C’est un récit autobiographique, un travail de mémoire que nous livrent Pierre Chaulet (professeur de médecine) et son épouse Claudine Chaulet (sociologue). Un récit alterné mais quelquefois un récit à deux voix.
Ce couple, qui s’est engagé aux côtés des Algériens durant la guerre de Libération, regarde dans le rétroviseur de sa vie et laisse parler son cœur. 165 ans à eux deux et beaucoup de souvenirs. Un livre-témoignage pour leurs petits-enfants, comme ils le disent mais aussi pour les jeunes générations. «Nous avons fait cet effort de mémoire d’abord pour nos petits-enfants : Victoire, Céleste, Alice, Yahia.. Les questions qu’ils nous ont posées, les éclaircissements sollicités par des proches, nous ont conduits à penser que ce témoignage ne serait pas inutile à faire connaître et viendrait prendre place parmi les récits autobiographiques de plus en plus nombreux publiés depuis les vingt dernières années… Au moment où nous entamons la dernière étape de notre vie, nous livrons ce récit à l’état brut, laissant aux historiens professionnels le soin d’établir les recoupements, de compléter et enrichir les analyses des événements auxquels nous avons été mêlés.» (Page 17). Après le baccalauréat, Pierre Chaulet entame des études de médecine à l’université d’Alger. Il fera ses premiers pas comme toubib au début des années 1950 à l’hôpital Mustapha. Mariés en septembre 1955 à Hussein Dey, Claudine et Pierre racontent leur parcours et leur engagement pour la cause algérienne. Leur petite 2 CV sera leur grande complice. A son bord, ils transporteront des fonds ainsi que des responsables politiques passés dans la clandestinité. En 1957, Pierre Chaulet sera arrêté par des inspecteurs de la DST puis jeté à la prison de Barberousse. Libéré, il échappera à un second procès en fuyant avec sa femme et son fils à Tunis. Claudine travaille comme sociologue- chercheur au CNRS. Parallèlement à son emploi dans la santé publique tunisienne, son époux rejoint l’équipe rédactionnelle du journal El Moudjahid. Abane Ramdane le présente alors à Ahmed Boumendjel, Rédha Malek, Mohamed El Mili, Brahim Mezhoudi, Mohamed Saddek. «Abane m’affecte à la commission de rédaction d’ El Moudjahid en langue française et me recommande de travailler dans la santé publique tunisienne, comme les autres médecins algériens, tout en restant à la disposition de l’Organisation.» (P. 196). A l’indépendance, le couple Chaulet regagne Alger où il participe à l’édification d’une Algérie libre et indépendante. Un livre témoignage émouvant, préfacé par Rédha Malek qui note : «… On peut dire que ce couple heureux a scellé son bonheur dans le combat pour l’Algérie. Algériens, ils ont choisi de l’être à part entière, d’une manière raisonnée et inconditionnelle.» (P. 11). Pierre Chaulet est né à Alger le 27 mars 1930. Il a exercé comme professeur de médecine de 1967 à 1994. Chargé de mission pour la santé auprès du chef du gouvernement (1992- 94) et vice-président de l’Observatoire national des droits de l’homme (1992-96), il est également expert OMS de la tuberculose. Claudine Guillot, née en France le 21 avril 1931, est sociologue. Elle a été responsable du bureau des études puis du Centre national de recherches en économie et sociologie rurales au ministère de l’Agriculture et de la Réforme agraire de 1963 à 1975. Jusqu’en 2010, elle a travaillé comme professeur de sociologie à la faculté des sciences humaines et sociales d’Alger.
Sabrinal
* Le choix de l’Algérie, deux voix, une mémoire, de Pierre et Claudine Chaulet, Editions Barzakh, 2012, 950 DA, 495 P.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/15/article.php?sid=132900&cid=16















15 avril 2012
LITTERATURE