Doit-on, peut-on faire la révolution politique pacifique qui s’imposerait, -donc de société et de culture - en pays progressant en marche arrière, avec le seul plateau national de relève aujourd’hui disponible ? Notamment constitué en avant-garde de ces jeunes formés, comme déformés, par un système d’éducation instrumentalisé, insidieusement rétrograde et décrié ? Des jeunes, morts-vivants, joyeusement obsédés par la menace du péché permanent. Ou bien par l’absolution tarifée au programme mortifère cultuel de leur enseignement public officiel ? Des jeunes préoccupés par les négations de toute expression créatrice humaine, des jeunes obnubilés par la négation de la libre connaissance de soi, négation de la reconnaissance des êtres , vivant ensemble, et particulièrement en harmonie, pas plus , par nature ? Des jeunes ombrageux de toute existence de culture, civilisation, de progrès social à caractère et de contenu différents des leçons familiales carcérales apprises, parce que savoirs étrangers, non conformes à une conscience déjà parasitée de certitudes barbelées?
Peut-on espérer une révolution digne, si elle était fermement supervisée, encadrée, par une élite politique de pantalonnade événementielle, affligeante, issue de la seule matrice qui livre ignominieusement des partis politiques utérins, clonés, monstrueusement tentaculaires érigés en sectes agissantes ,au destin prédateur et pervers ?
Compte là-dessus et tu verras ce que tu verras ….!
Une révolution avec le concours et l’adhésion d’une trop grosse partie de la population aux motivations grégaires, purement alimentaires ? Gente en déshérence, mais parfaitement embrigadée en nombre dans les administrations, les services de surveillance de la piétaille. Comme s’il s’agissait d’une autre nation supérieure mais en péril , superposée, veule, parasite et méprisante, dont l’existence se distinguerait par la dispense de faveurs à des protecteurs et une progéniture bellâtre ?
Une révolution avec dans l’ombre, des hyènes, bêtes et méchantes, rudement futées, à la manœuvre comme toujours, qui triompheraient une fois de plus de toutes les velléités barrant l’accès à l’exploitation éhontée de tout un pays ? au service de l’idéologie mercantile gouvernant le monde du fric-roi à laquelle ces bêtes là ont fait allégeance, sans état d’âme ? Ni passeport, ni visa ?
Risqué aujourd’hui de croire qu’une révolution prétendue « identitaire, démocratique » et fleur artificielle au blason, même populeuse triomphante, avec ce beau monde, ne constituât qu’un nouveau piège à cons, pire que les précédents.
La révolution véritable, et pérenne, interviendra seulement un jour, après que les hommes aient pris conscience réfléchie de leur deshumanisation et déculturation , engageant le rejet de tous les sujets prédisposés à l’enfermement de l’esprit.
Ce jour où ils auraient réussi , individuellement , courageusement, chacun, d’abord dans sa famille, à libérer leurs femme et enfants de toutes les entraves mentales d’une société sclérosée en son enseignement rétrograde et traditions moisies, de l’intérieur des êtres … .
« Etre indépendant, c’est choisir de qui l’on dépend », disait Dard.
Mais en interrogeant la conscience humaine, abusée par les travestis d’un nouveau siècle de leurres grotesques, ajoutons une sûreté :.. « ….et prétendre ensuite devenir libre serait, en conscience, prendre maîtrise de la nature profonde de son existence universelle, l’exprimer authentiquement……. ».
Pacifiquement vôtre.
Farid Talbi
19 juillet 2012
Farid Talbi