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- Publié le Mercredi, 25 Avril 2012 16:56
- Écrit par Super User

Par Didi Baracho
Je me suis absenté hier et je m’en excuse ! En fait, j’ai des circonstances atténuantes, j’ai passé la journée à dédouaner les dizaines de bouteilles de mon divin breuvage que j’ai importées de France. Oui ! Vous pensez bien que je n’allais pas laisser passer l’occasion.
Je suis vraiment content de revenir en Corée Saoudite, car figurez-vous, si chez nous, il pue la corruption, dans la France de Sarkozy, ça schlingue le racisme.
Les Indigènes ont désormais très mauvaise presse là-bas. Enfin pas tous, ce sont surtout les Indigènes pauvres qui font l’objet d’attaques répétées. Vous vous imaginez bien que ce n’est pas Saïd Bouteflika qui va subir en France. Ce n’est pas lui qui risque d’être discriminé à l’entrée des boîtes de nuit qu’il fréquente.
Je suis content de revenir en Corée Saoudite, d’autant plus que j’ai importé quelques sacs de pomme de terre aussi. Oui j’ai profité de mon voyage pour faire les courses, car je n’en peux plus de cette patate à 150 DA.
Un pays où le prix de la pomme de terre est presque au niveau d’une bouteille de bière est un pays qui ferait mieux de faire boire sa population, pour qu’elle oublie, que de la faire nourrir. Il faudrait d’ailleurs inventer une boisson anesthésiante à base de patate. À ce prix, au moins qu’elle serve à quelque chose.
Dès mon retour, j’ai appris aussi qu’il s’était passé des choses. Louisa Hanoune qui se fait huer à Tizi Ouzou, Ahmed Ouyahia qui se fait chahuter à Bouira, si ce n’est pas un coup des généraux M. dit T. et T. dit B, c’est que la révolution est en marche et que l’indépendance, c’est pour bientôt.
Enfin tout ça, se bouscule dans ma tête. Pour l’instant, je suis en train de me remettre à niveau. Après quatre jours en France, il faut passer quelques heures dans un bar, histoire de transiter par un sas de décompression, ensuite revenir à la vie réelle. Faute de quoi, on risque le choc psychologique. D’ailleurs, je vous conseille de ne jamais aller dans un pays démocratique à la veille d’une élection chez nous. Vous pourriez songer au suicide. C’est un peu comme visiter un restaurant gastronomique en plein mois de ramadhan.
Et d’autre part, quand pendant quatre jours, vous lisez Le Monde, L’Express, Libération, et qu’après vous êtes obligés de vous farcir les feuilles de choux de nos amis H’mida Layachi, Lounès Guemache, Ali Fodhil et Anis Rahmani, les quatre journalistes que nous envient les spécialistes de la guerre psychologique, vous vous dites, je préfère finalement lire Dracula ou même me faire arracher une partie du bras.
À part ça, la patate à 150 DA alors que nous vivons une purée politique c’est vraiment trop abuser sur la frite. J’attendrai cependant de voir la pomme de terre atteindre les 200 DA avant de la boire. Mais ça, c’est une autre histoire. Alors, malgré tout, vive les Indigènes !
26 avril 2012
Didi Baracho