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LA VOIE SOCIAL-DÉMOCRATE : Une solution pour l’Algérie ? Par Abdelmadjid Bouzidi

1 juillet 2012

Abdelmadjid Bouzidi

Chronique du jour : DÉCODAGES

abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr
L’élection présidentielle française, en installant un socialiste à l’Elysée, fait office d’une situation originale lorsqu’on a en tête le contexte économique mondial actuel fait à la fois de crise du libéralisme mais aussi et dans le même temps d’orthodoxie économique avec sa rigueur, son austérité, ses réductions de dépenses publiques et ses politiques économiques restrictives. 
La pensée dominante actuelle appelle au réalisme, au pragmatisme, à la «vérité économique» et la France n’a pas échappé aux débats intenses entre les tenants de la vieille gauche traditionnelle qui tient à ses valeurs («nous ne gagnons rien à continuer à courir derrière la droite) et ceux qui prônent la mise à plat de la pensée socialiste et appellent au «socialisme du réel», et non pas au «socialisme réel» des années de gloire des partis communistes. En un mot, et singulièrement en France, le concept de socialdémocratie est plus que jamais l’objet de grandes controverses et la remise à plat de son contenu programmatique n’a jamais été aussi loin probablement à cause des échecs et des mauvais résultats obtenus par les partis sociaux-démocrates d’Europe qui n’ont pu faire face à la crise financière et économique qui continue de secouer le monde. La social-démocratie offre-telle une solution ? Mais, avant tout, qu’est-ce que la social-démocratie ? On peut rapidement rappeler que cette pensée politique a connu trois contenus correspondant à trois phases d’évolution différentes. 1)- Avant 1914, la social-démocratie désigne les programmes des partis socialistes qui se fondent sur un esprit marxiste et le socialisme tel que le définit Marx. 2)- A partir de 1917, Lénine désigne par sociaux-démocrates ceux qui, en Russie et en Europe, ont fait barrage contre le communisme. 3)- Après la Seconde Guerre mondiale, la social-démocratie désigne des partis qui, sans répudier le marxisme, ont beaucoup assoupli leur méthode d’action. Ils sont de moins en moins des partis de classe et l’urgence n’est plus à la nationalisation des moyens de production. La social-démocratie aujourd’hui est une doctrine de gouvernement comme en Suède, en Allemagne, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie … où le programme de gouvernement est réformiste, rejetant la notion de parti de classe pour celle de parti du peuple, rejetant nationalisation et étatisation et mettant en œuvre une politique de solidarité et de justice sociale (économie sociale de marché en Allemagne). Du point de vue du programme politique, la social-démocratie cherche à concilier socialisme et démocratie, cherche à construire un compromis entre classes par la démocratie parlementaire : le socialisme doit être construit de manière progressive et pacifique dans le cadre de la démocratie représentative. Du point de vue économique, la social-démocratie adopte une politique économique fondée sur le keynésianisme privilégiant les réformes des structures du capitalisme, adoptant des politiques macroéconomiques actives (avec intervention de l’Etat), renonçant à la transformation totale du régime de propriété. Mais les structures capitalistes étant généralement déficientes au plan social, l’Etat intervient pour corriger les inégalités et les injustices sociales : c’est l’Etat-providence et ses politiques de protection sociale. Il faut cependant admettre que la mondialisation libérale a bousculé sérieusement la pensée socialdémocrate qui n’arrive plus, là où elle gouverne, ni à rétablir le plein emploi, ou alors à des coûts sociaux très élevés, ni à assurer la justice sociale et la non-exclusion, ni à construire une économie véritablement compétitive. L’équation à résoudre est bien complexe : comment allier efficacité économique et justice sociale, compétitivité et protection sociale, contraintes d’efficacité et Etat providence ? La social-démocratie sait redistribuer mais ne sait pas produire les richesses. La socialdémocratie a des programmes sociaux mais n’a pas de programme de croissance économique, le keynesianisme en économie ouverte, en économie mondialisée perdant sérieusement de sa pertinence et surtout de son efficacité. La social-démocratie a des politiques de demande mais n’a pas de politiques de l’offre. Bref, la social-démocratie s’occupe mal de l’économie et plus encore de l’entreprise. Tony Blair a bien commencé à sa gestion gouvernementale en Grande-Bretagne par cette déclaration : «Il n’y a pas une économie de droite et une économie de gauche ; il y a une économie qui marche et une économie qui ne marche pas.» C’est alors l’émergence des notions ambivalentes de troisième voie, de libéralisme social ou encore de socialisme libéral. Nous avons rappelé que cette approche pragmatique des questions économiques, engluées dans des préoccupations de solidarité sociale, n’a pas donné de résultats probants. Elle n’a en tout cas pas emporté l’adhésion des électeurs des pays concernés qui ne supportaient plus le coût social d’une croissance économique trop faible, d’une détérioration importante des conditions de vie, d’un accroissement sensible des inégalités. Ces débats semblent bien loin de nos réalités algériennes. Et pourtant, ils sont d’une actualité brûlante pour peu qu’on dissipe de nos analyses l’immense écran de fumée de nos torchères de gaz et les voiles de nos tankers de pétrole. L’économie algérienne, qui doit se fonder elle aussi sur la recherche de la réalisation réussie du couple efficacité économique et justice sociale, fait toujours face à ce sérieux problème de production de la richesse, ce sérieux problème de l’offre, ce sérieux problème de fabrication de la croissance. Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/06/27/article.php?sid=136033&cid=8

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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