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Saci Takchira : il était pour Kateb Yacine une source intarissable d’inspiration Par Noureddine Guergour

Saci Takchira : il était pour Kateb Yacine une source intarissable d’inspiration  Par Noureddine Guergour  dans Contribution sacitekchirab2-206x300Soirmagazine : C’EST MA VIE

Cette semaine, nous relaterons la vie hors du commun de Saci Takchira, un personnage très simple devenu célègre grâce à son esprit doué de finesse et d’une intelligence qui lui permettent de développer son sens de l’humour.
L’histoire de cette ville déborde de personnages dont la renommée a souvent dépassé ses frontières. De nombreuses personnalités illustres sont, en effet, natives de cette cité, réputée pour ses fascinants panoramas, ses terres arables et ses vestiges romains, mais surtout pour son passé révolutionnaire. Elles ont tout le temps entretenu des liens étroits et passionnés avec leur ville. Qu’ils soient intellectuels, artistes, hommes de lettres, figures historiques ou même modestes citoyens, ils ont tous croisé le chemin de Guelma. Ammi Abdelmalek Belmihoub, connu par tous sous le nom de Saci Takchira, un sobriquet sous lequel il a acquis sa célébrité. Selon certains de ses anciens compagnons, c’est une histoire qui remonte à des dizaines d’années. «Il a proposé à ses amis des chaussettes de très mauvaise qualité achetées à très bas prix de Marseille.» Saci est né en 1939 à Guelma, il est resté célibataire jusqu’à la fin de ses jours ; il disait souvent à ses intimes : «C’est un choix qui n’était pas celui que j’aurais fait, mais il est le mien aujourd’hui.» Cela ne l’a pas empêché d’être une personne heureuse et prospère. Le défunt était également réputé pour sa grande générosité, malgré son maigre revenu ; il a travaillé quelque temps en France ; pour cela, il recevait régulièrement une pension. Bien que son apprentissage scolaire soit très limité, l’homme fait partie des figures emblématiques de Guelma, il a fait connaître cette ville partout où il a mis les pieds, Marseille, Alger, Annaba, Souk-Ahras… Il est connu pour sa forte capacité à faire rire, comme en témoignent toutes ses petites histoires qui restent gravées dans la mémoire des Guelmis. Ses faits insolites, ses commentaires et ses remarques suivis d’anecdotes décrivent de nombreuses facettes de Calama, cette ville antique, et particulièrement dans les quartiers qu’il fréquentait très souvent, boulevard Souidani-Boudjemaâ, le café maure de Seddiki et Bâb Es-Souk.
«La France est restée plus de 130 ans en Algérie, on n’a rien dit, et le pauvre Saci pour un retard de 48 heures, vous en avez fait une affaire d’Etat.»
Il avait été très bien accueilli partout où il allait, dans les fêtes familiales, les cafés, les bars et au stade ; il a toujours apporté autour de lui bonheur et gaieté. Ammi Saci, selon les Guelmis qui l’ont côtoyé de près ou de loin, était un personnage hors du commun, fin gourmet et fameux connaisseur de vinasse gouleyante. Une parfaite harmonie et une belle complicité se sont établies entre lui et ses amis intimes, les regrettés Kaci Raci, maître Aibi, dit El-Oulem, le grand violoniste de la troupe Chabab El Fen, Amar Baâli, dit Ouakha. Il fréquentait également le célèbre écrivain Kateb Yacine, qui, «à chaque fois qu’il passait à Guelma, il tenait à rencontrer Saci Takchira. Kateb Yacine s’inspirait parfois de ses commentaires qu’il trouvait très originaux et reflétant le vécu quotidien du citoyen. C’était pour lui une source intarissable d’inspiration, de vision, et de vérité, très bénéfiques, notamment pour les hommes de lettres», nous dira un de ses cousins. Ce dernier nous rappelle l’histoire de Saci avec la Police française des frontières à son retour de Marseille, au début des années 1960. «Sans se rendre compte, il a présenté à la police son passeport dont la validité a expiré depuis plus de 48 heures, ce qui lui a valu d’être soumis à une vérification minutieuse à l’issue de laquelle il récupérera son passeport pour finalement rentrer au pays. Mais avant cela, Saci fixe des yeux le commissaire en ébauchant un léger sourire et lui dit : «La France est restée plus de 130 ans en Algérie, on n’a rien dit, et le pauvre Saci pour un retard de 48 heures, vous en avez fait une affaire d’Etat.» Sa réaction a provoqué un fou-rire général dans les locaux de la police des frontières». Une série d’anecdotes et de prises de paroles inopinées de Takchira, qui ont fait un tabac à Guelma. Saci, pris d’un besoin pressant en ville, frappe à la porte des toilettes du café du coin, de l’intérieur une voix rauque s’élève : qui c’est ? Saci répond : un pisseur comme toi. Saci porte un kilo de sardines enveloppées dans un papier journal ; dans la rue, il s’aperçoit que quelques sardines sont tombées par terre. Il s’adresse au journal : «C’est bizarre, tu n’as pas supporté un kilo de sardine, mais tu portes des tonnes de fourberies.»
Saci Takchira, un sobriquet sous lequel il a acquis sa célébrité. Selon certains de ses anciens compagnons, c’est une histoire qui remonte à des dizaines d’années. «Il a proposé à ses amis des chaussettes de très mauvaise qualité achetées à très bas prix de Marseille.»
Takchira effectuait souvent des séjours à Marseille, où il compte beaucoup d’amis ; il y organisait beaucoup de rencontres avec la communauté algérienne. Un jour, il est abordé par un homme qui prétendait être de Guelma. Pour vérifier ça, il commence à lui prononcer l’expression «ziti zalamiti», au bout de la troisième fois, Saci lui rétorque : je regrette monsieur, tu n’est pas de Guelma, mais peut-être des environs, parce que tu aurais dû me répondre «dezze El aâchra bouff». Cette expression populaire spécifique à la ville de Guelma était utilisée jadis par les enfants des quartiers pour départager les candidats au jeu de cache-cache. Durant toute sa vie, Saci Takchira a été un compagnon idéal ; avec son sens de l’humour, il a pu égayer le quotidien des Guelmis, il disait à ses amis : «Le jour de mon enterrement, je vous conseille de marcher avant mon cercueil, parce qu’apparemment, c’est moi qui aurais l’air de vous enterrer.» Saci est décédé il y a de cela une douzaine d’années. La nouvelle de sa mort est tombée sur toute la ville tel un couperet, en laissant ses amis, ses proches et les gens qui l’aimaient consternés et confondus de chagrin. Le souvenir de Saci Takchira persistera et restera gravé pour toujours dans la mémoire de tous les Guelmis.

     Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/07/07/article.php?sid=136362&cid=52

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À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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Une réponse à “Saci Takchira : il était pour Kateb Yacine une source intarissable d’inspiration Par Noureddine Guergour”

  1. Artisans de l'ombre Dit :

    Saci Takchira (1934-1999), à temps perdu vendeur de chaussettes, était un personnage fort connu à Guelma. Pince sans rire ,il tenait du philosophe,de Mr de La Palice , de Djeha et autres personnages satiriques, des caractères qui le font apprécier dans les bars , dans les tribunes de stade et autres lieux (ex : hôpital) où sa présence apporte beaucoup de bonne humeur. Tout le temps affairé avec son pif rouge sang, son béret décoloré, son long manteau gris moucheté et son éternel couffin , il ne retrouve son calme qu’au fond d’un bistrot ou un autre lieu malfamé . Des problèmes ; il en a : ce sont le gîte, la bouffe, le pinard quotidien et des embarras de santé (hernie rebelle et des poumons trop sensibles). A part ces aléas il n’a pas de problèmes particuliers. Le plus drôle : c’est que la mort l’a emporté sans qu’il le sache. Quelques temps avant de mourir il a recommandé à ses amis de marcher tous devant son corbillard et non derrière, ainsi dira-t-il « c’est moi qui aurait l’air de vous enterrer et non le contraire ». L.M.

    Saci a dit un jour: »Si t’as besoin de rien, adresses-toi a un Algerien! » L.M.

    1. D’aller dans mon quartier « résidentiel » là tu trouveras 5 bâtiments, le mien est le 3ème à ta droite.

    2. Dans ce bâtiment, tu chercheras le 3ème Bloc (tu excuseras pour l’état des lieux)

    3. Tu graviras les escaliers et atteindras le 3ème palier (tu excuseras pour l’état des lieux)

    4. A ta droite, tu sonneras à la 3ème porte trois fois ; Une vieille femme viendra ouvrir.

    5. Tu lui répéteras 3 fois d’aller dans la 3ème chambre car elle est un peu sourde ; elle trouvera 3 armoires

    6 Tu lui diras d’ouvrir la 3ème armoire qui n’a jamais eu de serrure. Elle bée tout le temps… C’est la mienne…..

    7. Tu lui diras de prendre sur la 3ème étagère la Valise pleine qui se trouve sur les 2 autres qui sont vides.

    Tu me ramèneras cette valise sans l’ouvrir. Et quand je l’ouvrirai devant tout le monde, nous découvrirons 3 gros livres : ce sont le Coran, la Bible et la Torah. Et je jurerai sur ces 3 livres saints que je n’ai aucun sou à te prêter.L.M.

    Dernière publication sur 1.Bonjour de Sougueur : Mon bébé, Justin, me manque beaucoup

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