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- Publié le Mardi, 17 Avril 2012 10:03
- Écrit par Didi Baracho

Par Didi Baracho
Aujourd’hui, une fois n’est pas coutume, je souhaite vous faire partager, en ces temps de morosité politique, les résultats d’une étude que j’ai réalisée en partenariat avec l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), les Observateurs qui comptent venir observer la fraude du 10 mai prochain et les instances internationales soucieuses du devenir de la Corée Saoudite.
C’est en lisant un quotidien national que j’ai eu l’idée de mener cette enquête express. Je dois avouer que c’est l’un des rares titres qui m’a donné envie de garder espoir : « Consommation de boissons alcoolisées : Un marché en pleine expansion ». Il n’y a évidemment pas de quoi jubiler, mais une telle information est tout de même un petit rayon de soleil qui transperce les épais nuages de ces derniers jours.
Notons, en premier lieu, que nous situons dans une moyenne de près de 8 litres d’alcool, consommés annuellement par chaque Indigène. Naturellement, c’est là un résultat brut qu’il est nécessaire d’affiner dans un pays qui compte autour de 15.000 mosquées soit près d’une mosquée pour 2333 Indigènes, alcooliques et ivrognes compris. Sachant que nos mosquées ne sont pas toutes à un milliard d’euros, elles peuvent contenir 500 personnes en moyenne. Disons donc que près de 8 millions d’Indigènes préfèrent la fréquentation des lieux de prières où l’on enseigne sinon à aimer le calife, la haine du prochain, à celle des lieux alcoolisés. Mais si ces 8 millions préfèrent s’énerver au lieu de s’enivrer, il reste 27 millions d’Indigènes qui pourraient se transformer en piliers de bars. Cela veut dire que ces 27 millions sont ceux-là même qui seraient susceptibles de consommer des produits prohibés par la charia et qui permettraient, sans l’existence des 8 millions déjà évoqués, de faire augmenter la consommation annuelle par habitant de 8 litres à 11,5 litres d’alcool par an et par Indigène. Imaginez-vous qu’avec une telle moyenne nous serions au niveau des pays développés qui consomment entre 10 et 15 litres d’alcool par an.
Là aussi, il faudra affiner les résultats de l’étude, car il y a des gens qui trichent. Les adeptes de Belkhadem, les béni oui-oui d’Ouyahia, le troupeau de Bouteflika ou encore les hommes des généraux M. dit T. et T. dit B, sont capables de fréquenter à la fois les bars et les mosquées. Généralement, ces gens-là, tels des caméléons, s’adaptent à toutes les situations. Ils sont ivrognes avec les ivrognes et salafistes avec les islamistes.
Tout ceci pour rappeler que rien n’est encore perdu dans le pays des Indigènes. Il est encore permis d’espérer d’autant plus que les journaux dirigés par mes amis H’mida Layachi, Lounès Guemache, Ali Fodhil et Anis Rahmani, les quatre journalistes que nous envie la presse éthylique, nous permet de mesurer le degré d’abêtissement de la société. Or, à eux quatre, ces derniers ne sont lus, tout au plus, que par un million et demi d’abrutis par jours. Ce qui veut dire que 33,5 millions d’Indigènes préfèrent sinon de vrais journaux, se tourner vers la presse étrangère.
Il nous reste donc à rééduquer les 8 millions qui préfèrent la fréquentation des mosquées à celle des bars, leur expliquer par exemple, qu’entre 1990 et 2012, les mosquées, de manière directe ou indirecte, avec la complicité passive ou active du pouvoir colonial, ont tué 200.000 Indigènes alors que durant la même période, l’alcool n’a tué que 40.000 personnes. Et encore, ces derniers sont morts parce qu’ils n’avaient pas compris qu’un ivrogne est beaucoup plus sympathique marchant et titubant dans la rue qu’au volant de sa BMW.
Donc, si un jour je suis élu démocratiquement, je vous jure que je vous construirai un bar à un million d’euros, car je préfère l’alcool des Indigènes à l’opium des peuples. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !
17 avril 2012
Didi Baracho