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Le Liban dans l’engrenage syrien Par Hassane Zerrouky

24 mai 2012

Hassane Zerrouky

Chronique du jour : CE MONDE QUI BOUGE

Le conflit armé opposant le régime syrien à une partie de son opposition est en train de s’étendre graduellement au Liban voisin. Après les violents affrontements entre groupes islamistes libanais opposés au régime syrien et des milices alaouites à Tripoli, deuxième ville du Liban, voilà que le conflit commence à atteindre Beyrouth, la capitale du pays. 
Suite à la mort, dimanche, d’un chef religieux sunnite libanais hostile au régime de Damas, tué par l’armée libanaise dans la région du Akkar (Nord-Liban), des affrontements armés ont eu lieu lundi à Beyrouth dans le quartier de Tarik el-Jdideh, quartier à majorité sunnite, faisant deux morts. Ils ont opposé des partisans du Mouvement du Futur, à majorité sunnite, parti de l’ancien Premier ministre Saad Hariri, hostile au pouvoir de Damas, et des membres du Parti du courant arabe, petite formation baathiste également sunnite mais qui soutient le président syrien. C’est un fait : la crise syrienne a exacerbé les tensions intercommunautaires au Liban. Elle a surtout donné du grain à moudre aux islamistes radicaux basés à Tripoli, une ville qui, avec ses 40 mosquées salafistes et ses dizaines d’ONG islamistes, est devenue la base arrière des djihadistes qui n’hésitent plus à passer la frontière pour en découdre avec les partisans d’Assad. Cette mouvance salafiste compte de nombreux «martyrs» en Syrie. Certains comme Abdelghani Jawhar et Walid Boustani, responsables du Fatah al-Islam, ont trouvé la mort fin avril en Syrie. L’entrée en scène des djihadistes en Syrie, avec parmi eux des Libyens et des Irakiens, a suscité l’inquiétude des Etats-Unis. James Clapper, le patron du renseignement américain, qui a imputé la plupart des attentats suicides en Syrie aux islamistes, a révélé l’existence d’un axe djihadiste reliant Tripoli (Liban) au nord de l’Irak. Mais de là à accuser le Liban d’être la source du terrorisme, voire des problèmes que connaît la Syrie, comme l’a fait le représentant syrien à l’ONU, c’est un peu fort. Toujours est-il qu’il existe un risque de voir le conflit déborder et entraîner le Liban dans la tourmente syrienne. Dans cette affaire, le Qatar et l’Arabie saoudite ne sont pas en reste. En mettant au rang de leurs priorités la chute du régime syrien, s’opposant à toute solution politique entre les parties syriennes en conflit, ces monarchies du Golfe, qui n’agissent jamais sans l’aval des Etats-Unis, portent une part de responsabilité dans la crise syrienne et ses risques de débordement dans les pays voisins. Quant au Conseil national syrien (CNS), que la France de Sarkozy s’est efforcée de faire l’unique et exclusif protagoniste de cette crise et qui est soutenu par les monarchies du Golfe, il est la proie de dissensions internes qui en disent long sur sa prétention à représenter l’ensemble de la population opposée au régime de Bachar al-Assad. Des opposants historiques au pouvoir de Damas comme Michel Kilo n’en font pas partie. Récemment, Haithma al-Maleh et Kamel Labwani l’on quitté. Les Comités locaux de coordination (CLR), qui organisent manifestations et actions sur le terrain, ont menacé jeudi dernier de se retirer à leur tour du CNS. Ils critiquent la trop grande influence exercée par les Frères musulmans au sein du CNS. Son président, Burhan Ghalioun, a déclaré qu’il ne serait pas «le candidat de la division » et qu’il était prêt à se retirer. Quant à l’Armée syrienne libre (ALS), dont Al Jazeera médiatise les actions(1), personne ne sait à qui elle obéit. En revanche, on sait que l’ALS échappe au contrôle du CNS. Une chose est sûre, au stade où en est aujourd’hui la crise syrienne, plus les jours et les semaines passent, plus s‘amenuisent les chances d’une solution politique telle que préconisée par le plan de paix onusien de Kofi Annan. Si le pouvoir à Damas est responsable de ce qui se passe pour n’avoir pas pris dès mars 2011 la mesure de la crise qui secouait le pays et les aspirations à plus de liberté et de démocratie d’une majorité de Syriens, ses opposants – le CNS et les islamistes – qui refusent tout compromis avec le pouvoir en place, le sont également.
H. Z.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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