La capitulation devant le «RaouraRoi»

Même le «RaouraRoi» préférerait gagner ses batailles à la régulière. Car les grands guerriers comme lui ont horreur des adversaires qui capitulent. 

Je ne comprends pas cet état d’esprit qui anime les gens en Algérie avant chaque tenue d’élections présidentielles. Il y a un sentiment de déjà vu qui vous coupe d’un coup, tout enthousiasme, toute envie de croire à la crédibilité démocratique du suffrage. Cela est sans doute dû à l’expérience du passé qui nous a appris à «deviner» le résultat final des semaines à l’avance et sans risque de nous tromper. On prend, par exemple, les élections présidentielles de la FAF. Moi, je peux vous jurer avant même que les candidatures soient posées que Mohamed Raouraoua sera le successeur de Hamid Haddadj. Certains se diront comment je fais pour deviner cela, alors que ma mère n’est pas une guezzana. Ne croyez pas que je veux insinuer que Raouraoua a tout ficelé avant même d’annoncer sa candidature. Je parie même qu’il n’y est pour rien dans cette histoire. Car vu la ferveur qui anime les opportunistes qui désirent son retour aux commandes de la FAF, Raouraoua n’a même pas besoin de préparer sa campagne électorale pour être plébiscité. La preuve, c’est que la rumeur de son retour suffit à elle seule pour faire fuir les éventuels postulants. Question de poids, me diriez-vous. Oui, Raouraoua joue dans une catégorie à part dans le monde du football national. Il est seul devant et les autres loin derrière, dans une catégorie bien au-dessous. Qui peut bien donc l’inquiéter à part lui-même ? Qui oserait se mesurer à un pachyderme de sa trempe ? Et que deviennent aujourd’hui les gesticulations de certains «ténors de l’été» qui se taisent en cet hiver crucial comme de piètres cigales ? Pourquoi tout le monde se retire ainsi pour dérouler le tapis rouge au «RaouraRoi » qui avance vers son trône sans embûches et sans résistance ? C’est drôle de voir tout le monde déposer les armes et fuir le combat sans honneurs. Je suis sûre que même le «RaouraRoi» préférerait gagner ses batailles à la régulière. Car les grands guerriers comme lui ont horreur des adversaires qui capitulent.

Suzanne Amokrane
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