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Micmac à l’égyptienne Par Hassane Zerrouky

14 juillet 2012

Hassane Zerrouky

Chronique du jour : CE MONDE QUI BOUGE

Au «coup d’Etat constitutionnel » de l’armée – dissolution du Parlement et de la Constituante le 16 juin dernier – privant le nouveau chef d’Etat égyptien, Mohamed Morsi, de l’essentiel de son pouvoir législatif, ce dernier a répliqué dimanche 8 juillet par un «contre-coup d’Etat constitutionnel » : il a rétabli par décret l’Assemblée du peuple. Et, sans attendre, mardi dernier, défiant l’armée, la Chambre basse s’est réunie sous la présidence de Saad Al-Katani, issu, tout comme le chef de l’Etat égyptien, des rangs des Frères musulmans. 
Sans, cependant, les députés libéraux et progressistes qui ont boycotté cette session parlementaire quelque peu spéciale. Deux des figures de proue de la mouvance libérale et progressiste, l’ex-directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Mohamed Al-Baradei, et l’ex-candidat de gauche Hamdane Sahabi, arrivé en troisième position au premier tour de l’élection présidentielle (moins d’un million de voix le séparait de Mohamed Morsi), ont d’ailleurs qualifié la décision du chef de l’Etat d’annuler la dissolution du Parlement, d’«agression contre la justice». Tandis que d’autres élus dénonçaient l’ingérence du chef de l’Etat dans la justice ! Mais alors que l’on s’attendait à ce que l’armée empêche la tenue de cette session, l’institution militaire s’est bornée à appeler au respect de «la loi et de la Constitution». Tout en appelant au dialogue, la secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton, dont le pays (les Etats-Unis) surveille la situation égyptienne comme le lait sur le feu, n’en soutient pas moins que «les «Égyptiens devraient obtenir ce pour quoi ils se sont battus et ceux pour qui ils ont voté, à savoir un gouvernement élu qui prend des décisions pour que le pays avance». Leurs alliés allemands se disent confiants que l’Égypte surmontera cette nouvelle épreuve. En visite au Caire, le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle, a indiqué que Mohamed Morsi lui avait assuré qu’il respectait l’autorité de la Haute Cour constitutionnelle (HCC) en dépit du décret suivant lequel il a ordonné le rétablissement du Parlement jugé invalide par la Cour ! «Le nouveau président, le premier à être démocratiquement élu, m’a assuré que son but n’était pas de mettre en doute la décision de la Cour constitutionnelle mais qu’il s’agit plutôt de voir comment organiser l’application du jugement» a-t- il poursuivi. Mais alors à quoi joue le «raïs» égyptien ? En fait, croient savoir des politologues égyptiens et une partie des médias cairotes, Mohamed Morsi n’aurait pu défier l’armée sans l’aval de Washington avec qui il a noué des liens bien avant son élection à la tête de l’Etat. De plus, les Etats- Unis sont assurés que l’Égypte respectera tous ses engagements internationaux, y compris le traité de paix de 1979 avec Israël. Mohamed Morsi l’a d’ailleurs réitéré au chef de la diplomatie allemande. En prenant de court l’institution militaire, Mohamed Morsi a voulu reprendre la main. Disposant de la légitimité des urnes, il ne veut pas passer pour une potiche, voire un pantin. Mais, le fait d’avoir été élu par un peu plus de 25% des électeurs inscrits – autrement dit, près de 75% des Égyptiens n’ont pas voté pour lui ou se sont abstenus – fait qu’il dispose d’une marge de manœuvre bien relative dans un pays sans gouvernement. Aussi, jouant sa crédibilité, Mohamed Morsi cherche-t-il à négocier, au terme de cette épreuve de force, rien moins qu’un compromis lui permettant d’assumer ses responsabilités présidentielles et, partant, mener à bien son «plan de réformes des 100 jours» dans un pays miné de surcroît par une crise sociale qui va en s’aggravant. Et dont on ne manquera pas de lui imputer la responsabilité. Mais manque de pot, voilà que la Haute Cour constitutionnelle a décidé mardi de suspendre le décret du président Mohamed Morsi qui ordonne au Parlement de siéger à nouveau. La veille, elle avait prévenu que ses jugements s’imposaient à toutes les institutions de l’Etat. Réunie d’urgence, elle avait précisé qu’elle n’était pas habilitée à revenir sur le décret du chef de l’Etat, mais qu’elle examinerait, le lendemain mardi, les recours contestant la constitutionnalité de la décision présidentielle. Après ce rebondissement de dernière minute, la question est de savoir ce que fera le président Morsi. Ira-t-il vers une épreuve de force majeure ou alors cherchera-t-il un compromis avec les militaires, compromis parrainé par Washington qui ne veut pas voir l’Égypte, pion essentiel de sa stratégie dans cette région du monde, sombrer dans un chaos destructeur.
Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2012/07/12/article.php?sid=136606&cid=8
H. Z.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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