Algérie profonde
Mercredi, 09 Mai 2012 10:00
Renversant. Des harragas espagnols qui se font cueillir comme des crabes au large d’Oran, ya bougelb du jamais vu… C’est le monde à l’envers. Je ne croyais pas mes yeux. Je n’en reviens toujours pas. Ma première surprise passée, je me suis demandé dans un premier temps ce qu’ils pouvaient bien chercher chez nous. À ma connaissance, et corrigez-moi si je me trompe, nous n’avons ni sangria ni tortilla à leur offrir au petit- déjeuner, ni khamon ou cervessa San Miguel ni quoi que que ce soit qui puisse flatter leur palais et étancher leur gosier. Nos hôtels sont médiocres et notre eau est saumâtre. Alors pourquoi diable se sont-ils engagés dans cette galère… Pour la trabakha tout simplement, ils voulaient travailler dans l’un des nombreux chantiers tenus par des Espagnols le long du littoral. La crise de l’emploi est-elle si violente en Europe au point que des chômeurs viennent échouer clandestinement sur nos côtes … L’aventure de ces malheureux répond, je crois, parfaitement à la question. Mais au-delà du fait divers qui nous change de nos harragas, faut-il ne voir dans cet acte isolé qu’une tentative de désespérés ou au contraire le signe avant-coureur d un phénomène beaucoup plus grand : l’arrivage en masse de refugiés économiques… Tout est possible quand il n’y a rien à faire bouillir dans la marmite d’autant que tout est bouché dans le Vieux continent. Pour l’instant aucune nouvelle chaloupe n’a été signalée à l’horizon. Et comme disait la mère de Napoléon, pourvu que ça dure. Alors braves amigos de la Costa Brava ou de la Costa del Sol, un conseil, restez dans votre beau pays, nous avons nous- aussi des problèmes de trabakha… Restez-y, por favor.
M. M
9 mai 2012
Mustapha Mohammedi