Chronique
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- Publié le Lundi, 30 Janvier 2012 16:07
- Écrit par Rachid Bali
Par Rachid Bali
La semaine a livré quelques messages subliminaux d’où percent les grands objectifs des dirigeants. A première vue, on peine à saisir la cohérence d’une opération où les composants politiques du système sont délibérément dénudés pour mettre sens dessus dessous la scène politique.
Des délinquants notoires sont intronisés à la tête de nouveau partis, un islamiste, (Djaballah) qui n’avait d’intérêt que sa radicalité apparente, est officiellement sponsorisé pour squatter la base du FIS ; une trotskiste, longtemps infiltrée dans l’islamopopulisme, est réaffectée à l’invective anti- intégriste et un providentiel historique, qui a régulièrement contrarié le courant démocratique, est brusquement démasqué comme un banal visiteur de nuit qui négocie son quota avec la meute.Pendant ce temps, le FLN est ébranlé par une crise qui n’en finit pas et, même le RND façonné en laboratoire, voit son secrétaire général violement attaqué de l’intérieur.
Cette bouillie politique, destinée à meubler la campagne électorale de mai 2012, est noyée par une foultitude « d’indépendants » dont la mission est d’ajouter la polémique à la cacophonie.
Pourquoi programmer cette zizanie au moment où le pouvoir s’évertue à convaincre la communauté internationale de sa volonté à clarifier ses concepts et ses engagements et convaincre de sa détermination à assurer la stabilité?
Le but de ce remue ménage est de parasiter le débat dans l’enceinte parlementaire. Aucune visibilité politique ne doit en émaner ; le temps de traiter la succession qui doit se jouer en 2014. En fait, le pouvoir joue déjà le coup d’après. La future assemblée est la vitrine où s’agitent les pantins pendant que, derrière le rideau, se régénère le système.
Trois segments, politique, associatif et citoyen essaient de faire face à cette stratégie.
Le RCD et le FD de Sid Ahmed Ghozali se dirigent, sauf imprévu, vers le boycott. Les associations autonomes, ghétoisées par la nouvelle loi, se rebiffent et l’opinion publique désabusée se braque une fois de plus.
La réforme annoncée a ceci de particulier : jusque là, le régime tenait par la soumission de ses clientèles ; actuellement il gère sa survie par leur excitation.
16 juillet 2012
Rachid Bali