Dur, dur de réussir une campagne électorale en ces temps de suspicion et de ras-le-bol ! Pour le citoyen blasé qui en a vu d’autres, les flots de paroles débitées par les candidats à la chambre dorée sont un refrain archi-connu où la démagogie figure en bonne place.
Surtout quand ces prétendants à la chambre «hotte» répètent à tout bout de «chant» qu’ils parlent sans démagogie aucune ! Chacun des concurrents affirme détenir la panacée qui sortira le pays de la crise et, partant, apporter au citoyen le bonheur tant espéré. Chacun y va de son slogan et de sa tirade pour convaincre ; mais les compatriotes et les concitoyens, qui sont loin d’être convaincus, n’ont pas manqué de relever ce qui suit :
- Les candidats disent aux électeurs que la démocratie est une longue marche, alors qu’eux, pour avoir le «koursi», se sont déjà lancés dans une course effrénée… pour que ça marche. Pour ce faire, une seule pensée les taraude : «Cours si… tu veux gagner !»
- Les candidats jurent leurs grands dieux qu’ils n’utilisent pas la langue de bois en oubliant de préciser qu’il préfère employer la langue de boa.
- Les candidats disent tous qu’ils pensent à demain, alors qu’en réalité ils «pansent» à deux mains la perspective de récolter les blés sûrs.
- Les candidats demandent aux électeurs de leur accorder du crédit, alors qu’ils savent bien que le pauvre citoyen pauvre ne sait plus où donner de la dette.
- Les candidats prétendent qu’ils ont trouvé la meilleure voie pour le pays, alors qu’en vérité, ce qui les intéresse, c’est plutôt la voix.
- Les candidats, en s’adressant aux femmes, parlent de la réalité de la mère, alors que les citoyennes, elles, ne connaissent que l’amère réalité.
Oui, depuis toujours, on a pris la bonne voix des électeurs avec la mauvaise foi ; oui, depuis toujours, on a pris le peuple pour une vache «allez… voter» ; oui, depuis toujours, on a dit, on a redit, sans rien dire… Et à cause de l’élu (cubration), pour lequel il vaut mieux une dette bien faite qu’une tête bien pleine, aujourd’hui l’Algérie ne rit plus. Au fait, quand on décompose le mot parlement en deux termes (parle–ment) on comprend d’où viennent tous les maux…
Khaled Lemnouer
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/05/08/article.php?sid=133847&cid=49
8 juin 2012
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