Sur les traces de Camille Saint-Saëns, d’Alger à Biskra Par Kader Bakou

Culture : Le coup de bill’art du Soir

Camille Saint-Saëns a vécu à la Pointe-Pescade près d’Alger, du côté ouest. D’ailleurs, le compositeur, pianiste et organiste français est mort le 16 décembre 1921 à Alger (il est né à Paris en 1835). C’est à l’âge de 38 ans et pour des raisons de santé que Saint-Saëns, déjà célèbre en Europe, vint à Alger sur conseils de son médecin.
Il a reconnu plus tard que ce premier voyage avait été son salut. Il s’installa à la Pointe-Pescade, dans une villa mauresque où il se livra à un repos total. Une lettre qu’il a écrite, à cette époque, contient ces vers : «Nul ne vient en ce lieu ; pas de voix ennemies qui troublent le silence et son hymne divin…» Réconforté par le doux climat d’Algérie, il peut se remettre au travail et compose le troisième acte de Samson et Dalila. Entrant un jour dans un café maure, il entendit, une touchiat zidane (musique andalouse) qu’il va reprendre dans une de ses compositions.Depuis ce premier séjour, même s’il repart souvent vers l’Europe — il a même été au Etats-Unis —, il ne pense plus qu’à retourner en Algérie.«Ma douce Algérie, quelle volupté que celle de respirer le parfum de ses orangers !» disait-il. En janvier 1888, il s’installe sur les hauteurs du village d’Isly à Mustapha, dans la villa Sintés où il travaille quotidiennement durant des heures.Le soir, il passe les portes d’Isly (la Grande-Poste), va vers la ville, souvent dans La Casbah, pour écouter de la musique arabe.Un jour, pour se distraire, il écrit une petite comédie La Crampe des écrivains qu’il destine à ses amis algérois et dont la première a lieu le 1er mars 1892, au Théâtre municipal d’Alger, avec, pour interprètes, Mmes Sarloveze, Perrin-Theuler et Ferenoux ainsi que M. Coulanger.C’est à cette époque que le musicien s’amusa à peindre un tableau dont il fit don à la Société des beaux-arts d’Alger. Intitulé Clair de lune sur la baie d’Alger vue de la falaise Saint-Raphaël, il porte une énorme signature, un «Saint-Saëns» qui entre dans le paysage (comme un cœur). Paul Samary, président de la société, l’informa de l’intention du conseil d’administration de le désigner président d’honneur. Le musicien accepta. Camille Saint-Saëns a également été, ou a travaillé, à Biskra, Blida et à Hammam Righa. Durant sa vie, il a écrit douze opéras, dont Samson et Dalila, de nombreux oratorios, cinq symphonies, cinq concertos pour piano, trois pour violon et deux pour violoncelle, des compositions chorales, de la musique de chambre, des pièces pittoresques, dont Le Carnaval des animaux en musique classique 1886). En outre, il occupe une place particulière dans l’histoire du cinéma, car en 1908, il a été le tout premier compositeur de renom à composer une musique spécialement pour un film L’Assassinat du duc de Guise. A la Pointe-Pescade, aujourd’hui Raïs Hamidou, Saint-Saëns a habité à la villa Xuereb. Mais, nulle plaque pour signaler le séjour de l’illustre musicien.

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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/19/article.php?sid=133109&cid=16