Chkoune gal belli la crise financière a frappé à nos portes ? Y’a qu’à voir les poubelles et les sachets débordant de pain rassis aux seuil des immeubles pour avoir un aperçu. Faites un tour dans un centre commercial, intallez-vous dans un coin et pointez vos viseurs. Cadrez bien les ménagères qui se croisent entre les rayons qui se bousculent, écrasées sous le poids du packaging new-look. On y rencontre toutes les couches sociales. Elles se retrouvent pour assouvir leur seul plaisir, acheter avec frénésie pour exister. Chri, jri, chri.
Le commerçant, de son côté, a compris qu’il n’est plus à la mode de n’étaler que les produits de base comme l’huile, le sel, la farine, la semoule Il est nécessaire de faire rêver les consommateurs. Ainsi, vous pourrez remarquer que les épiceries du centre-ville comptent plus de produits de luxe. Luxe ou secondaire. Défi à tous : entrez dans n’importe quelle superette ou épicerie et remarquez le nombre de rayons consacrés aux sucreries, gâteaux, sodas, jus de fruits et autres douceurs. Vous serez surpris et aurez du mal à vous soustraire à tant de sollicitations, même si vous étiez plein de bonne volonté au départ.
C’est cher ! Cher toutes ces marques soi-disant d’importation. Méfiez vous, il ne s’agit que de pâles copies : c’est du vrai faux ou faux vrai, c’est pareil mais ce n’est pas pareil. Des emballages kif-kif, un code à barres kif-kif, le tout pour vendre l’illusion de « l’acheté là-bas». Les chaîne de télé piratées aident à orienter les achats. Les mêmes produits en réclame sur les écrans nous sont proposés sur les étals. Ils sont forts ceux d’ici : ils te proposent le rêve de là-bas dans un paquet de lessive qui lave plus propre sans âbimer les couleurs. Même après le lavage, les teintes demeurent en fête. On fait la fête à son budget, on fait le plein. Et on se plaint. Jri, chri, chki. « C’est la crise ya khouya, c’est la crise ».
29 mai 2012
El Guellil