Kabylie des années 1950. Petit village de Tasga. La vie s’écoule entre ses hauts et ses bas. Traditions, us, coutumes, mais aussi rivalités, jalousies, adultères et sorcelleries. L’Oléastre se construit sur la vie de deux protagonistes : Mohand, paysan de son état, et Saleh, le taleb du village.
Ils appartiennent à deux clans qui se haïssent, un peu comme les Capulets et les Montaigus dans Shakespeare : les Ath El Hadj et les Ath Amar. Les deux familles s’épient, se déchirent et se jalousent à mort. C’est une affaire de cœur qui a mis le feu aux poudres. Saleh, qui a toujours convoité la belle Taous, assiste impuissant au mariage de son amour de jeunesse avec Mohand. Le taleb voit rouge. Il cherche des noises et des poux à son rival. Lancer des peaux de banane, crocen- jambe… les «amabilités» commencent. Le destin s’en mêle. Une succession de désastres s’abat sur les Ath El Hadj. Le père de Mohand casse sa pipe. Mohand souffre d’impuissance, mais après avoir retrouvé sa virilité, la grande Faucheuse l’attend au tournant. Son fils Tahar grandira orphelin entre sa mère Taous et sa grand-mère naBaya. Si Saleh, le taleb du village, chaud lapin devant l’Eternel, ne s’avoue pas vaincu. A présent que sa belle dulcinée est veuve et que son mari s’en est allé manger le pissenlit par les racines, il se dit que la voie est libre. Mais réussira-t-il à conquérir le cœur de Taous ? L’auteur Sebkhi fait sauter le verrou des tabous évoquant assez crûmant la vie sexuelle de ses personnages. Avec humour, il nous présente la grosse Fatoum (mère de Saleh) dont les rondeurs plantureuses font perdre la boule à son mari « da Kaci». «Après s’être libéré des harnachements de la journée, elle se tortilla grande et sensuelle dans sa deminudité, telle une baleine, aurait-on pu dire en la découvrant ainsi dans l’envergure de son énorme gabarit…». P. 106 Un roman avec en toile de fond la vie quotidienne d’un village de Kabylie dans les années 1950. Saïd Sebkhi est né en 1955 à Semaoun près de Sidi Aïch (Béjaïa). Il est ingénieur en maintenance, aujourd’hui à la retraite. Passionné de lecture et d’écriture, il signe son premier roman L’Oléastrepublié dans sa première mouture en 2005.
Sabrinal
L’Oléastre de Saïd Sebkhi, Editions Aframed, 2011, 419 p, 450 DA.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/14/article.php?sid=132840&cid=16
14 avril 2012
LITTERATURE