- Pourquoi tu ne réussis plus à apprendre à nos mioches que « l’art » d’investir dans la rue pour divorcer d’avec une école qui n’apprend plus à vivre. Pourquoi as-tu abandonné d’échanger ta culture « lucrée » contre nos incultures tenaces. Ta lecture contre nos injustes conjectures. Ton écriture contre nos terres incultes. Et tes bâtons en plâtre moulé contre le tableau noir de nos vies délavées ?
- C’est parce que je suis en grève Monsieur Chalachou
- Et ça veut dire quoi une grève, cette idée satanée, sortie tout droit de vos esprits enkystés ?
- Une grève, c’est une façon de s’arrêter pour mieux marcher Monsieur Chalachou. Reculer pour mieux avancer. Baisser l’échine pour mieux muscler ses vertèbres fatiguées. Vous savez, M. Chalachou, un instit’, c’est un homme lui aussi. Son métier, c’est d’abord de servir de levure dopée à la dignité trop plate de l’autre. Lui apprendre la vie à l’(en) droit. Un instit’, à part son souci de ne plus manger de pain noir, c’est, aussi, apprendre aux autres à mieux respecter son pain blanc. Un instit’, ça peut même ouvrir les yeux, faire apprendre des «choses» qu’il ne faut pas Avec le risque de vous faire casser le nez et votre «grosse» gueule. Perdre votre job, aussi inutile qu’une fausse prière. Un instit’, çà peut, aussi, faire monter très haut les autres, pour se retrouver, lui, au bas de l’échelle brisée. Apprendre aux autres à compter jusqu’à l’infini quand lui, il n’a jamais rien compté que des bûchettes cassées. Oui, un instit’, ça peut vous donner un passeport pour traverser la terre et la mer, et même le ciel, pour se noyer, lui, dans son rêve confisqué et son métier rapetissé.
- Et que nous voulez-vous avec votre maudit métier ?
- Simplement défendre une profession chèrement payée, mais pas bien rémunérée
- Encore des sous, des sous et encore des sous ! ; et ce n’est pas de la boulitique tout ça, avec vos têtes grosses comme nos brebis pleines et vos poches (dé) vidées comme nos espoirs trahis ?
- Non, non, rien de tout cela. Notre seul espoir, à nous autres, c’est de faire de l’Ecole une sorte d’hosto où ne rentrent que les gens en bonne santé, je veux dire
- Taisez-vous !, faites-moi sortir cet abusé SVP, tranche Chalachou, incisif comme un canif. C’est vrai que j’ai oublié que l’obole a toujours retardé les révolutions Ainsi aimait parler Chalachou au peuple des faux précepteurs
par El-Houari Dilmi

- Pourquoi tu ne réussis plus à apprendre à nos mioches que « l’art » d’investir dans la rue pour divorcer d’avec une école qui n’apprend plus à vivre. Pourquoi as-tu abandonné d’échanger ta culture « lucrée » contre nos incultures tenaces. Ta lecture contre nos injustes conjectures. Ton écriture contre nos terres incultes. Et tes bâtons en plâtre moulé contre le tableau noir de nos vies délavées ?
- C’est parce que je suis en grève Monsieur Chalachou
- Et ça veut dire quoi une grève, cette idée satanée, sortie tout droit de vos esprits enkystés ?
- Une grève, c’est une façon de s’arrêter pour mieux marcher Monsieur Chalachou. Reculer pour mieux avancer. Baisser l’échine pour mieux muscler ses vertèbres fatiguées. Vous savez, M. Chalachou, un instit’, c’est un homme lui aussi. Son métier, c’est d’abord de servir de levure dopée à la dignité trop plate de l’autre. Lui apprendre la vie à l’(en) droit. Un instit’, à part son souci de ne plus manger de pain noir, c’est, aussi, apprendre aux autres à mieux respecter son pain blanc. Un instit’, ça peut même ouvrir les yeux, faire apprendre des «choses» qu’il ne faut pas Avec le risque de vous faire casser le nez et votre «grosse» gueule. Perdre votre job, aussi inutile qu’une fausse prière. Un instit’, çà peut, aussi, faire monter très haut les autres, pour se retrouver, lui, au bas de l’échelle brisée. Apprendre aux autres à compter jusqu’à l’infini quand lui, il n’a jamais rien compté que des bûchettes cassées. Oui, un instit’, ça peut vous donner un passeport pour traverser la terre et la mer, et même le ciel, pour se noyer, lui, dans son rêve confisqué et son métier rapetissé.
- Et que nous voulez-vous avec votre maudit métier ?
- Simplement défendre une profession chèrement payée, mais pas bien rémunérée
- Encore des sous, des sous et encore des sous ! ; et ce n’est pas de la boulitique tout ça, avec vos têtes grosses comme nos brebis pleines et vos poches (dé) vidées comme nos espoirs trahis ?
- Non, non, rien de tout cela. Notre seul espoir, à nous autres, c’est de faire de l’Ecole une sorte d’hosto où ne rentrent que les gens en bonne santé, je veux dire
- Taisez-vous !, faites-moi sortir cet abusé SVP, tranche Chalachou, incisif comme un canif. C’est vrai que j’ai oublié que l’obole a toujours retardé les révolutions Ainsi aimait parler Chalachou au peuple des faux précepteurs
18 avril 2012
El-Houari Dilmi