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Larbaoui Nadir Par : Hamid GRINE

9 juin 2012

Hamid Grine

Dimanche, 03 Juin 2012

… PORTRAIT…

Il a gardé de son passé de handballeur de haut niveau, la démarche souple et féline qui fait contraste dans le milieu des ventrus dans lequel il évolue. Et ce n’est pas faire insulte aux diplomates que de relever leurs brioches. Après tout, on ne leur demande pas de faire une course de vitesse, mais d’avoir de la matière grise et du savoir-faire pour la faire valoir. S’ils ont le fond et la forme, c’est très bien, s’ils n’ont que le fond, c’est bien même si esthétiquement l’image du pays qu’ils représentent ne sera pas valorisée. Et s’ils n’ont que la forme, autant envoyer un mannequin n’est-ce pas ?  L’intérieur ne dépare pas l’extérieur de celui qui pense avec Malraux que “l’homme ne se construit qu’en poursuivant ce qui le dépasse.” Et depuis le temps qu’il poursuit ce qui le dépasse, Nadir Larbaoui aurait pu s’oublier en chemin, se dépasser, se défausser, et bien non. Il ne s’est jamais perdu. Il n’a jamais oublié les leçons de son père, ce maquisard qui a  côtoyé durant la révolution Boumediène, Chadli et Chabou, cet homme exigeant qui lui a appris deux valeurs phares : l’humilité et le don de soi. Très tôt, à cette école de la rigueur, Nadir a compris que sans humilité il passerait sa vie à voir petit, c’est-à-dire à regarder son nombril, et que sans don de soi, on se racornit, car tout ce qui n’est pas donné est perdu à jamais. Quand il parle de son père, le diplomate mature redevient l’enfant qu’il était. C’est l’homme de sa vie que cet homme qui lui a donné la vie. Qui lui a appris la vertu de l’écoute et la force du silence, deux atouts pour un ambassadeur qui sait que, souvent la meilleure façon de convaincre son interlocuteur est de l’écouter, de lui prêter attention. Et dans ce registre, Nadir a la patience d’un moine bouddhiste. Je l’ai vu parler peu et écouter beaucoup. Je l’ai vu emporter l’adhésion par petites touches, comme ça, en laissant d’abord son interlocuteur vider son énergie et ses arguments. Au fil du temps, Larbaoui a fait de son travail sa véritable passion. C’est la seule à laquelle il se donne sans réserve, sinon il répond à la maxime de ce moraliste : “J’ai toutes les passions et je ne tiens à aucune d’elles.” C’est-à-dire qu’il ne donne qu’une partie de lui-même, tenant l’autre en réserve pour mieux se désengager le moment venu tout en gardant sa lucidité et sa part de mystère, car seul le mystère impose le respect qu’on doit aux puissants. Je l’ai vu à l’œuvre au Caire et j’ai vu combien ce diplomate apaisé et courtois étonnait ses interlocuteurs égyptiens habitués sans doute aux harangues et aux envolées lyriques de certains de nos représentants. Ils découvrent, d’abord méfiants, puis réjouis, enfin conquis, un diplomate trilingue aussi pondéré qu’avisé. Un exemple ? À la bonne heure. Revenons sur la disparition de Warda. Juste par excès de zèle, il aurait pu embarquer sa dépouille le lendemain même de sa mort à l’aube, sachant que toute l’Algérie l’attendait. Que les Algériens patientent, que le monde s’écroule, il fera d’abord œuvre de diplomate ayant une grande connaissance de la culture et des mœurs du pays hôte. Il attendra alors que ses amis et compagnons de route égyptiens lui rendent hommage pour l’embarquer dans l’avion du retour. Ce geste qui pourrait paraître insignifiant au profane a touché au cœur beaucoup d’artistes et d’admirateurs égyptiens de la grande Warda. Quant aux politiques, ils ne pouvaient que s’incliner devant cette décision qui traduit la reconnaissance de tout un pays, le nôtre, à ce que l’Égypte a donné à Warda l’Algérienne. Pour Larbaoui, la feuille de route est claire : “Défendre les positions et les intérêts de mon pays en toutes circonstances.” Diplomate jusqu’au bout des ongles, Nadir Larbaoui est aussi un homme aux vastes horizons. Cultivé, il aime la lecture et la musique, toute la musique. On parle andalou, il est là, malouf idem, et si on fredonne Warda ou Oum Keltoum, il est encore là, ne parlons  pas du gospel ou encore de Mac Cartney, il adore. En vérité il adore tout le monde. Tout le monde, vraiment ? Sœur Theresa alors ? Son excellence ne dit mot, juste un sourire. En bon diplomate, il n’abat jamais toutes ses cartes…
H. G.
hagrine@gmail.com

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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