Cher compatriote, Je voudrais vous exprimer les sentiments que suscite en nous, supporteurs de l’EN, l’attente de votre réponse à Rabah Saâdane et vous expliquer les raisons de notre impatience.
Cher compatriote,
Je voudrais vous exprimer les sentiments que suscite en nous, supporteurs de l’EN, l’attente de votre réponse à Rabah Saâdane et vous expliquer les raisons de notre impatience. J’aimerais d’abord vous dire qu’on est un peu habitués à des cas semblables au vôtre. Mais l’humilité affichée dans vos propos nous obligent à réagir différemment. Les gens ici sont très indulgents avec vous. D’habitude, le simple fait qu’un joueur demande un temps de réflexion, irrite les Algériens au plus haut point. Par le passé, Ali Benarbia nous avait fait languir des années durant avant de se décider à venir à l’âge de… 31 ans, posant bien des conditions au préalable. Tout le monde savait en fait qu’il attendait un signe d’Aimé Jacquet. Il avait évoqué entre autres, le problème sécuritaire que vivait alors le pays. Ce que tout le monde comprenait. Mais, malgré cet arrière-goût qu’on a gardé de son passage, l’histoire retiendra que Benarbia est bel et bien un international algérien. Une ligne précieuse dans sa biographie « wiki ». Il y a eu aussi Brahim Hemdani qui nous a longtemps boudés lorsqu’il était capitaine de l’OM, pour finalement se décider en 2008. L’Algérien qui sait pardonner l’a accueilli les bras ouverts, même à 30 ans. Avec vous, c’est différent pour plusieurs raisons. D’abord parce que vous n’avez que 24 ans, et vous avez encore quelques années devant vous pour prendre une décision. Vous ne ferez pas pire que les autres. Ensuite, parce que vous avez annoncé clairement que l’équipe de France, vous n’y pensez même pas. Avec vous c’est au moins clair. Il y a aussi le fait que vous ayez annoncé votre volonté de visiter le pays de votre père qui a joué sur notre fibre nationaliste. En fait, vous nous avez conquis en grande partie. On aimerait juste vous voir dans cette course pour le Mondial, dès le départ. Car arriver en renfort, lorsque la guerre sera finie ce n’est pas très honorable pour un vrai guerrier comme vous. En tous cas, sachez que pour notre part, on est déjà prêts à vous accueillir avec un bol de lait et des dattes, comme le veut la tradition. On vous emmènera ensuite au stade du 5-Juillet où, dans une ambiance incomparable, tout le peuple vous dira pourquoi vous n’avez pas eu tort de rentrer à la maison. Bienvenue chez vous Mehdi.
Suzanne Amokrane
suzanneamokrane@yahoo.fr
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15 avril 2012
SUZANNE AMOKRANE.