Lundi, 01 Octobre 2012 09:50
Par : Rubrique Culturelle
Adriana Lassel, auteure de Cinq années avec Cervantès, a animé, vendredi après-midi à la salle de la direction générale de la Safex, une rencontre autour de son roman historique. Cette rencontre organisée par l’ambassade d’Espagne en Algérie et l’Institut Cervantès d’Alger s’inscrit dans le cadre des activités de l’Institut au XVIIe Salon international du livre d’Alger. Dans son roman, Adriana Lassel revient sur les cinq années de captivité de Miguel De Cervantès à Alger. Une période importante dans sa vie, car après sa libération et son retour en Espagne, Cervantès a commencé à produire des pièces de théâtre et a également écrit son chef d’œuvre incontestable, Don Quichotte. L’auteure qui a enseigné de longues années à l’Institut des langues étrangères d’Alger, a indiqué que ce livre aborde l’histoire de Cervantès “d’un point de vue algérien”. C’est, pour elle, le regard d’une Algéroise sur l’œuvre de cet auteur. En effet, et en plus de raconter ses années de captivité, Adriana Lassel démontre comment sa captivité — donc ses années algéroises — “l’a transformé et façonné”. Adriana Lassel s’intéresse à ce personnage depuis toujours, depuis surtout qu’elle s’est spécialisée dans l’œuvre de Cervantès et le monde musulman. Elle a appuyé durant la rencontre que la recherche des traces de Cervantès a été quelque peu difficile, parce que le personnage est insaisissable, très complexe, et qu’il est difficile de trouver la vérité. En quelque sorte, il n’y a que des vérités. Mme Lassel a travaillé sur plusieurs textes, notamment “Information d’Alger” (“témoignages de ses compagnons de captivité. Un acte notarial fait à Alger à la demande de Cervantès, après son rachat”), Topographie et Histoire générale d’Alger de Diego de Haëdo, ou encore les pièces de théâtre de Miguel de Cervantès, telles les Bagnes d’Alger ou la Vie à Alger. Adriana Lassel est également revenu sur l’exercice périlleux du roman historique. Moins précis et rigoureux que l’ouvrage historique (essai, manuel, etc.), le roman historique romance l’existence des protagonistes et ne plante pas l’histoire en toile de fond, mais au-devant de la construction romanesque. D’ailleurs, l’auteure a expliqué qu’elle n’avait que très peu romancée la captivité de Cervantès, qui a fait quatre tentatives d’évasion et qui est toujours resté rattaché à sa foi. Elle dément l’hypothèse selon laquelle Cervantès aurait été homosexuel et lui prête plusieurs relations avec des femmes, qu’elle résume dans le personnage fictionnel de Naïma. Elle invente également le personnage d’un morisque que Cervantès aurait côtoyé au bagne. Mise à part ces deux personnages inventés, le reste des protagonistes du roman appartiennent à l’histoire. Adriana Lassel, algérienne de cœur et de nationalité, a parlé avec beaucoup de passion de Miguel de Cervantès. Un personnage auquel elle a consacré sa vie de chercheuse. Le roman écrit initialement en espagnol et publié par l’Institut Cervantès, a été traduit vers le française par Yasmina Madiba, et il est actuellement disponible aux éditions Dalimen (350 DA).
5 octobre 2012
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