Le caniche, plus habitué aux bons goûts inculqués par son maître, un maçon moderne, a découvert finalement qu’on s’est servi de lui pour concrétiser des intérêts. Il en avait marre de faire le beau. Il voulait changer de coiffure et laper dans une autre tasse. Quant au coq, il a failli passer au four, pour avoir osé se dresser contre la loi. Un séjour au placard lui a permis de limer ses ergots. Tous les quatre s’étaient réunis dans une grotte, à la limite de la ville pour dresser un plan.
Ils choisirent le moment de l’attaque, et décidèrent d’attendre la pénombre, lorsque les occupants seront dans les bras de Morphée. L’heure venue, ils passèrent à l’abordage et envahirent le siège en quelques minutes. Le coq sonna la victoire par cocorico retentissant, le moment choisi pour le caniche de sauter sur le fauteuil qui lui ouvre droit à la répartition des tâches.
L’âne, vu l’expérience acquise, était chargé d’encaisser les coups à la place des autres, et de faire toute la basse besogne. En échange, il recevra un seau d’avoine et la permission de braire de temps en temps dans les réunions.
Le chat, frère ennemi du caniche, préfère se faufiler un peu partout. Il était chargé de la météo, prévenir les orages dans l’air, à temps. Le coq voulait qu’on lui assure sa croûte, échaudé par ses multiples échecs dans sa vie sociale, pour retrouver son statut de chef de basse-cour. Il s’est finalement résigné à se coucher et rester fidèle à sa vocation: annoncer l’heure des prières, car ses ailes ne lui permettent pas de voler plus haut. Une fois installés depuis des ans, ils ont pris goût. Nos quatre aventuriers se pavoisent, sous l’œil éberlué de leurs congénères. Maintenant qu’ils sont rentrés, il est difficile de les faire sortir.
16 avril 2012
El Guellil