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Amin Maalouf, romancier et «immortel»

18 juin 2012

Auteurs FRANCAIS

Amin Maalouf, romancier et «immortel»  dans Auteurs FRANCAIS Amin-Maalouf-300x211FRANÇAIS D’ORIGINE LIBANAISE, AMIN MAALOUF A FAIT JEUDI 14 JUIN SON ENTRÉE À L’ACADÉMIE FRANÇAISE. CE ROMANCIER, ESSAYISTE ET CONTEUR HORS PAIR EST L’AUTEUR D’UNE ŒUVRE À LA FOIS POPULAIRE ET EXIGEANTE. trans dans Auteurs FRANCAIS

Semaine de fierté et de satisfaction pour Amin Maalouf. Elu, il y a un an, le romancier et essayiste d’origine libanaise a fait, jeudi dernier, son entrée solennelle à l’Académie française. Comme le veut la tradition, il a été accueilli sous la Coupole par son pair, le romancier Jean-Christophe Rufin, dernier à avoir rejoint les rangs de l’auguste cénacle fondé par Richelieu au XVIIe siècle. Puis, c’était au récipiendaire de prendre à son tour la parole. Le discours de réception du nouvel académicien a été consacré à Claude Lévi-Strauss, son prédécesseur au fauteuil n°29 qu’il va désormais occuper. Une cérémonie pluri-centenaire réglée comme du papier à musique ! L’Académie française a longtemps été une forteresse franco-française avant de s’ouvrir aux écrivains d’origine étrangère avec l’élection en 1983 du poète-président sénégalais Léopold Sédar Senghor. Depuis, elle a accueilli d’autres étrangers, notamment l’Argentin Hector Bianciotti, le Chinois François Cheng et la romancière d’origine algérienne Assia Djebar. Amin Maalouf sera le premier Libanais à siéger à l’Académie française. «Mon élection est un symbole très important pour le Liban», avait-il déclaré à l’AFP suite à son élection l’année dernière. L’affaire «littérature-monde en français» L’entrée à l’Académie est aussi une belle revanche personnelle pour l’auteur du Rocher de Tanios (prix Goncourt 1993) qui s’était déjà porté deux fois candidat au Quai Conti. Une première fois en 2004 mais sa candidature fut repoussée par une majorité de voix contre. Le postulant malheureux avait même eu droit à un bulletin marqué d’une croix signifiant refus catégorique ! Rebelote en 2007, mais cette fois l’intéressé avait lui-même retiré sa candidature de peur d’avoir vexé les Académiciens par ses prises de position contre la francophonie. Maalouf avait signé dans les pages du quotidien Le Monde un manifeste «Pour une littérature-monde en français » qui se voulait acte de décès de la francophonie vécue par les écrivains de langue française d’origine étrangère comme un apartheid littéraire. Français/Francophonie, un débat qui touche de près le romancier libanais pour qui le français a été une langue scolaire, avant de devenir «sa langue de l’expression et de l’imaginaire». Né à Beyrouth, Maalouf a grandi dans une famille de lettrés arabophones. Alors qu’à la maison, il parlait l’arabe et l’anglais, le jeune Amin a appris le français à l’école. Cette langue qui lui a ouvert l’univers de la littérature mondiale est devenue, chemin faisant, une sorte d’idiome souterrain dans lequel il rédigeait ses pensées secrètes, ses lettres d’amour. Plus tard, devenu journaliste, il écrivait ses articles en arabe. C’est seulement lorsqu’il est arrivé en France en 1976, fuyant la guerre civile, que le français s’est tout naturellement imposé à lui comme sa langue de travail, supplantant l’arabe. Prenant la parole sur cette question de la langue, Amin Maalouf a souvent expliqué pourquoi, pour quelqu’un comme lui désireux de raconter le monde arabe dans ses complexités et ses points d’ombre, le choix du français s’est vite révélé plus que judicieux. «Si j’avais voulu écrire les mêmes choses en arabe, a-t-il déclaré, j’aurais probablement eu certaines difficultés liées aux rapports très complexes et, à mon avis, mal réglés qu’entretient le monde arabe avec son histoire. J’aurais eu probablement un peu la main retenue pour parler de certaines choses. C’est sans doute pour écrire plus librement sur la culture arabe que j’ai choisi la langue française.» Raconter le monde arabe sans exotisme La culture arabe, et plus précisément l’histoire du monde arabe, est la thématique récurrente des livres qui ont fait connaître le Libanais. L’homme est obsédé par le passé. Il s’en imprègne, le réinvente, le renouvelle en proposant des perspectives inédites, comme il l’a fait dès son premier livre Les Croisades vues par les Arabes paru en 1983. Ce premier ouvrage historique, devenu un classique de l’historiographie arabe, donne le ton de l’œuvre à venir. Une œuvre caractérisée par sa liberté de ton, son inventivité et son refus absolu d’exotisme orientaliste à la Schéhérazade. Si le talent de conteur de Maalouf fait penser aux Mille et une nuits, son œuvre s’inscrit dans un projet de narration résolument humaniste et moderne, procédant par échos et résonances entre le passé et le présent, le public et le privé, l’autobiographique et le collectif. A travers ses personnages puisés dans l’histoire de l’Orient, ses géographes exilés (Léon l’Africain), ses philosophes en conflit avec le pouvoir (Samarcande), ses nomades parcourant le monde en quête de vérité sur soi et les autres (Le Périple de Baldassare), il met en scène en réalité les interrogations propres aux sociétés contemporaines. Des questions d’identité, de positionnement entre l’Orient et l’Occident, de «malaise dans la civilisation» émaillent son œuvre. «J’écris, aime répéter le romancier, parce que j’ai besoin de réfléchir sur ma vie et pour faire avancer des opinions qui me paraissent fondamentales.» Malgré leur dimension philosophique, les romans d’Amin Maalouf connaissent un succès populaire certain. Les plus réussis de ses sept romans se sont vendus à plusieurs centaines de milliers d’exemplaires, ont été traduits en une vingtaine de langues, faisant de l’auteur l’un des poids lourds de l’édition française. Il a reçu en 1993 le prestigieux prix Goncourt pour son roman Le Rocher de Tanios. Maalouf est aussi librettiste (4 livrets d’opéra) et l’auteur de deux essais très remarqués (Les identités meurtrières et Le dérèglement du monde) qui sont des prolongements de sa réflexion sur la condition humaine au temps des cultures et des langues en partage. Une réflexion que le nouvel Académicien propose de porter jusqu’aux salons dorés du Quai Conti qui, en s’ouvrant au monde, peut difficilement se tenir désormais à distance de ses turbulences et ses inquiétudes. T. C. Bibliographie sélective Les Croisades vues par les Arabes (Lattès. 1983) ; Léon l’Africain (Lattès. 1986) ; Samarcande (Lattès. 1988) ; Le Rocher de Tanios (Grasset. 1993) ; Les identités meurtrières (Grasset. 1998) ; Le périple de Baldassare (Grasset. 2000) ; Le dérèglement du monde (Grasset. 2009) ; Les Désorientés (Grasset, à paraître en août 2012).

T. C.

 

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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