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Bleuite

19 juillet 2012

Colonel Amirouche

Le terme « Bleuite » désigne une opération de manipulation montée par les services secrets français pendant la guerre d’Algérie, à partir de 1957. Elle consistait à dresser des listes de prétendus collaborateurs de l’armée française et à les faire parvenir jusqu’aux chefs des combattants de l’Armée de libération nationale.(ALN), le bras armé du FLN, pour y susciter des purges internes.

Mécanisme

Ces listes étaient acheminées par différents biais, notamment :

  • Envois d’Algériens « retournés »
  • Diffusions de rumeurs dans les villages
  • Documents compromettants laissés sur des rebelles abattus

Pour comprendre comment le virus de la suspicion (que l’on baptisera plus tard la bleuite) a pu pénétrer la Révolution algérienne, il faut revenir à la bataille d’Alger.

D’anciens membres des réseaux de Yacef Saadi qui avaient décidé de travailler avec les parachutistes français. C’était une idée du capitaine Paul-Alain Léger, parachutiste, agent du SDECE et chef du GRE (Groupe de renseignements et d’exploitation). Il avait proposé à son supérieur hiérarchique le colonel Godard de retourner d’anciens compagnons de Yacef :

Quand un élément du FLN est identifié et arrêté, il est interrogé, torturé, compromis et piégé. On lui offre de changer de camp. Brisé et retourné, il rejoint le groupe habillé de Bleu de chauffe, d’où le nom de « Bleuite » ou le « complot bleu ». À l’origine ce groupe est composé de 70 hommes, leur rôle était de dénoncer leurs anciens camarades des réseaux clandestins, mais aussi de tenter de retourner la population en faveur des Français. Ils circulaient ainsi dans la Casbah bavardant avec tous ceux qui voulaient bien leur adresser la parole, essayant de reconnaître dans la foule les hommes avec qui ils avaient été en contact. Mais leur rôle principal restait, bien sûr, l’infiltration des réseaux FLN encore existants, ils permettront l’arrestation de Yacef Saadi, Zohra Drif et la localisation de la cache d’Ali la Pointe. En mars 1958, ce groupe compte plus de 300 hommes et femmes avec pour la plupart un statut de harki.

Cette opération d’intoxication fut aussi à l’origine d’une campagne de purges dévastatrices dans toutes les wilayas, qui causa plus de pertes à l’ALN et au FLN que les combats eux-mêmes, et provoqua le ralliement de nombreux combattants affolés, en particulier dans la wilaya III dirigée par le colonel Amirouche. Le principe du cloisonnement dans l’ALN et le devoir de réserve des principaux concernés aggravent la situation.

Infiltrations des réseaux FLN de la Zone autonome d’Alger

Arrestation de Yacef Saadi et le plastiquage de la cache d’Ali la Pointe[modifier]

En septembre 1957, Houria, une militante du FLN, est dénoncée par son mari qui souhaitait s’en débarrasser. Arrêtée, elle accepte de collaborer avec les services du capitaine Léger.

Houria est mise en contact avec un militant capturé, Hacène Ghendriche alias  » Zerrouk « , chef de la région 3 de la zone d’Alger,retourné et secrètement passé au GRE du capitaine Léger.  » Zerrouk  » envoie Houria se cacher chez sa femme, où elle observe un homme toujours accompagné d’une petite fille de 5 ans ; suivi, cet homme guide les Français vers son domicile, n° 4 rue Caton dans la Casbah.

Le 23 septembre, les gendarmes d’Alger arrêtent un homme nommé Djamel qui, interrogé, prétend avoir rencontré le chef de la Zone autonome d’Alger (ZAA) Yacef Saadi à la rue Caton. Le recoupement conduit le capitaine Léger à penser que Yacef Saadi loge dans cette rue. Dès le lendemain, la rue est bouclée par les paras du 1er REP sous le commandement du colonel Jean Pierre et les « bleus de chauffe » du capitaine Léger ; l’immeuble est fouillé, et Yacef Saadi y est arrêté en compagnie de Zohra Drif. Les deux prisonniers sont étroitement gardés par le 1er REP, aucun contact avec l’extérieur, car Yacef et Zohra n’ignorent plus rien du double jeu de Zerrouk, il faut que ce double jeu se poursuive pour mettre le GRE sur la piste d’Ali la Pointe, trahissant ainsi ses compatriotes du FLN. Très vite Zerrouk prend contact avec Ali, par une boîte aux lettres de secours. Léger apprend ainsi qu’Ali la Pointe se trouvait tout près de Yacef Saadi, le 24 septembre, et qu’il a rejoint une autre cache, avec Hassiba Ben Bouali, Petit Omar (douze ans, agent de liaison et neveu de Yacef) et Mahmoud, autre agent de liaison. Ali la Pointe a sur lui de l’argent, quatre bombes complètes, et il désire que Zerrouk – qui pour lui est toujours le responsable militaire de la zone autonome – relance une vague d’attentats, pour venger le grand frère. Lentement, Léger reprend de la filature du courrier. Il lui faudra trois semaines, pour qu’il arrive à localiser la planque d’Ali la Pointe au 5, rue des Abderrames en haute Casbah, Ali cerné avec ses complices, son refuge fut plastiqué par le 1er REP, l’énorme explosion tua également 17 civils du voisinage dont 4 fillettes de quatre et cinq ans. Avec cette opération marque l’élimination des principaux dirigeants du FLN de la Zone autonome d’Alger et dès lors, la victoire de l’Armée française dans la bataille d’Alger.

À propos de Artisan de l'ombre

Natif de Sougueur ex Trézel ,du département de Tiaret Algérie Il a suivi ses études dans la même ville et devint instit par contrainte .C’est en voyant des candides dans des classes trop exiguës que sa vocation est née en se vouant pleinement à cette noble fonction corps et âme . Très reconnaissant à ceux qui ont contribué à son épanouissement et qui ne cessera jamais de remémorer :ses parents ,Chikhaoui Fatima Zohra Belasgaa Lakhdar,Benmokhtar Aomar ,Ait Said Yahia ,Ait Mouloud Mouloud ,Ait Rached Larbi ,Mokhtari Aoued Bouasba Djilali … Créa blog sur blog afin de s’échapper à un monde qui désormais ne lui appartient pas où il ne se retrouve guère . Il retrouva vite sa passion dans son monde en miniature apportant tout son savoir pour en faire profiter ses prochains. Tenace ,il continuera à honorer ses amis ,sa ville et toutes les personnes qui ont agi positivement sur lui

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