilier les tribus des Aous et des Kazradj du FLN ». La femme au sourire lumineux me fit savoir que ce type était recherché par toutes les polices antiterroristes de la région.
Ce nom certes me disait quelque chose. Il ressemblait étrangement à celui du commandant de bord du Titanic. Quand il arriva, les gens ont commencé à chanter a capella « Ya Rayah » de Dahmane El Harrachi. Ensuite, les choses se sont précipitées. Il a certes réconcilié les tribus des Aous et des Khazradj du FLN, il a donné les meilleurs postes à ses amis, il a construit une mosquée à un milliard d’euros et il a voulu organiser des élections législatives. Et là, toutes les tribus de la Corée Saoudite se sont mises à faire des listes pour se présenter à ce qui allait être, en réalité, une mascarade.
Mais alors que je voulais connaître la suite, le muezzin de mon quartier s’est mis à hurler, en lançant de propos indescriptibles, et ça m’a donc réveillé. Finalement, ce sont toujours les mêmes qui nous empêchent de rêver. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !















12 avril 2012
Didi Baracho