Moulana nous a gâtés. Pendant une semaine, la pluie n’a cessé de tomber, au grand bonheur de l’agriculteur, au grand malheur des «sans toit», au grand bonheur des services de l’hydraulique, au grand malheur des occupants d’immeubles menaçant ruine. Après la chaleureuse semaine du goût, ce fut donc une semaine d’égouts. La pluie a débusqué toutes les tares de la ville. Il ne se trouvait pas une ruelle, un boulevard, une avenue ou une périphérie qui n’eussent été inondés.
Des mares, des «yana marre», des flaques, des bouchons, des routes impraticables, déroute, déviations, travaux tramway. Tout ça à cause de regards bouchés et de responsables qui ne voient pas loin. Si à tout le personnel affecté au badigeonnage des trottoirs en été, il a été donné l’ordre de nettoyer les égouts, on ne serait pas arrivé à se noyer dans des opérations ponctuelles et coûteuses dès que le ciel se met à pleurer la compétence. En attendant, on organisera des journées sur l’environnement, des colloques sur la gestion de la ville, des semaines du patrimoine , des semaines bien «smènes», beaucoup d’argent, beaucoup d’invités , une manière comme une autre de se cacher derrière son doigt. Dans notre pays, il manque le ministère des ministères. Celui qui chapeaute tous les potes.
17 avril 2012
El Guellil