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Je rejoins le club de ceux qui ne votent pas

30 avril 2012

Contribution

Voxpopuli : 

La vie n’a jamais été facile ni pour moi, ni pour ma famille, comme toutes les familles algériennes ; mais on ne se plaignait pas vu qu’il y a au moins la petite retraite de mon père (ancien maquisard) !
Avec laquelle on vivait ; jusqu’au au jour où un petit incident ramène mon père en prison ; moi et mes trois frères on a fini l’année scolaire en cours, l’année suivante, l’un de mes frères a renoncé à ses études pour deux raisons : – Pendant deux ans, la poste de la petite commune où on habitait refusait de payer à ma mère la pension sous prétexte qu’il n’y a pas de preuve que mon père est en prison, or, tout le monde le sait, d’ailleurs rien qu’en les croisant, on lit ça sur leur visage ; ma mère a supplié plusieurs personnes ; je vois encore cette humiliation de l’autre côté de la Méditerranée ; la poste nous a exigé une procuration afin que nous, sa femme et ses enfants puissions toucher son argent, sachant qu’on n’a aucun autre revenu siminimum qu’il soit. Il faudrait le parcours du combattant pour trouver un notaire qui se déplacera en prison, aucun ne veut se déplacer pour 3 000 DA. Il faudrait que l’une des connaissances de mon oncle parvienne à convaincre un notaire de se déplacer pour voir mon père en prison afin d’avoir la fameuse procuration. – Quant à mon frère, il a abandonné ses études supérieures pour travailler comme manœuvre afin de nous acheter au moins du pain ; mais il y a aussi une seconde raison, pour pouvoir toucher nos bourses, il nous faut un papier qui prouve que les impôts ne doivent rien à mon pauvre père, je me suis déplacée moi-même pour solliciter les responsables, ils étaient clairs, la loi le dit, sans la carte d’identité de mon père, aucun papier ne sera livré. J’ai expliqué à tout le monde que mon père est en prison et qu’il était impossible d’avoir sa carte d’identité. Personne ne veut écouter mes histoires. Raison de plus pour mettre fin aux études de mon frère ; quant à moi, j’ai continué mes études sans bourse, jusqu’à ce que j’obtienne un diplôme ; cette misère financière et morale m’a donné beaucoup de courage pour aller de l’avant; il me restait quand même un club à rejoindre : ceux qui ont quitté leur pays, vers un pays dont ils ne savent rien, ceux qui ont fui l’injustice, la bureaucratie, le piston, l’humiliation. Mon père me disait souvent : «Il faut réussir dans son pays» car il avait cette flamme des années 60 ; mais cette flamme-là je ne l’ai pas vécue. Ceux qui nous dirigent n’ont pas l’art de nous inculquer l’amour de notre pays, on a du mal à suivre leurs discours.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/04/30/article.php?sid=133539&cid=49

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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