le 27/12/2008 | 21:45
Slimane Benabada, instituteur de français à la retraite, camarade de classe, assis sur le même banc que le défunt Mohamed Boukharouba, à l’école d’Alembert à Guelma entre 1940 et 1945, a écrit un récit intitulé La jeunesse d’un Héros édité par Dar El Fadjr en 2006.
Il en parle comme suit : «Nous étions (Mohamed Boukharouba et moi), en classe primaire et, dans le primaire, il y avait des classes dites françaises et des classes indigènes. Les classes françaises étaient réservées aux fils de colons et aux enfants des notables, des riches commerçants, fonctionnaires… Nous étions dans une classe de CP2 (cours préparatoire) avec M. Ségala qui au milieu de l’année fut appelé au service militaire et fut remplacé par M. Leroy qui continuait à nous faire classe jusqu’au mois de juin. Notre salle de classe était au rez-de-chaussée à l’école d’Alembert, actuellement CEM Mohamed Abdou.» La situation était telle, raconte-t-il, que «la majeure partie des Algériens ne mangeaient pas à leur faim». «Un grand nombre de nos camarades de classe marchaient pieds nus et leurs vêtements étaient rapiécés. Mohamed portait une djellaba de laine de couleur marron, tissée par sa mère au douar. Elle lui allait bien. Son visage était ovale, un rougeaud, il était bien portant. Comme il était plus grand de taille que nous, le jour où le photographe venait comme chaque année pour faire des photos collectives de chaque classe, le maître le mettait en arrière-plan.»
© El Watan
16 avril 2012
Houari BOUMEDIENE